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plus-iconRachat de Warner Bros.

Paramount lance une OPA hostile de 108,4 milliards de dollars pour racheter Warner Bros.

« Nous sommes vraiment là pour achever ce que nous avons commencé », a déclaré le directeur général de Paramount Skydance, David Ellison.

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Le logo Paramount est affiché aux studios Paramount, le 31 janvier 2024 à Los Angeles, en Californie.

Photo: Mario Tama/Getty Images

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Durée de lecture: 7 Min.

Dans une ultime tentative de s’emparer de l’empire de divertissement Warner Bros., Paramount Skydance a lancé une OPA hostile pour racheter les actifs historiques du groupe.
La semaine dernière, le géant du streaming Netflix a remporté une bataille de plusieurs mois pour acquérir Warner Bros., devançant Paramount et Comcast.
Netflix a conclu un accord en actions de 72 milliards de dollars portant sur ses activités de télévision, de studios de cinéma et de streaming.
Mais Paramount s’adresse désormais directement aux actionnaires de Warner Bros., affirmant disposer d’une offre qui « permettra de renforcer Hollywood ».
Paramount a présenté une offre publique d’achat intégralement en numéraire à 30 dollars par action, soit le même prix que celui rejeté la semaine dernière par Warner Bros., valorisant le groupe à 108,4 milliards de dollars. L’offre et le droit de rétractation resteront ouverts jusqu’au 8 janvier 2026, selon un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission.
La proposition est soutenue par un financement par capitaux propres de RedBird Capital et de la famille Ellison, ainsi que par des engagements de dette à hauteur de 54 milliards de dollars contractés auprès de Bank of America, Citi et Apollo Global Management.
L’accord actuellement poursuivi par Warner Bros. est « inférieur », affirme le directeur général de Paramount Skydance, David Ellison.
Sur une période de douze semaines, Paramount a soumis six propositions, mais Warner Bros. « ne s’est jamais vraiment engagée », ce qui a contraint le groupe à s’adresser directement aux actionnaires, a‑t‑il expliqué.
M. Ellison estime que l’accord entre Netflix et Warner Bros. expose les investisseurs à un mélange numéraire‑actions, à une valeur boursière future incertaine pour l’activité de chaînes linéaires Global Networks, ainsi qu’à un processus d’approbation réglementaire complexe.
« Nous présentons directement notre offre aux actionnaires afin de leur donner la possibilité d’agir dans leur propre intérêt et de maximiser la valeur de leurs titres », a déclaré M. Ellison dans un communiqué.
« Nous pensons que notre offre permettra de créer un Hollywood plus solide. C’est dans l’intérêt de la communauté créative, des consommateurs et de l’industrie des salles de cinéma. »
Paramount estime que la transaction qu’elle propose offrirait des avantages grâce à une concurrence accrue, un investissement renforcé dans les contenus, une hausse du nombre de sorties en salle et un catalogue de films plus étoffé dans les cinémas.
Dans un entretien accordé le 8 décembre à l’émission « Squawk Box » de CNBC, M. Ellison a souligné que Paramount proposait aux actionnaires 17,6 milliards de dollars de plus en numéraire que l’accord actuel avec Netflix.
Il s’est dit convaincu que les investisseurs voteraient en faveur de la proposition de Paramount.
« Nous sommes vraiment là pour achever ce que nous avons commencé », a déclaré M. Ellison.
Le patron du studio a ajouté qu’il serait difficile pour Netflix de franchir l’obstacle réglementaire, notant que la fusion du premier service de streaming avec le troisième serait « anticoncurrentielle ».

Pressions politiques et obstacles réglementaires

Le président Donald Trump s’est prononcé sur la fusion envisagée entre Netflix et Warner Bros., avertissant qu’« elle pourrait poser un problème ».
« Eh bien, c’est toute la question », a déclaré M. Trump, interrogé par des journalistes sur le tapis rouge, avant un événement organisé le 7 décembre au Kennedy Center, à Washington, sur la question de savoir si l’accord devait être autorisé.
« [Netflix a] une part de marché très importante, et avec Warner Brothers, vous savez, cette part augmente fortement. Mais c’est une grosse part de marché, il n’y a aucun doute. Cela pourrait être un problème. »
Le projet a également suscité une vive réaction de la part de certains élus américains.
La sénatrice Elizabeth Warren (démocrate, Massachusetts) l’a qualifié de « cauchemar antimonopole ».
« Un ensemble Netflix‑Warner Bros. créerait un géant des médias contrôlant près de la moitié du marché du streaming – menaçant de pousser les Américains vers des abonnements plus chers et moins de choix sur ce qu’ils regardent et la manière dont ils le regardent, tout en mettant en danger les travailleurs américains », a déclaré Mme Warren dans un communiqué publié le 5 décembre.

Le président Donald Trump et la Première dame Melania Trump assistent à un événement à Washington, le 7 décembre 2025. (Allison Robbert/Getty Images)

La représentante Pramila Jayapal (démocrate, État de Washington) a exhorté le gouvernement fédéral à intervenir.
« Cet accord est un cauchemar. Il signifierait davantage de hausses de prix, plus de publicité et des contenus standardisés, moins de liberté créative pour les artistes et une baisse de rémunération pour les travailleurs », a déclaré Mme Jayapal dans un message publié sur X.
« L’industrie des médias est déjà dominée par quelques entreprises qui ont un pouvoir excessif pour censurer la liberté d’expression. Le gouvernement doit intervenir. »
Si Warner Bros. renonçait à l’accord, le groupe devrait verser des frais de rupture de 2,8 milliards de dollars, selon un document déposé auprès de la Securities and Exchange Commission.
Netflix a accepté de verser 5,8 milliards de dollars à Warner Bros. si l’opération n’était pas approuvée.
L’action Netflix a reculé de 4 % après l’annonce de Paramount, réduisant sa hausse depuis le début de l’année à moins de 9 %.
Le titre Paramount a, de son côté, progressé de près de 7 %, portant sa hausse depuis le début de l’année à environ 21 %. L’action Warner Bros. a également gagné plus de 5 % et s’est envolée de 158 % depuis le début de l’année
Andrew Moran couvre les affaires, l'économie et la finance. Il est écrivain et reporter depuis plus de dix ans à Toronto, avec des articles publiés sur Liberty Nation, Digital Journal, et Career Addict. Il est également l'auteur de "The War on Cash" (La guerre contre le liquide).

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