L’Iran abat un drone américain

Par afp
20 juin 2019 23:20 Mis à jour: 12 juillet 2019 14:27

L’Iran a assuré jeudi avoir retrouvé, dans ses eaux territoriales, des débris d’un drone américain qu’il a abattu, un incident qui a encore fait monter la tension avec les Etats-Unis.

« Notre pays n’acceptera pas cela, je peux vous le dire« , a lancé le président américain.  Washington et Téhéran se sont livrés toute la journée à une guerre de communication sur la localisation exacte du drone de l’US Navy au moment où il a été ciblé.

Mohammad Javad Zarif a assuré que des morceaux de l’appareil avaient été retrouvés dans les eaux territoriales iranienne, « à l’endroit où il a été abattu« . De son côté, le Pentagone a assuré qu’il se trouvait à 34 km des côtes iraniennes et n’avait « à aucun moment » violé l’espace aérien iranien.

Selon le commandement central des forces américaines, le drone a été abattu par un missile sol-air iranien au-dessus du détroit d’Ormuz. Ce détroit est un point de passage stratégique pour l’approvisionnement mondial de pétrole, près duquel deux tankers ont été attaqués le 13 juin, environ un mois après des sabotages contre quatre navires à l’entrée du Golfe.

En dépit des affirmations répétées des Etats-Unis et de l’Iran selon lesquelles ils ne cherchent pas la guerre, l’escalade et la multiplication des incidents dans la région du Golfe font craindre qu’une étincelle ne mette le feu aux poudres.

Le président russe Vladimir Poutine a mis en garde jeudi contre un éventuel recours des Etats-Unis à la force contre l’Iran, estimant que cela serait « une catastrophe » pour la région.

Selon les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique d’Iran, un drone Global Hawk (du fabricant américain Northrop Grumman) a été abattu à 04H05 (23H35 GMT mercredi) par un missile au-dessus de la mer d’Oman après avoir violé l’espace aérien iranien.

Il avait décollé mercredi à 19h44 GMT d’une base américaine sur « la rive sud du golfe Persique« , « éteint tous ses dispositifs de reconnaissance« , passé le détroit d’Ormuz et mis le cap vers l’est en direction du port iranien de Chabahar, ont-ils affirmé.

La violation des frontières iraniennes est la « ligne rouge » à ne pas franchir, a prévenu le général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens. « Notre réaction est, et sera, catégorique et absolue« .

Après les déclarations du président américain jeudi, les cours du pétrole ont bondi. Déjà en hausse, le baril de WTI, référence à New York, a accentué sa progression après une première réaction de Donald Trump sur Twitter. Il évoluait vers 56,84 dollars, en hausse de 5,7%.

A New York, le baril de WTI pour livraison en juillet a terminé en hausse de 5,4% à 56,65 dollars, la plus forte hausse de l’année sur une séance, après avoir pris jusqu’à 6,1%.

A Londres, le baril de Brent pour livraison en août a fini en hausse de 4,3%, à 64,45 dollars, après avoir gagné jusqu’à 4,8%.

Le chef de la diplomatie allemande Heiko Maas a estimé mercredi que « le risque de guerre dans le Golfe » n’était « pas écarté« . Selon Paris, le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, Emmanuel Bonne, a effectué mercredi une visite éclair en Iran en vue « de contribuer à une désescalade« .

Les tensions ne cessent de monter depuis que le président américain a décidé en mai 2018 de retirer son pays de l’accord international sur le nucléaire iranien conclu à Vienne en 2015, et de rétablir de lourdes sanctions contre Téhéran.

Or de nouvelles frictions sont à prévoir, l’Iran ayant annoncé que ses réserves d’uranium enrichi passeraient à partir du 27 juin au-dessus de la limite prévue par l’accord de Vienne.

ET avec AFP

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