Avoirs russes gelés : Bruxelles propose un « prêt de réparation » à l’Ukraine

Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne.
Photo: NICOLAS TUCAT/AFP via Getty Images
L’Union européenne prépare un nouveau mécanisme destiné à soutenir l’Ukraine : un « prêt de réparation » financé par les intérêts générés par les avoirs russes gelés, mais sans ponctionner le capital lui-même.
L’annonce a été faite ce mercredi par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devant les eurodéputés réunis à Strasbourg.« Il nous faut travailler d’urgence à une nouvelle solution pour financer l’effort de guerre de l’Ukraine à partir des avoirs russes gelés. Grâce aux soldes de trésorerie associés à ces actifs russes, nous pouvons accorder à l’Ukraine un prêt de réparation », a-t-elle déclaré. La dirigeante a toutefois insisté sur une ligne rouge : « on ne touchera pas aux actifs eux-mêmes ».
« C’est à la Russie de payer »
La présidente de l’exécutif européen a rappelé la responsabilité première de Moscou dans ce conflit. « Cette guerre est celle de la Russie. C’est donc à la Russie de payer », a-t-elle martelé. Le montant de ce prêt n’a pas été précisé, mais Mme von der Leyen a souligné que les risques associés devront être assumés collectivement par les 27 États membres. Quant à Kiev, elle ne remboursera sa dette « qu’une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre », a-t-elle affirmé.
La présidente de l’exécutif européen a rappelé la responsabilité première de Moscou dans ce conflit. « Cette guerre est celle de la Russie. C’est donc à la Russie de payer », a-t-elle martelé. Le montant de ce prêt n’a pas été précisé, mais Mme von der Leyen a souligné que les risques associés devront être assumés collectivement par les 27 États membres. Quant à Kiev, elle ne remboursera sa dette « qu’une fois que la Russie aura payé les dommages de guerre », a-t-elle affirmé.
Gelés depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022, les avoirs extérieurs de l’État russe représentent une somme colossale. Environ 210 milliards d’euros, pour la seule Belgique, un pays membre de l’Union, sont concernés. En mai 2023, l’UE avait déjà décidé de mobiliser les intérêts générés par ces fonds – plusieurs milliards d’euros par an – pour participer au financement de l’effort militaire ukrainien.
Entre prudence juridique et divergences politiques
Après de longues négociations, les dirigeants du G7 ont conclu en octobre 2024 un accord pour garantir un prêt de 45 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine grâce aux intérêts issus des avoirs gelés, dont une part importante sous responsabilité européenne. Plusieurs pays plaident désormais pour aller plus loin, jusqu’à saisir le capital lui-même.
Après de longues négociations, les dirigeants du G7 ont conclu en octobre 2024 un accord pour garantir un prêt de 45 milliards d’euros en faveur de l’Ukraine grâce aux intérêts issus des avoirs gelés, dont une part importante sous responsabilité européenne. Plusieurs pays plaident désormais pour aller plus loin, jusqu’à saisir le capital lui-même.
Mais une majorité d’États membres, parmi lesquels la France, l’Allemagne et les Pays-Bas, privilégient la prudence. Ils rappellent qu’une telle démarche soulève de sérieux obstacles juridiques et pourrait faire peser une menace sur la stabilité de l’euro, en détournant les investisseurs étrangers de la zone monétaire.

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