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Plus de 2.000 enfants dorment à la rue en France

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Un mineur isolé tient une pancarte lors d'un rassemblement pour le droit au logement à Lyon,le 26 mars 2025.

Photo: MATTHIEU DELATY/Hans Lucas/AFP via Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Plus de 2.000 enfants dorment à la rue en France faute de places d’hébergement d’urgence disponibles, un nombre en forte hausse depuis plusieurs années, selon un baromètre publié jeudi par Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS).
« Chaque année, nous constatons avec indignation qu’un nombre croissant d’enfants dorment dans la rue, exposés à des conditions de vie indignes et à des dangers quotidiens », déplore Adeline Hazan, présidente de l’Unicef France.

La présidente de l’UNICEF France, Adeline Hazan, à Paris le 17 mars 2025. (JOEL SAGET/AFP via Getty Images)

Saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence
« Ce qui fait cruellement défaut aujourd’hui, ce ne sont ni les ressources, ni l’expertise mais bien une volonté politique ferme de mettre fin à l’inacceptable », ajoute-t-elle.
Au moins 2.159 enfants, dont 503 de moins de trois ans, sont restés dans la nuit du 18 au 19 août sans solution d’hébergement à la suite de l’appel de leurs parents au 115, le numéro d’urgence pour les personnes sans abri.

Lors d’un rassemblement contre le désengagement de la Métropole du Grand Lyon en matière de protection de l’enfance et des sans-abri, à Lyon, en France, le 31 juillet 2024. (MATTHIEU DELATY/Hans Lucas/AFP via Getty Images)

Le nombre d’enfants sans abri a progressé de 6% par rapport à l’an dernier et de 30% par rapport à 2022. Ils sont présents partout en France, en particulier en Ile-de-France, en Auvergne-Rhône-Alpes et en Occitanie.
Une situation qui s’explique par la saturation des dispositifs d’hébergement d’urgence, combinée à une crise du logement, selon les associations.
Des données sous évaluées
« Très alarmantes », les données du baromètre sont toutefois sous évaluées, pointent Unicef France et la FAS : elles n’incluent pas les familles qui ont renoncé à joindre le 115, ni celles qui vivent en squats ou dans les bidonvilles. Les mineurs non accompagnés ne sont pas non plus comptabilisés.

Klodjana, une Albanaise sans domicile fixe, donne un goûter à son fils après avoir déposé sa fille à l’école centrale de Bordeaux, Les Menuts, à Bordeaux, le 17 septembre 2024. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT/AFP via Getty Images)

Le sans-abrisme n’est pas une fatalité
« C’est une situation dramatique et inacceptable, le sans-abrisme n’est pas une fatalité, des solutions existent », souligne auprès de l’AFP Nathalie Latour, directrice générale de la FAS. Elle évoque notamment des investissements à réaliser dans le logement social et l’hébergement d’urgence.

Un garçon tient une couverture de survie lors d’un rassemblement appelé par l’association Utopia 56 en soutien à plusieurs familles sans-abri devant l’hôtel de ville de Paris, le 5 août 2025. (STEPHANE DE SAKUTIN/AFP via Getty Images)

Sous-budgétisation chronique et déficit de pilotage
Un rapport publié en juillet par trois inspections générales estime que le programme d’hébergement d’urgence de la France souffre d’une sous-budgétisation chronique et d’un déficit de pilotage qui ne lui permettent pas en l’état de répondre à l’ensemble des demandes.
En 2024, ce programme a représenté 2,3 milliards d’euros pour 203.000 places en structure d’hébergement généraliste. Un nombre stabilisé depuis 2021.
Deux recours en justice contre l’État
Les associations réclament la création de 10.000 places supplémentaires, dont un millier pour les femmes enceintes ou sortant de la maternité.
En février, une vingtaine d’entre elles ont déposé deux recours en justice contre l’État pour « carence fautive » dans la lutte contre le mal-logement.