L’invasion rampante du schwabisme de Davos

Par John Mac Ghlionn
19 avril 2023 16:30 Mis à jour: 29 avril 2023 18:23

Il y a maintenant 50 ans que Klaus Martin Schwab, ingénieur en mécanique et fondateur du Forum économique mondial (FEM), a lancé le tout premier Manifeste de Davos, un appel aux dirigeants d’imaginer un monde meilleur, un monde où tous les humains, les riches comme les pauvres, vivraient dans une harmonie totale et complète. Toutefois, comme de nombreux lecteurs le savent bien, toutes les utopies sont en fait des dystopies néfastes. Cinq décennies plus tard, M. Schwab, devenu multimillionnaire, est déterminé à faire de sa vision dystopique une réalité planétaire.

Bien que Schwab ait largement profité du capitalisme, son organisation, le FEM, semble détester ce système économique et politique. Le capitalisme est associé à l’égalité des chances. Mais pour Schwab et ses associés, l’égalité des chances n’est tout simplement pas suffisante. Une société plus juste, insistent les élites de Davos, doit être construite autour de l’égalité des résultats. Pour ce faire, le capitalisme doit être « réimaginé » et les libertés individuelles mises de côté. Notre liberté, bien sûr. Pas la leur.

C’est là qu’entre en scène le capitalisme des parties prenantes. Selon Klaus Schwab, aujourd’hui âgé de 85 ans, le seul moyen de réparer le système économique mondial « cassé » est d’élever les plus démunis. Cela semble bien jusqu’à ce que l’on se rende compte d’un fait assez brutal : pour élever les autres, la société dans son ensemble doit être tirée vers le bas.

Le FEM insiste sur le fait que la société a besoin d’un changement complet de mentalité, une Grande Réinitialisation (Great Reset). Nous, les citoyens, devons « passer d’une réflexion à court terme à une réflexion à long terme », du « capitalisme actionnarial à la responsabilité des parties prenantes ». Pour ce faire, les aspects environnementaux, sociaux et de « bonne gouvernance » doivent devenir « des éléments mesurés de la responsabilité des entreprises et des gouvernements ». Ne vous laissez pas avoir par ce jargon vague, des motifs bien sinistres se cachent derrière.

Certains suggèrent que cette approche relève du socialisme pur et simple. Ce n’est pas le cas. Il s’agit du schwabisme, c’est-à-dire d’un socialisme avec des caractéristiques introduites par M. Schwab et Co. Contrairement au socialisme, qui a été imprégné des philosophies des 18e et 19e siècles avant d’être incorporé dans la théorie marxiste-léniniste en tant que phase initiale du communisme, le schwabisme s’est imprégné des philosophies du 21e siècle.

Le socialisme a été formulé autour de l’idée du panoptique – un type d’architecture carcérale permettant la surveillance constante de tous les détenus. Dans ce monde post-panoptique, le schwabisme se base sur des technologies invasives, des dispositifs portables et une surveillance biométrique. Si le socialisme est mauvais, le schwabisme est encore pire.

Les première, deuxième et troisième révolutions industrielles étaient intimement associées au capitalisme et,plus tard, aussi au socialisme. La quatrième révolution industrielle, une autre idée de Schwab, sera définie par l’intelligence artificielle (IA), les villes intelligentes (ou de surveillance), les voitures autonomes, « l’amélioration » du cerveau, la modification génétique et ce que l’on appelle la « santé numérique ».

Dans un article récent, Shyam Bishen, le responsable du FEM chargé de façonner l’avenir de la santé et des soins de santé, s’est exprimé avec lyrisme sur les nombreuses façons dont l’automatisation, l’IA ainsi que toute « une série d’autres technologies intelligentes » révolutionneront la prestation des services et des soins de santé – tout cela, bien sûr, au nom de l’équité (à ne pas confondre avec l’égalité). La révolution des soins de santé, explique M. Bishen, visiblement enthousiaste, sera « soutenue par le big data ».

« À l’avenir, écrit-il, les modèles de big data, la télémédecine, la médication prédictive, les capteurs portables et une multitude de nouvelles plateformes et applications pourraient nous aider à repenser la façon dont le monde fournit, accède et gère les services et les soins de santé. » Le mot clé ici est « gérer ». Qui va gérer ces données ? Pas nous, c’est certain.

Malheureusement, à l’heure où j’écris ces lignes, les élites de Davos jouent le rôle de savants fous, élaborant des expériences à mener sur des gens normaux et ordinaires, dont beaucoup sont destinés à devenir semblables aux rats de laboratoire, des instruments que l’on étudie, que l’on sonde et que l’on pousse jusqu’à leurs limites psychologiques.

Aux lecteurs qui lèvent actuellement les yeux au ciel, avec une expression que l’on pourrait qualifier d’incrédule, permettez-moi de vous rappeler que, d’ici la fin de la décennie, les élites de Davos envisagent que nous ne posséderons plus rien et n’aurons plus de vie privée. Mais, promet le FEM, nous deviendrons des personnes plus saines et plus heureuses.

Bien sûr, Klaus Schwab ne vivra pas éternellement. Mais son projet dystopique pour l’humanité devrait se poursuivre bien après son décès. Chaque année, pour alimenter la machine de Davos, le FEM sélectionne de jeunes individus du monde entier. Les élus sont généralement des leaders dans des domaines tels que la politique, l’IA, le journalisme grand public, le milieu des affaires et l’activisme climatique. Formés pour répéter les récits approuvés par Schwab, ces leaders de demain maintiendront la flamme de Davos allumée pour les décennies à venir.

J’aimerais pouvoir terminer cet article sur une note plus optimiste. Cependant, la seule façon de combattre une menace est de la reconnaître. Nous sommes en train de devenir 8 milliards de grenouilles dans une marmite que l’on fait progressivement bouillir. Restez attentifs à cette invasion rampante. Ils arrivent. La question n’est pas de savoir si, mais plutôt quand.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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