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Militaires français tués au Mali : le témoignage bouleversant du sénateur Jean-Marie Bockel dont le fils a perdu la vie

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Le sénateur Jean-Marie Bockel a confié être dévasté après le décès de l’un de ses fils dans une opération de combat menée par des soldats de la force Barkhane aux confins du Mali. Crédit : BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images.

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Durée de lecture: 6 Min.

Engagé au Mali en tant que pilote d’hélicoptère Cougar, le lieutenant Pierre Bockel fait partie des treize soldats français ayant perdu la vie dans une collision pendant une opération de combat menée contre des djihadistes dans le secteur du Liptako.
Lundi soir, treize soldats français participant à une opération de combat contre des djihadistes ont perdu la vie dans une collision entre deux hélicoptères survenue dans le secteur du Liptako, une zone située aux confins du Mali, du Niger et du Burkina Faso.
Depuis novembre 2017, « un groupement tactique de la force Barkhane » est engagé dans le secteur du Liptako « pour répondre à une logique d’approche régionale, dont l’objectif est de traiter les ramifications de l’organisation terroriste de cette région, tout en contrant les mouvements transfrontaliers », précise le site du ministère des Armées.
Chef d’État-major des Armées (CEMA), le général Lecointre a indiqué que « des commandos parachutistes avaient observé, lundi vers 17h15, un groupe d’ennemis équipé d’un pick-up et de plusieurs motos ».
« Ils sont entrés en contact par le feu avec cet ennemi […] et ont fait appel à des moyens aériens », ajoute le CEMA.

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Trois hélicoptères – deux aéronefs d’attaque biplace Tigre et un Cougar destiné au transport de troupes et à l’appui léger – sont rapidement arrivés sur les lieux, à très basse altitude, pour appuyer les commandos.
Le Cougar arrive sur zone vers 18 heures avec à son bord « une équipe d’extraction immédiate de commandos du 4e régiment de chasseurs », suivi, moins d’une demi-heure plus tard, par les deux hélicoptères Tigre.
D’après le CEMA, les appareils interviennent « dans des conditions opérationnelles très exigeantes ».
Si l’on ignore pour l’instant les conditions exactes dans lesquelles la collision a eu lieu, il semble que l’un des deux Tigre et le Cougar se soient heurtés au cours d’une manœuvre destinée à « préparer l’engagement de l’ennemi ».
« Pendant cette opération de reconnaissance de nuit, pour repérer le pick-up qui s’enfuyait vers le Nord, les commandos parachutistes qui sont au sol ont entendu deux explosions vers 18h38. Ils ont pensé qu’elles étaient dues à une collision en vol entre deux appareils. L’information est confirmée rapidement par le Tigre qui reste en vol », a expliqué le général Lecointre.
Six officiers, six sous-officiers et un caporal-chef perdront la vie dans la collision.

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« Très fier de ce qu’il faisait, très fier d’être au service de son pays »
Âgé de 28 ans, le lieutenant Pierre Bockel fait partie des treize victimes. Originaire de Mulhouse, il était engagé dans l’armée de terre depuis plus de huit ans où il officiait comme pilote d’hélicoptère.
Il s’agit de l’un des fils du sénateur du Haut-Rhin et ancien secrétaire d’État sous la présidence de Nicolas Sarkozy, Jean-Marie Bockel. Très ému, le sénateur s’est exprimé sur franceinfo ce mardi.
« C’est le meilleur des fils, le plus merveilleux des garçons. Un fils adorable, un frère adoré, un fiancé amoureux, un futur papa », a-t-il confié.
Il était « très fier de ce qu’il faisait, très fier d’être au service de son pays, passionné par son métier de pilote d’hélicoptère », ajoute l’ancien maire de Mulhouse.
« C’étaient ses choix, c’était sa vie, et nous étions très fiers de lui avant ce drame, et très tristes, dévastés et très fiers de lui aujourd’hui », poursuit son père.
« Il avait cherché sa voie, il avait des hésitations, il voulait être médecin. Après le bac il avait fait les pupilles de l’air, puis il était retourné à la fac. Avant il avait été scout, c’était un homme d’amitié, d’engagement. »

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« Il nous rassurait toujours »
Engagé le 12 septembre 2011 en tant qu’officier sous contrat pilote, il avait intégré les écoles de Coëtquidan avant d’être nommé aspirant et de rejoindre l’École de l’aviation légère de l’armée de Terre (EALAT) de Dax. Il poursuivra par la suite sa formation au Luc et obtiendra son brevet de pilote opérationnel en mai 2015.
Projeté au Mali à quatre reprises en tant que pilote sur Cougar Rénové, le lieutenant Bockel était titulaire de la médaille d’outre-mer avec agrafe Sahel et de la médaille d’argent de la défense nationale.
« Il nous rassurait toujours et ne voulait pas que sa maman soit trop inquiète. Il racontait parfois des choses à ses frères et sœurs qu’il ne nous racontait pas, pour ne pas nous inquiéter », conclut son père avec émotion.