L’Irak condamne un «bombardement» turc au Kurdistan irakien

Par Epoch Times avec AFP
8 avril 2023 13:10 Mis à jour: 8 avril 2023 17:04

Le président irakien Abdel Latif Rachid a condamné samedi un « bombardement » imputé aux forces turques et mené la veille contre l’aéroport de Souleimaniyeh au Kurdistan d’Irak, théâtre depuis de longues années des luttes entre Ankara et les combattants kurdes turcs du PKK.

« Les opérations militaires turques contre la région du Kurdistan se répètent, la dernière en date étant le bombardement contre l’aéroport civil de Souleimaniyeh », a déploré la présidence irakienne dans un communiqué. « En condamnant ces attaques sur l’Irak et sa souveraineté, nous assurons qu’il n’y a aucune justification légale permettant aux forces turques de poursuivre cette approche qui terrorise les civils, sous prétexte qu’il y a des forces hostiles sur le territoire irakien », ajoute le texte.

L’incident survenu vendredi aux abords de l’aéroport de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan dans le nord de l’Irak, intervient dans un contexte tendu, la Turquie ayant fermé début avril son espace aérien aux avions en provenance et à destination de cet aéroport.

Accusations « sans fondement »

Ankara justifiait cette mesure en accusant les combattants kurdes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d’avoir intensifié leurs activités dans le secteur, fustigeant même une « intrusion » de l’organisation « terroriste » dans l’aéroport. Vendredi, les services de sécurité de l’aéroport avaient laconiquement évoqué une « explosion » près du mur d’enceinte de l’aéroport ayant provoqué un incendie, mais qui n’a pas fait de victimes.

Illustrant la complexité d’un conflit impliquant de nombreux belligérants, une coalition en Syrie dominée par des combattants kurdes, les Forces démocratiques syriennes (FDS), a réagi vendredi soir à l’incident de Souleimaniyeh. Évoquant des « informations qui prétendent » que le commandant en chef des FDS Mazloum Abdi avait été pris pour cible, la coalition a assuré qu’il s’agissait d’informations « sans fondement ».

Sous tension avec la Turquie

Considérant les FDS et leur principale composante des YPG (Unités de protection du peuple) comme une extension du PKK, la Turquie les qualifie aussi de « terroristes ». Depuis des décennies la lutte opposant la Turquie au PKK, mouvement classé « terroriste » par Ankara et ses alliés occidentaux, a débordé dans le nord de l’Irak, les deux camps y disposant de positions militaires ou de bases arrières. Ankara mène régulièrement des opérations terrestres et aériennes contre les FDS en Syrie et contre le PKK en Irak.

À la mi-mars, dans le nord de l’Irak, neuf combattants des FDS ont péri dans le crash de deux hélicoptères causé par « le mauvais temps », selon un communiqué de cette coalition engagée avec Washington dans la lutte antijihadistes.

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