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Mer de Chine méridionale : dix pêcheurs vietnamiens passés à tabac

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PHILIPPINES-CHINE-MARITIME-DIPLOMATIE-MANIFESTATION Des manifestants philippins et vietnamiens arborent des pancartes anti-Chine et des drapeaux nationaux vietnamiens lors d'un appel à la Chine pour qu'elle respecte leurs droits dans la mer de Chine méridionale contestée, devant le bureau consulaire chinois à Manille, le 6 août 2016.

Photo: TED ALJIBE/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Dix pêcheurs vietnamiens ont été passés à tabac dans une zone contestée de la mer de Chine méridionale, selon des médias d’État vietnamiens.
Le groupe d’hommes a été battu à coup de barres de fer, et dépouillé de milliers de dollars de poissons et d’équipement, dimanche dernier, au large des îles Paracels, disputées entre Pékin et Hanoï, a rapporté la presse vietnamienne.
Si les médias n’ont pas mentionné l’origine des assaillants, un responsable de la province de Quang Ngai (centre), Phung Ba Vuong, a assuré qu’ils étaient « chinois ». « Ils étaient chinois, (les bateaux avaient) des drapeaux chinois », a-t-il déclaré auprès de l’AFP.
« Cruellement battus avec des barres de fer »
Le journal Tien Phong a précisé que l’attaque, perpétrée par une quarantaine de personnes, avait duré trois heures. Trois des victimes souffrent de fractures aux bras et aux jambes, selon le quotidien contrôlé par le gouvernement.
« Ils portaient des vêtements à carreaux, et nous ont cruellement battus avec des barres de fer », a déclaré au média Nguyen Thanh Bien, l’un des pêcheurs agressés. Il a indiqué aux autorités que la valeur du matériel et des poissons volés s’élevait à environ 20.000 dollars (18.000 euros).
Phung Ba Vuong, qui dirige la commune de Binh Chau, où habitent les pêcheurs, a assuré sur Facebook qu’il « s’opposait fermement aux actes barbares de la Chine ».
La Chine refuse de reconnaitre cette agression
Contacté par l’AFP, le ministère chinois des Affaires étrangères a reconnu l’existence d’un incident, mais a assuré que les « informations citées n’étaient pas conformes aux faits. »
« La Chine dispose d’une souveraineté incontestable sur les îles Xisha et leurs eaux attenantes », a déclaré un porte-parole, utilisant le nom chinois des îles Paracels, que les Vietnamiens appellent Hoang Sa.
« Lorsque des bateaux de pêche vietnamiens ont pêché illégalement dans les eaux des îles Xisha sans l’autorisation du gouvernement chinois, les autorités chinoises compétentes ont pris des mesures pour les arrêter conformément à la loi (…) L’opération sur place a été menée avec professionnalisme et retenue, sans qu’aucun membre n’ait été blessé », a assuré le ministère.
Le ministère des Affaires étrangères du Vietnam n’a pas répondu à une sollicitation de l’AFP sur le sujet.
Un autre navire vietnamien dépouillé
Le journal Tien Phong a rapporté un autre incident similaire en mer de Chine méridionale, dimanche, un navire vietnamien ayant été dépouillé de matériel et poissons d’une valeur de 12.200 dollars (11.000 euros).
La Chine revendique la quasi-totalité de cette mer. Le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei ont en outre chacun des intérêts qui se chevauchent dans certaines parties.

Cette photo prise le 2 juin 2014 montre un navire des garde-côtes chinois (à droite) utilisant un canon à eau pour attaquer un bateau vietnamien de surveillance des pêches près du site de la plate-forme pétrolière chinoise dans les eaux contestées de la mer de Chine méridionale, au large de la côte centrale du Vietnam. (Photo VIETNAM NEWS AGENCY/VIETNAM NEWS AGENCY/AFP via Getty Images)

Au cœur des différends se trouve la question de l’appartenance des centaines d’îlots, atolls et récifs, à l’origine inhabités, qui parsèment cette étendue marine, à forts enjeux commerciaux et stratégiques.
Les Paracels, un archipel situé à équidistance des côtes chinoises et vietnamiennes, sont disputées entre Pékin et Hanoï. La marine chinoise a repris par la force le contrôle de l’ensemble des îles en 1974 à la suite d’un conflit naval.