Melun : un faux patron en situation irrégulière poignarde un employé qui réclamait son salaire

Par Léonard Plantain
5 mars 2022 14:52 Mis à jour: 5 mars 2022 14:52

Jeudi 3 mars, la cour d’assises de Seine-et-Marne à Melun a condamné un faux patron Algérien à 15 ans de prison pour avoir poignardé à mort un père de famille avec qui il avait effectué une mission de déménagement, non déclarée, qui réclamait son salaire.

Ce jeudi à Melun, la cour d’assises de Seine-et-Marne a condamné Kamal Ouaissa à 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre. L’histoire remonte au 25 avril 2019, lorsque cet Algérien de 43 ans, en situation irrégulière et sans réelle adresse fixe, a poignardé à mort un père de famille de 33 ans dans une rue de Mitry-Mory, a rapporté Le Parisien.

L’enquête a révélé que Kamal avait employé ce père, Tarek Alem, pour effectuer un déménagement en travail dissimulé. Il n’y avait donc pas de fiche de paie, pas de déclaration aux organismes et pas de couverture sociale. Ne voyant pas son salaire être versé, une somme de 350 euros, Tarek avait réclamé son dû et menacé de déposer plainte, ce qui menaçait au final de révéler la fraude.

Pour l’en empêcher, Kamal a alors poignardé ce père de famille à 6 reprises, le laissant pour mort. C’est un pompier, essayant de sauver Tarek, qui a pu recueillir son témoignage avant qu’il ne rende son dernier souffle. Un témoignage qui s’est révélé juste après une enquête approfondie.

En effet, selon l’avocat général : « Ses derniers mots ont été vérifiés par la suite : il avait travaillé pour un homme qui ne voulait pas le payer, il avait pris rendez-vous avec lui. Il l’avait eu en ligne peu de temps avant et avait menacé de porter plainte. Et il a expliqué avoir pris deux coups de couteau dans le fourgon, dans le thorax et dans le dos. Puis quatre autres dans la rue, où il essayait de fuir ».

À la barre, Kamal a d’abord nié les faits et donné une autre version, celle d’un étranglement et d’une clé de bras effectués par la victime. Il se serait donc défendu. Cependant, selon l’avocat général : « Cette thèse n’est pas corroborée par les constatations et le témoin de la scène ». De plus : « Il n’y avait ni traces de défense ni traces de lutte sur la victime ».

Par la suite, devant la cour, Kamal a demandé pardon. Quant à son avocate, elle a plaidé pour « un rendez-vous qui a mal tourné » où la victime « espérait un règlement qui n’est pas venu. Et mon client a été surpris par sa réaction. Il a eu peur et a sorti un couteau pour se défendre », évoquant ainsi l’instinct et la panique. « Mon client ne s’est pas rendu compte des coups qu’il portait. Il n’a pas voulu tuer. C’était une rixe. Il vivra toute sa vie avec cette culpabilité ».

Toutefois, selon l’avocat général, l’intention de tuer de l’accusé ne fait aucun doute, puisqu’il a « planté la lame d’un couteau suisse dans la zone du cœur. Il s’agit d’une arme létale dans une zone vitale. L’accusé a ensuite essayé de détruire le téléphone de la victime et s’est enfui, empêchant toute vérification ». Mais ce n’est pas tout, à la barre, « l’accusé a osé dire que la victime n’avait rien senti et que les coups n’avaient pas été portés violemment ».

De son côté, la famille normande de Tarek n’a pu qu’écouter les mensonges de l’accusé : « Heureusement que ma cliente n’attendait pas grand-chose de l’accusé car il n’a apporté aucune réponse utile. Il a juste offert sa fable, sa petite histoire avec laquelle il ne cesse de s’arranger. Avoir un couteau sur soi, c’est un premier choix. C’est un autre choix que de le sortir de sa poche, de sortir la lame, de planter une première fois, de planter six fois », a plaidé l’avocate de sa femme.

Au terme du jugement, le parquet a requis à l’encontre de l’accusé 20 ans de réclusion criminelle, a rapporté Ouest-France. Kamal Ouaissa sera finalement condamné à 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre et devra suivre un parcours socio-judiciaire d’une durée de deux ans.

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