Pour Nicolas Sarkozy, l’Ukraine «doit rester neutre»

Photo: BERTRAND GUAY/AFP via Getty Images
L’ancien Président français Nicolas Sarkozy estime mercredi que l’Ukraine, envahie le 24 février 2022 par la Russie, doit « rester neutre », et ne rejoindre ni l’OTAN ni l’Union européenne, « des promesses fallacieuses » selon lui.
« L’Ukraine est un trait d’union entre l’ouest et l’est, il faut qu’elle le reste », tranche l’ancien chef de l’État dans un entretien-fleuve au Figaro, évoquant à propos d’une adhésion à l’Alliance atlantique ou à l’Europe des « promesses fallacieuses qui ne seront pas tenues ».
Un nécessaire « compromis »
« Elle doit rester un pays neutre, je ne vois pas en quoi ce serait un insulte », poursuit-il, suggérant « un accord international prévoyant des assurances de sécurité extrêmement fortes pour la protéger contre tout risque de nouvelle agression ».
Il rappelle avoir « eu des dizaines de conversations » avec le Président russe Vladimir Poutine, lorsqu’il était à l’Élysée. « On me dit qu’il n’est plus celui que j’ai connu, je n’en suis pas convaincu », relève-t-il, défendant « la diplomatie, la discussion, l’échange » pour « trouver une solution acceptable » à ce conflit. Et insiste sur un nécessaire « compromis » sans quoi « cette poudrière pourrait avoir des conséquences redoutables ».
Au passage, il égratigne le Président Emmanuel Macron qui « n’a pas, hélas, été jusqu’au bout » de ses tentatives de discussion avec le président russe, « à cause de la pression des pays européens de l’est ». « Sur ce sujet, les intérêts européens ne sont pas alignés sur les intérêts américains », tance-t-il.
« Tout retour en arrière est illusoire »
Nicolas Sarkozy estime par ailleurs qu’en Crimée, annexée en 2014 par la Russie, « tout retour en arrière est illusoire ». Pour lui, « un référendum incontestable (…) sera nécessaire pour entériner l’état de fait actuel ». Au-delà, il craint un « conflit gelé », où l’Ukraine cherche à « reconquérir ce qui lui a été injustement pris ».
Selon l’ancien chef de l’État, une « sortie par le haut » du conflit consisterait même à organiser « des referendums strictement encadrés par la communauté internationale pour trancher les questions territoriales de façon définitive et transparente » notamment dans « les territoires disputés de l’est et du sud de l’Ukraine ».

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