Merkel et sa coalition critiquées après une promotion-sanction du chef du renseignement

19 septembre 2018 23:15 Mis à jour: 19 septembre 2018 23:28

Angela Merkel et sa coalition sont critiquées de toutes parts mercredi pour leur compromis sur le chef du renseignement intérieur, démis de ses fonctions la veille pour ses liens avec l’extrême droite mais promu secrétaire d’Etat.

Hans-Georg Maassen n’avait plus « la confiance d’une partie de la coalition« , a déclaré la chancelière à Salzbourg, en marge d’un sommet européen, qualifiant la décision de le démettre de ses fonctions de « juste et importante« .

Avec cette promotion-sanction de M. Maassen, la chancelière et ses alliés, la CSU bavaroise et les sociaux-démocrates du SPD, espéraient clore un feuilleton qui a paralysé pendant plus d’une semaine l’action du gouvernement.

Le SPD réclamait la tête de M. Maassen, accusé de sympathies avec l’extrême droite et d’avoir remis en cause l’existence de « chasses » aux étrangers dans les rues de Chemnitz fin août.

Mais sa nomination comme secrétaire d’Etat à la Sécurité auprès du ministre de l’Intérieur, Horst Seehofer, lui-même en désaccord avec la politique migratoire de la chancelière, ne passe pas auprès des éditorialistes allemands, ni dans la classe politique.  M. Seehofer, qui a loué sa « compétence et son intégrité« , a précisé mercredi que M. Maassen prenait la place d’un secrétaire d’Etat issu du SPD, mis d’office à la retraite.

Ralf Stegner, vice-président du SPD, a ainsi qualifié de « désastre » ce compromis, qui a pourtant reçu l’aval de la patronne des sociaux-démocrates, Andrea Nahles. « Mon seuil de tolérance est atteint« , a tweeté le chef des Jeunes du SPD, Kevin Kühnert, opposé à la participation de son parti à la grande coalition qui dirige l’Allemagne depuis mars.

« Je pense que c’est embarrassant« , a renchéri Michael Müller, maire SPD de Berlin.

La nouvelle affectation de M. Maassen a aussi suscité les critiques de l’opposition, notamment des Verts qui ont dénoncé « une magouille hallucinante« , selon l’une de ses responsables, Katrin Göring-Eckardt.

Sur le plan politique, cette crise n’a été qu’une nouvelle illustration de l’affaiblissement politique croissant de la chancelière. Sa coalition a connu les pires difficultés à voir le jour. Angela Merkel apparaît depuis continuellement tiraillée entre le SPD, entré à reculons au gouvernement, et la CSU qui ne cesse de contester sa politique migratoire.

HS avec AFP

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