Marine Le Pen se rend à Mayotte, à la rencontre des sinistrés

Photo: JULIEN DE ROSA/AFP via Getty Images
La cheffe de file des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, poursuit lundi sa visite à Mayotte, où elle va échanger avec des élus et des sinistrés du cyclone Chido dans des zones reculées de l’archipel, considérant que le gouvernement « ne va pas assez loin » sur la question migratoire.
La journée s’annonce plus dense que la veille. À sa sortie de l’avion dimanche après-midi, Marine Le Pen avait rencontré des militaires et des pompiers sur une base utilisée par la sécurité civile près de l’aéroport de Dzaoudzi.
Ce matin, elle s’est rendue à l’hôpital général de Mayotte – désormais opérationnel à 76%, selon le ministère de l’Intérieur – avec un passage à la maternité, la plus grande de France.
Pour pallier les difficultés de l’hôpital général, le gouvernement a déployé un hôpital de campagne, qui a accueilli 2351 patients depuis le 24 décembre et procédé plusieurs dizaines d’interventions chirurgicales.
Mme Le Pen ambitionne ensuite d’effectuer un tour de l’île pour y rencontrer élus et habitants dans le nord (Dzoumonié, Hamjago), l’ouest (Sohoa, Sada) et le sud-ouest (Boueni), des lieux qui restent encore difficiles d’accès.
En forme de coup de pression sur le gouvernement, Marine Le Pen avait jugé dimanche en arrivant que, « sans régler le problème de l’immigration clandestine, rien ne sera utile », en référence à la pression migratoire notamment des Comores voisines sur le département, le plus pauvre de France. Et promis d’« amender » en ce sens le projet de loi d’urgence qui doit être présenté mercredi en Conseil des ministres.
Trois ministres, Manuel Valls (Outre-mer), Bruno Retailleau (Intérieur) et Sébastien Lecornu (Armées) ont publié le même jour une tribune commune dans le Figaro, où ils promettent des « mesures de fermeté » contre l’immigration irrégulière dans le second projet de loi « programme », prévu dans quelques mois.
Face à l’immigration irrégulière (la population de Mayotte est estimée par l’Insee à 320.000 habitants, dont la moitié ne possède pas la nationalité française, mais il pourrait y avoir « 100.000 à 200.000 personnes de plus, compte tenu de l’immigration illégale », selon une source proche des autorités), François Bayrou avait plaidé pour un recensement de la population et posé la « question » de revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel.
Mais pour sa prédécesseure Élisabeth Borne, désormais ministre de l’Éducation nationale, abroger le droit du sol à Mayotte n’est « pas la bonne voie » car « il y a d’autres mesures » possibles.
La leader du parti nationaliste est en terrain conquis à Mayotte, où son parti a été plébiscité aux dernières élections présidentielles et législatives. Le parti à la flamme y a même obtenu en juillet un de ses deux premiers sièges de députés en outre-mer.

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