Un pot de terre cuite découvert dans l’une des grottes de la vallée de la Vézère en Dordogne approfondit la connaissance d’un peuple européen mal connu, de la culture de l’Aurignacien. Ce peuple aurait vécu dans des cavernes il y a plus de 40 000 ans en raison de la période critique des températures polaires.
Le travail réalisé sur la pierre calcaire contient le motif d’un auroch, un bovidé préhistorique disparu, avec une douzaine de trous décoratifs alignés. Cette découverte a été faite lors d’excavations réalisées dans la grotte de l’abri Castanet et l’analyse de cette poterie montre qu’elle a été réalisée il y a 38 000 ans.
L’étude qui a été publiée dans la revue Quaternary International le 24 janvier propose la création d’un nouveau terme pour qualifier ces habitants, les Aurignaciens.
Les auteurs principaux, la spécialiste en archéologie culturelle Raphaëlle Bourrillon de l’université de Toulouse et l’anthropologue Randal White du Center for the Study of Human Origins de New York, ont utilisé le laboratoire de l’université d’Oxford pour mesurer les résultats.
Ils ont commencé les excavations en 2011 dans l’espoir de trouver quelque chose en plus sur les ancêtres de l’homme moderne s’étant répandu principalement vers le centre Nord de l’Europe.
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Les auteurs ont expliqué avoir choisi les grottes de la vallée de la Vézère en raison de rapports datant d’avant la Première Guerre mondiale qui indiquent avoir observé de nombreuses pièces archéologiques.
Les chercheurs ont également souligné le fait qu’ils avaient déjà découvert de nombreux ustensiles, des pièces d’art et des instruments de musique qui auraient été produits par les Aurignaciens. D’autres ont également été retrouvés dans la grotte de Chauvet en Ardèche, aussi bien que dans des grottes en Allemagne et en Roumanie.
L’analyse comparative des pièces retrouvées dans les grottes du Vézère en comparaison de celles d’autres sites européens a montré des similarités remarquables aussi bien dans les techniques que dans les thèmes exprimés. La nouvelle étude conclut cependant que chaque population a marqué sa propre identité régionale.
Dans une fouille précédente, le professeur Toma Higham de l’université d’Oxford avait suggéré que les Aurignaciens avaient vécu en Europe depuis au moins 42 à 43 000 ans. Selon une publication de l’académie du 19 juin 2012, le Dr. Higham en est arrivé à ces conclusions après avoir découvert en Allemagne des instruments de musique creusés dans des os d’animaux et dans l’ivoire, qui ont été reliés aux animaux datant de ce temps.
Dans la même étude, le professeur Nick Conard de l’université de Tübingen a ajouté que les Aurignaciens avaient probablement utilisé le Danube comme un couloir pour se déplacer il y a 40 à 45 000 ans, depuis qu’ont été retrouvés de nombreux ornements, des figures d’art ainsi que des œuvres à la signification mystique.
« Les humains modernes sont entrés dans la région du Danube avant l’arrivée du froid extrême d’il y a 39 à 40 000 ans, lorsqu’un énorme iceberg s’est rompu dans l’Atlantique Nord et que les températures ont chuté », a déclaré le professeur Higham, en notant que cela devait signifier une période de grande crise pour les aurignaciens.
Les chercheurs Bourrillon et White et les collègues pensent que ces premiers colons de l’Europe ont survécu jusqu’à 33 000 ans avant aujourd’hui. À la pièce artistique de l’auroch avec les trous à l’arrière s’ajoutent de nombreux ustensiles trouvés dans les grottes.
Selon un rapport précédent de l’université de New York en octobre 2016, il a aussi été retrouvé des dents perforées d’animaux, des coquilles perforées ainsi que de nombreuses gravures et peintures témoignant de la vie prolifique des ancêtres, malgré des conditions climatiques adverses.
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