Haute-Garonne: perpétuité requise contre Sophie Masala pour avoir tué et démembré sa collègue de travail

Par Epoch Times avec AFP
25 octobre 2019 12:18 Mis à jour: 25 octobre 2019 16:49

« Une forme de barbarie à visage humain »: l’avocat général a requis vendredi la réclusion criminelle à perpétuité contre Sophie Masala jugée à Toulouse pour le meurtre de sa collègue de bureau qu’elle a découpée en morceaux.

« Je vous demande de la condamner à la réclusion criminelle à perpétuité » pour ce « meurtre aggravé par la cruauté », « un meurtre de sang-froid: tuer, dépecer, désosser, noyer« , a déclaré David Sénat dans son réquisitoire au dernier jour du procès devant la cour d’assises de la Haute-Garonne de cette mère de famille de 55 ans.

Le représentant de l’accusation a estimé que l’homicide était aggravé par la vulnérabilité de la victime, Maryline Planche, 52 ans, ce qui permet d’alourdir la peine maximale pour un meurtre sans préméditation, qui est de 30 ans.

« L’état de vulnérabilité doit être retenu. Maryline Planche, une femme digne, était quelqu’un de fragile, un état de quasi cécité d’un œil et une grave difficulté auditive, ce qui conduit à une fragilisation dans la vie de tous les jours ».

« Phobie sociale, timidité maladive, qui la maintenait dans un équilibre de dépression ou de sub-dépression, et au moment des faits, Maryline Planche est en arrêt maladie car elle vient de subir une opération chirurgicale », insiste David Sénat.

L’accusation a décrit Sophie Masala comme un « esprit dérangé », animée par « une jalousie morbide et enfin mortelle ». « On a peine à croire que la victime ait pu susciter la violence, poursuit-il. Elle avait ce que Sophie Masala n’avait jamais pu avoir: autonomie et indépendance, une vie maîtrisée ».

Elle est dans une « transgression permanente, sans aucune barrière morale », et elle est coupable d’une « atteinte à la dignité, y compris après la mort », envers une « victime innocente qu’elle a poursuivie sans relâche », assène l’avocat général.

Pour Me Axelle Chorier, avocate de Sophie Masala, les traumatismes pendant l’enfance, l’absence d’amour de la part de sa mère, le suicide de son père alors qu’elle a 10 ans, les agressions sexuelles du grand-père, les amants de sa mère qui défilent dans l’appartement, sont à l’origine de profonds déséquilibres. « Un anéantissement de son identité, que peut-on faire quand on a fondamentalement envie de fuir? ».

« Elle est coupable, pourquoi exagérer la peine. Je vous demande une peine juste. Vous n’êtes pas là pour réprimander, mais pour sanctionner », plaide-t-elle.

Jeudi lors de son interrogatoire, la meurtrière avait dit se sentir « comme un monstre ».

Sophie Masala est jugée pour avoir tué sa collègue, en mai 2016 dans le centre de Toulouse, avant de la découper en morceaux et de jeter ses membres dans le Canal du Midi. La tête avait été enterrée dans un jardin près de son appartement.

Le deuxième avocat de la défense devait plaider vendredi que Sophie Masala est responsable de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.

Le verdict est attendu vendredi en fin de journée.

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