Note Fitch : Bruno Retailleau dénonce « des décennies d’errance », François Bayrou appelle à « la vérité »

Photo: IDRISS BIGOU-GILLES/AFP via Getty Images
Le ministre de l’Intérieur et président des Républicains (LR), Bruno Retailleau, a vivement dénoncé samedi « des décennies d’errance budgétaire » et rejeté les pistes avancées par le Parti socialiste (PS) pour réduire les déficits, au lendemain de la dégradation de la note souveraine de la France par l’agence Fitch.
« La dégradation de la note de la France vient sanctionner non seulement l’instabilité chronique voulue par les ingénieurs du chaos mais aussi des décennies d’errance budgétaire et de politiques social-étatistes », a déclaré l’élu vendéen sur le réseau X.
Retailleau étrille les propositions socialistes
Déterminé à marquer les esprits, Bruno Retailleau a ajouté : « Il est plus que temps de redresser la barre. Ce que proposent les socialistes ne fera que tout aggraver. » Une mise en garde adressée alors même que le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu, tente de bâtir un compromis avec le PS afin de faire voter le budget 2026 à l’Assemblée nationale, où l’exécutif reste minoritaire.
Vendredi soir, l’agence Fitch a abaissé la note de la France de AA- à A+, invoquant l’instabilité gouvernementale et les incertitudes entourant la trajectoire budgétaire.
Bayrou appelle à regarder la vérité en face
Dès l’annonce de cette sanction, l’ancien Premier ministre François Bayrou, renversé lundi lors d’un vote de confiance sur les finances publiques, a tenu à souligner la responsabilité collective. « Note Fitch : un pays que ses ‘élites’ conduisent à refuser la vérité est condamné à en payer le prix », a publiquement averti le président du MoDem, lui aussi sur X.
Depuis plusieurs semaines, le centriste multipliait les alertes quant à la dérive des comptes publics et aux menaces que fait peser, selon lui, l’endettement sur l’avenir national. « La dégradation de la note doit nous réunir pour, ensemble, réagir et corriger durablement la trajectoire budgétaire de la France », a pour sa part réagi, dans la soirée, Véronique Louwagie, ministre du Commerce démissionnaire et membre des Républicains.
La gauche dénonce une dramatisation
Du côté de La France insoumise (LFI), le ton est à la contre-attaque. Le président de la commission des Finances de l’Assemblée, Éric Coquerel, a jugé que « les seuls responsables de cette évaluation sont ceux qui ont dramatisé l’état des finances publiques pour le bénéfice unique de leur agenda politique », assurant que « la dette française reste sûre et recherchée ».
Dans un communiqué, il a prévenu : « Si le prochain gouvernement choisit lui aussi de s’appuyer sur les marchés pour imposer l’austérité, il court à la catastrophe annoncée par lui-même et conduira le pays toujours plus loin dans la crise économique, sociale et écologique. »
Pour justifier sa décision, l’agence américaine a notamment pointé « la chute du gouvernement lors d’un vote de confiance » qui illustre, selon elle, « la fragmentation et la polarisation croissante de la politique intérieure ». Fitch estime d’ailleurs que « cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur », et juge improbable que la France parvienne à ramener son déficit public sous la barre des 3% du PIB d’ici à 2029, comme l’ambitionnait l’ancien gouvernement.

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