Client occasionnel d’une enseigne de grande distribution de Vimoutiers, un quadragénaire n’a pas pu acquérir un lot de masques de protection au motif qu’il ne possédait pas la carte de fidélité du supermarché.
Le vendredi 8 mai, Erwann, un quadragénaire résidant dans l’Orne, se rend au Carrefour Market de Vimoutiers pour faire ses courses.
« J’y fais mes courses de temps en temps, mais je n’en détiens pas la carte de fidélité », a-t-il expliqué dans les colonnes de Ouest-France.
Le quadragénaire souligne qu’il « refuse systématiquement les cartes de fidélité des enseignes de la grande distribution », ne souhaitant pas que des données relatives à ses habitudes de consommation puissent être collectées. « C’est un choix personnel », ajoute-t-il.
Le 8 mai, en se présentant à l’entrée du Carrefour Market de Vimoutiers, il se voit demander s’il possède une carte de fidélité.
« Le directeur et quelques employés y interpellaient les clients afin de savoir s’ils souhaitaient acheter des masques. Lorsque le directeur m’a posé cette question, je lui ai répondu par l’affirmative, même si à l’origine, je ne venais pas particulièrement pour ça. Il m’a alors informé que n’ayant pas de carte de fidélité, je ne pourrais pas en acheter. Cela m’a mis dans une colère noire », confie Erwann.
« J’ai fait demi-tour, sans faire mes courses », poursuit l’Ornais.
Un signalement à la CNIL et à la DGCCRF
Il se rend ensuite dans une pharmacie afin d’acheter des masques de protection jetables, mais constate que l’officine n’en a pas : « Là, j’ai constaté qu’elle n’avait pas de masques jetables à vendre, seulement des masques en tissu. J’en ai pris un. »
« Profiter d’un problème de santé publique pour transformer un masque en produit d’appel et enrichir sa base de données clients est inadmissible. La stratégie commerciale anéantit les valeurs humaines de solidarité et met l’urgence sanitaire au second plan », s’indigne le quadragénaire.
Contacté par les journalistes de Ouest-France, la direction du Carrefour Market de Vimoutiers n’a pas souhaité faire de commentaires.
Selon le quotidien régional, le magasin avait déjà justifié sa démarche il y a quelques jours de cela, assurant qu’il exigeait une carte de fidélité pour la vente de masques de protection « afin que ce ne soit pas toujours les mêmes qui soient servis ».
L’enseigne avait également indiqué être approvisionnée au compte-gouttes, à raison de vingt lots de cinq masques par jour.
Un argument qui ne convainc pas Erwann, qui estime qu’il s’agit d’un « refus de vente caractérisé ».
« J’ai fait un signalement auprès de la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés, ndlr] et de la DGCCRF [Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, ndlr] », conclut l’Ornais.
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