COVID-19

Un mémo révèle que le département d’État savait déjà début 2020 qu’une fuite de laboratoire était l’origine la plus probable du Covid

avril 9, 2022 16:13, Last Updated: avril 9, 2022 20:02
By Jeff Carlson, Hans Mahncke

Un mémo récemment rendu public par le département d’État américain révèle que certains responsables du gouvernement se doutaient depuis longtemps que la pandémie de Covid provenait d’un laboratoire de Wuhan, en Chine.

En avril 2020 déjà, à l’époque de sa rédaction, ce mémo, indiquait que sur les cinq origines possibles du Covid, une fuite de laboratoire était de loin la plus probable. Le mémo signalait également que des théories alternatives avaient été mises en avant pour empêcher toute enquête sur cette fuite. Enfin, ce mémo, qui se focalisait presque entièrement sur la probabilité de cette fuite, contenait une grande quantité d’informations totalement mise hors de portée du public.

Bien qu’une fuite de laboratoire soit aujourd’hui largement acceptée comme l’origine probable du virus, à l’époque où le mémo était rédigé, un effort concerté était déployé pour discréditer cette thèse. Il est donc légitime de s’interroger sur ce que les hauts responsables du département d’État (y compris le secrétaire d’État de l’époque, Mike Pompeo) savaient et pourquoi ces informations n’ont pas été rendues publiques.

Avec ce mémo tout juste rendu public et accessible en ligne, nous apprenons que le département d’État savait depuis avril 2020 que la question centrale était l’obsession de l’Institut de virologie de Wuhan (WIV) et du centre de contrôle et de prévention des maladies de Wuhan (WHCDC) pour la récupération et l’examen d’une très grande quantité de chauves‑souris porteuses d’un virus de type SRAS.

Nous apprenons également que les tests réalisés sur le patient le plus anciennement connu (atteint d’une maladie totalement inédite alors) à l’hôpital central de Wuhan en décembre 2019 avaient déterminé que le virus était un « coronavirus de type SRAS venant des chauve‑souris », mais que le Parti communiste chinois (PCC) n’en a jamais rien mentionné.

Lorsque les autorités chinoises ont finalement reconnu qu’une épidémie s’était déclarée, il a d’abord été question de pneumonie. À la fin du mois de janvier, le PCC a finalement admis qu’un nouveau virus pouvant être transmis de personne à personne provoquait le Covid‑19.

Mais à cette époque, le virus s’est déjà répandu dans le monde entier et toute tentative pour l’éradiquer est vaine. Au cours de cette même période, le directeur de l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses, le Dr Anthony Fauci, est informé de l’origine probable du virus. Un groupe de scientifiques, financés par son institut, lui signale que selon toute vraisemblance, le virus a été fabriqué.

On sait depuis juin 2021 que le Dr Fauci et les NIH ont dissimulé ces informations capitales sur l’origine du virus. Mais les premières observations formulées par le département d’État sur le sujet n’ont été révélées que fin mars 2022, lorsque l’ONG U.S. Right to Know a pu récupérer le mémo d’avril 2020.

Deux laboratoires

Le mémo, intitulé « Analyse des preuves matérielles montrant que le laboratoire de Wuhan est à l’origine du coronavirus », comporte cinq pages. Il est rédigé dans le style militaire BLUF. La « Bottom Line Up Front » (la « ligne de fond dès le début ») plus connue sous son abréviation « BLUF » est une norme de communication de l’Armée américaine qui impose de placer l’idée maîtresse en tête et de développer le sujet sous forme d’inventaire concis des points importants.

Dès le début donc, le mémo affirme qu’un des deux laboratoires de Wuhan est à l’origine de l’épidémie de Covid. Les deux laboratoires identifiés par le département d’État sont le laboratoire du CDC de Wuhan (WHCDC), situé dans le centre‑ville de Wuhan, et l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), dont la directrice Shi Zhengli mène des expériences dangereuses de gain de fonction sur des virus de chauve‑souris.

Le département d’État insiste sur le fait que le WHCDC est sans doute à l’origine de l’épidémie, puisque cet établissement se trouve à quelques centaines de mètres seulement du marché de gros de fruits de mer de Huanan d’où elle serait partie.

Le principal enquêteur de l’Organisation mondiale de la santé sur l’origine du virus, Peter Ben Embarek, a avoué en privé à une équipe de télévision danoise que le WHCDC semblait être à l’origine de la pandémie. (Pourtant M. Embarek s’est prononcé en faveur d’une origine naturelle du virus dans son rapport public.) Il a ajouté que le WHCDC avait mystérieusement emménagé dans de nouveaux locaux situés dans le centre‑ville au début du mois de décembre. Selon lui, c’est ce déménagement qui aurait accru les risques de fuite ou résulté sur le renversement accidentel d’un échantillon.

L’autre laboratoire identifié par le département d’État comme origine probable de la pandémie est le fameux Institut de virologie de Wuhan (WIV), qui fait l’objet d’une attention particulière depuis deux ans.

Mais le mémo note que le PCC a rendu impossible toute investigation du WIV, bien que ce soit de loin l’endroit le plus logique pour commencer une enquête sur l’origine du virus. Le mémo précise également que les deux laboratoires de Wuhan ont reçu l’ordre de garder le silence à partir du 1er janvier 2020 et qu’un général de l’Armée populaire de libération a pris le contrôle du WIV au même moment.

Le mémo du département d’État insiste : « (…) toutes les autres théories proposées sont probablement des leurres mis au point pour empêcher une enquête auprès du WHCDC et du WIV. »

Il convient de rappeler que ce mémo a été rédigé en avril 2020.

On relève que les « leurres » évoqués par le département d’État ressemblent en tous points au mesures prises par le Dr Fauci et le Dr Collins (alors directeur des NIH). Et c’est précisément à cette époque que ces derniers œuvrent activement pour que soit éliminé ou censuré tout débat public sur une éventuelle fuite de laboratoire. C’est précisément à cette époque qu’ils imposent à tout‑va la promotion des origines naturelles du virus. Lorsque Fox News fait courir en avril 2020 que le virus provient peut‑être d’un laboratoire de Wuhan, le Dr Collins contacte immédiatement le Dr Fauci pour trouver le moyen de « mettre fin à cette conspiration dangereuse ».

Le Dr Collins a auparavant fait savoir au Dr Fauci et au groupe de scientifiques impliqués que « la science et l’harmonie internationale » pourraient être mises à mal si la théorie de la fuite de laboratoire s’impose.

Les instructions données par le Dr Collins poussent le Dr Fauci et ses complices à publier deux articles qui rejettent catégoriquement la théorie d’une fuite de laboratoire. Le premier article est publié dans la revue médicale The Lancet et l’autre dans la revue scientifique Nature. Ces deux articles constituent la pierre angulaire des efforts déployés par le Dr Fauci et ses complices, les médias, les Big Tech et le gouvernement des États‑Unis pour éliminer toute possibilité de discussion sur une fuite de laboratoire. Seule la théorie d’une origine naturelle devient donc acceptable.

Le mémo du département d’État présente également de nombreux éléments jusque‑là disparates pour le public. Il évoque l’implication du Professeur Tian Junhua, un virologue menant des expériences sur les chauves-souris au sein du WHCDC. Ce chercheur chinois, Tian Junhua, s’est prévalu d’avoir capturé environ 10 000 chauves‑souris porteuses du virus sans prendre aucune précaution de sécurité étant fréquemment aspergé d’urine et de sang de chauve‑souris.

En ce qui concerne l’Institut de virologie de Wuhan (WIV), le mémo du département d’État note que la directrice du laboratoire, Shi Zhengli, a mené des expériences à gains de fonctions sur des virus de chauve‑souris pour les rendre plus facilement transmissibles à l’homme. Comme nous le savons maintenant, la caractéristique principale du virus Covid‑19, à savoir son site de clivage de la furine, est ce qui rend le virus particulièrement transmissible à l’homme. Alors qu’aucun site de clivage de la furine n’a jamais été observé parmi les coronavirus naturels du SRAS, Shi Zhengli a participé à un projet de recherche en 2018 dont l’objectif était précisément d’insérer cette caractéristique dans les coronavirus.

Le mémo du département d’État souligne également les normes de sécurité déplorables du WIV, pouvant facilement conduire à une fuite accidentelle du virus mortel. Le mémo s’interroge aussi sur la disparition de Huang Yanling, une chercheuse du laboratoire dont la biographie, le profil et la photo ont été supprimés du site Web du WIV peu après le début de l’épidémie. À ce jour, on ignore toujours où elle se trouve et comment elle se porte (on pense qu’elle était peut‑être le patient zéro).

Enfin, le mémo s’intéresse de près à un professionnel de la santé chinois dont le nom en ligne est Wu Xiaohua et qui « mène une croisade » sur Internet contre Shi Zhengli. Selon les attaques de ce M. Wu, Shi Zhengli a voulu jouer les apprentis sorciers en créant des virus spécifiques, plus transmissibles à l’homme. Il ajoute qu’elle utilisait des animaux comme hôtes intermédiaires au sein même du laboratoire et que sa gestion des virus mortels était d’une pauvreté et d’une négligence effroyables.

Le mémo du département d’État juge les affirmations de M. Wu crédibles. D’ailleurs, en examinant les découvertes qui émergent depuis deux ans, force est de constater que les allégations de cet homme sont restées très plausibles. Nous savons maintenant que le Pr Shi disposait d’un plan de travail pour insérer des sites de clivage de la furine dans les virus de chauve‑souris, qu’elle a utilisé des souris humanisées pour tester l’impact de ses créations virales sur les humains et que son laboratoire était régulièrement pointé du doigt pour ses mauvaises performances en matière de sécurité.

Le point le plus frappant du mémo est qu’il se concentre entièrement sur la fuite du laboratoire. En avril 2020, le département d’État sait avec certitude que le virus provient d’un laboratoire. Ce qui reste totalement obscur, c’est la raison pour laquelle ni le département d’État ni le secrétaire d’État Mike Pompeo n’ont communiqué cette information dès qu’ils l’ont eue.

Si le mémo avait été rendu public il y a près de deux ans, au moment de sa rédaction, le cours des événements aurait été très différent. Savoir que le virus provenait d’un laboratoire aurait recentré l’attention du public et la recherche de remèdes aurait pu être plus ciblée.

Des efforts plus concertés auraient également été déployés pour prévenir de nouvelles fuites. Sans orienter le public vers une origine naturelle, le Dr Fauci et les NIH auraient été mis en cause pour avoir financé les travaux du WIV.

Plus important encore, le Parti communiste chinois (PCC) aurait été soumis à une plus grande pression internationale quant à son rôle dans la dissimulation les origines du virus. Le mémo aurait également pu avoir un impact sur l’élection présidentielle de 2020, car les électeurs auraient su que Donald Trump était bien plus apte à confronter le PCC que Joe Biden.

Bien que nous ne sachions pas avec certitude pourquoi le mémo a été dissimulé, la seule personne qui avait l’autorité pour décider de la politique gouvernementale à suivre (camoufler ou pas les informations relatives à une fuite) était le président Trump. Il est possible que Trump ait décidé de cacher les faits, mais il est beaucoup plus probable qu’il ait été maintenu dans l’ignorance comme nous tous.

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