L’histoire de Li Shizhen

7 octobre 2016 18:33 Mis à jour: 11 octobre 2016 05:57

Selon sa biographie dans « l’Histoire Interdite » de la dynastie Ming, Li Shizhen est né à Qizhou (aujourd’hui dans le comté de Qichun, dans la province du Hubei). Son prénom de courtoisie était Dongbi. Li vécut de la quinzième année du règne de Zhende (1518) à la vingt-et-unième année du règne de Wanli (1593), sous la dynastie Ming.

Le grand-père et le père de Li étaient tous deux médecins. Son père espérait que Shizhen passe les examens impériaux de façon à devenir un fonctionnaire du gouvernement et non pas un médecin.

L’histoire raconte qu’au moment de la naissance de Li Shizhen, une biche blanche est entrée dans la pièce et a donné naissance à un bébé cerf. Depuis son enfance, il a par conséquent été décrété par le destin qu’il étudierait quelque chose en rapport avec l’immortalité.

Lorsque Li Shizhen avait 14 ans, il a commencé à passer les examens impériaux, mais « était derrière d’autres étudiants et avait échoué trois fois aux examens du comté ».

Li Shizhen adorait lire et il avait des connaissances très vastes lisant toutes sortes de livres. Bien qu’il ait lu des livres pendant dix ans, il n’a pas pour autant quitté sa maison. Parmi ces livres, Li appréciait le plus les livres médicaux et était très bon en médecine, aussi  se considérait t-il lui-même comme un médecin. En son for intérieur, il ne désirait pas être un fonctionnaire.

Le roi de Chu apprit que Li était très érudit en médecine et lui offrit un poste en charge des médecins civils. Plus tard, le fils du roi eut soudainement une maladie. Celle-ci aurait pu se révéler mortelle si Li ne l’avait pas soigné sur le champ. Le roi le recommanda ainsi à l’empereur, qui lui donna un poste à l’Institut Médical Impérial. Cependant, au bout d’un an passé à occuper ce poste, Li décida de rentrer dans sa ville natale.

À l’époque de Shennong, dans l’ancienne Chine, il n’y avait que 365 herbes répertoriées dans les livres d’herboristerie. Sous la dynastie Liang, Tao Hongjing compila un sommaire des herbes, mais n’en ajouta aucune. Sous la dynastie Tang, Su Gong ajouta 114 herbes. Liu Han en ajouta 120 autres sous la dynastie Song. Il y avait un total de 1558 herbes après les ajouts faits par Zhang Yuxi et Tang Shenwei au 11e siècle, ce qui était à l’époque considéré comme complet.

Li Shizhen trouva cependant que les catégories étaient trop compliquées, que les noms n’étaient pas bien assignés et qu’une herbe était parfois classifiée en deux types ou deux herbes mélangées en une. Il ne trouvait également pas que les herbes étaient bien documentées. Shizhen consacra alors vingt années d’efforts à écrire le Bencao Gangmu (Le Grand Compendium des Herbes), après trois révisions et la consultation de plus de 800 livres.

Li Shizhen a y ajouté 347 herbes supplémentaires. Le Bencao Gangmu est composé de 16 volumes et de 52 chapitres. Le niveau principal de classification est le Gang (la catégorie) et ensuite le Mu (l’ordre), de façon à étendre et rectifier les précédentes descriptions des herbes. Dans un second temps, il a également résumé et corrigé des erreurs précédentes, tout en fournissant des descriptions détaillées des origines et des apparences des herbes, leurs odeurs, et leurs fonctions majeurs.

Li Shizhen cueillant des herbes.
Li Shizhen récoltant des herbes.

Li Shizhen a écrit dans l’introduction originale que lire des classiques est comme mâcher de la canne à sucre, plus quelqu’un en mâche et plus cela devient sucré. C’est avec une telle joie qu’il réussit à finir de composer son Bencao Gangmu.

Lorsque le Bencao Gangmu fut pratiquement fini et dédicacé à l’empereur, Li Shizhen avait déjà 76 ans et savait qu’il allait mourir, ce qui arriva peu après.

Ainsi peu avant sa mort, Li Shizhen écrivit un memorandum pour l’empereur et confia à son fils Jianyuan le soin de le lui remettre.

Durant le règne de Wanli, l’empereur voulut compiler l’Histoire et demanda des livres de tous le pays. Jianyan y contribua avec le message de son père pour le trône et le livre du Bencao Gangmu. L’empereur, très satisfait, ordonna au département culturel de le publier. À la suite de cela, chaque lettré de l’empire eut une copie de ce livre chez lui, ce qui a également fait avancer le succès des études d’herboristerie.

Dans son message pour le trône, Li Shizhen écrivait : « Toute l’information ayant été collectée sur une longue période, certaines herbes sont les mêmes mais ont des noms différents. Certaines d’entre elles ont le même nom mais sont différentes. Certaines d’entre elles sont très difficiles à distinguer. Certaines d’entre elles sont classifiées incorrectement. Certaines des herbes toxiques ressemblent beaucoup aux non-toxiques. Tous ces facteurs ont contribué aux difficultés dans la récolte des bonnes herbes, amenant des résultats insatisfaisants pour les traitements. De nombreuses nouvelles herbes ayant été découvertes récemment n’ont pas été documentées. Plus de 1 500 herbes étaient rapportées dans le livre précédent ; 374 autres ont été ajoutées dans le Bencao Gangmu. Ce livre consiste en 16 volumes et 52 chapitres. Les noms officiels des herbes ont été rapportés par leur Gang et les détails ont été rapportés sous le Mu, en plus des descriptions, des corrections d’erreurs, l’origine, l’odeur et leurs fonctions. Un grand nombre de références ont été consultées. Bien que cela soit un livre médical, il explique les principes de l’univers et de la médecine. J’espère que l’empereur pourra arranger que les lettrés aient accès à ce livre et qu’il soit publié. Il deviendra alors une référence essentielle pour tous les médecins. » 

Dans ses dernières années, Li Shizhen se dénommait lui-même le « Reclus près du Lac ». Ses autres travaux incluent les Poèmes de Suo Guan, Cas médicaux, Clé pour les Passages d’Énergie Interne, Discussion sur les Cinq Organes, Difficulté du Sanjiaoke, Recherche sur Mingmen, et Discussion de Poèmes.

Son fils Jianzhon étant un fonctionnaire, Li Shizhen fut promu au titre de « Gentilhomme de la Littérature » (Wenlin Lang).

Li Shizhen n’était pas seulement un médecin et un herboriste bien connu. Il pratiquait également les arts magiques. Il prenait des potions chaque soir et se voyait lui-même comme un esprit. Cela est également rapporté dans la Biographie de Li Shizhen par Gu Jingxing : « Quand j’étais jeune, j’ai entendu certaines histoires sur Li Shizhen. Il lisait du lever au coucher du soleil et prenait des potions dans la nuit. Il se voyait lui-même comme un esprit, n’est-ce pas une coïncidence ? »

Dans son Examen des Passages d’Énergie Interne de Binhu (Près du Lac), Li Shizhen a commenté le principe des huit passages à travers lesquels circulent l’énergie vitale selon Zhang Ziyang : « Les passages dans l’étude de Zhiyang sont différents des autres ; cependant, il n’est pas faux pour les gens de voir les fonctionnements internes d’une façon inversée. »

Bien que Li Shizhen était compétent en médecine et dans sa pratique de la recherche de l’immortalité, il a également prêté une grande attention aux huit passages d’énergie interne. Il fit remarquer dans son Étude des Huit passages d’Énergie Interne que les médecins et les chercheurs de l’immortalité devraient connaître les huit passages. Par ailleurs, il a ajouté qu’ils connaîtraient le monde réel de leur profession s’ils comprenaient les huit passages d’énergie interne.

Source : PureInsight

Version anglaise : The Story of Li Shizhen

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