Manifestations du 18 septembre : sécurité renforcée pour une contestation d’ampleur

Photo: BASTIEN OHIER/Hans Lucas/AFP via Getty Images
Les autorités s’attendent à une mobilisation exceptionnelle ce jeudi 18 septembre. Selon les informations recueillies lundi par l’AFP auprès de sources proches du dossier, la journée d’action intersyndicale devrait dépasser le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre, avec la présence escomptée de plusieurs centaines de manifestants radicaux dans les cortèges des grandes villes.
Un dispositif de sécurité à la hauteur des enjeux
À l’approche de cette échéance sociale, les services de renseignement mettent en garde contre une « menace hybride ». Celle-ci pourrait se traduire par des actions coups de poing menées dès la veille ou au petit matin, associant une composante syndicale ordinaire et une séquence plus politique, portée notamment par les militants de La France insoumise.
Le ministre Bruno Retailleau a réuni lundi les préfets et les responsables des forces de l’ordre afin de coordonner la riposte face à cette mobilisation hors norme. « Le dispositif de sécurité sera du même ordre que celui du 10 septembre, soit environ 80.000 policiers et gendarmes mobilisés, accompagnés d’engins blindés Centaure et de canons à eau », ont précisé des participants à la réunion.
Des cortèges massifs dans toute la France
À ce stade, quarante cortèges ont déjà été déclarés, un nombre amené à croître d’ici jeudi. Les services estiment que la participation pourrait dépasser les 400.000 personnes, contre les 200.000 recensées le 10 septembre dernier par le ministère de l’Intérieur.
À Paris, les estimations oscillent entre « 30.000 à 60.000 personnes », tandis que 100.000 manifestants sont attendus dans le Grand Ouest. Outre la capitale, l’attention des forces de l’ordre se porte sur Rennes, Nantes, Toulouse, Dijon, Lyon, Montpellier et Bordeaux — les nouveaux points sensibles de la contestation sociale.
L’inquiétude grandissante face à la radicalisation
Les services de renseignement anticipent la présence de « 150 à 300 éléments radicaux du type Black Block » lors des manifestations dans les plus grandes métropoles. Des actions coups de poing à l’appel du mouvement « Bloquons tout » ne sont pas à exclure, tandis que les perturbations dans les transports en commun pourraient s’avérer plus importantes que le 10 septembre, prévient un observateur.
En outre, ces mêmes services relèvent une « montée en tension des discours », dont certains arborent une « tonalité insurrectionnelle », à même de faire craindre des débordements. Comme à chaque grande mobilisation, les sites emblématiques du pouvoir — Élysée, Matignon, Assemblée nationale, Sénat — feront l’objet d’une protection accrue dans la capitale.
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