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Près de Bordeaux, on compte fêter Noël sur les ronds-points malgré les évacuations

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Des "Gilets jaunes" à Bordeaux : "On passe Noël ici !"

Photo: : JEAN-FRANCOIS MONIER/AFP/Getty Images

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Durée de lecture: 5 Min.

« On passe Noël ici ! » À un rond-point du nord de Bordeaux où des « gilets jaunes » sont mobilisés depuis un mois, la détermination semble intacte malgré les menaces d’évacuation et les mesures du gouvernement ne contentent personne.
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« Le 24 (décembre), on installera une pancarte : « La cabane des rois mages » », sourit un homme en montrant la grande tente bleue qui sert de QG, d’abri, de réfectoire et même de dortoir à ces « résistants », comme ils se surnomment.
Informé du fait que les « rois mages » passent le 6 janvier, un autre « gilet jaune » tonne : « On sera encore là ! ».

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En fin de matinée, ils sont une vingtaine postés à ce rond-point à Saint-Eulalie. Certains filtrent mollement la circulation et distribuent des tracts pour un « RIC » (référendum d’initiative citoyenne »), d’autres lancent le barbecue et quelques-uns discutent à côté du brasero.
Sur le rond-point, un petit mannequin père Noël en gilet jaune, un panneau « Toujours là » et un autre « Ouvert 7 j/7 ». Quelques automobilistes klaxonnent au passage, une dame s’arrête pour offrir une boîte de chocolat, sans s’attarder.
https://twitter.com/FredMagnier13/status/1075370939737653248
Le groupe de Sainte-Eulalie avait commencé à « déménager » son campement de quelques centaines de mètres la semaine dernière, en prévision de son expulsion du rond-point qu’il occupait auparavant, près d’un supermarché Leclerc. Cette évacuation a bien eu lieu dimanche, selon eux.
https://twitter.com/GiletsJaunes75/status/1074428829781975042
« Désolé, on n’a pas encore posé le carrelage », s’amuse Élodie Lallement, 37 ans, mère de quatre enfants et en recherche d’emploi, en regardant le sol boueux. À l’extérieur, des palettes posées au sol servent de « terrasse ».
Le drapeau de l’UBB, le club de rugby de Bordeaux, flotte au vent. Dans la tente, il y a de quoi tenir un siège.
On se montre une vidéo prise la veille au rond-point près du Leclerc quand, affirment les « gilets jaunes » de « Saint Eu », des vigiles du supermarché sont venus leur chercher des noises. « SOS Médecins m’a prescrit 5 jours d’ITT », clame « Pépito », jeune homme allongé sur un banc de fortune. Malgré son état, il dit avoir passé la nuit au nouveau campement.

Bordeaux. Campement de fortune pour le mouvement des « gilets jaunes » (Photo : GEORGES GOBET/AFP/Getty Images)

« C’est pas vrai » que le mouvement s’essouffle, s’insurge Philippe, un chauffeur/livreur de 44 ans. « C’est juste que la presse n’en parle plus ». Bordeaux a été l’une des villes de France où la mobilisation a été la plus forte samedi pour « l’acte V ».
« C’est Macron qui a décidé que c’était fini », intervient Dominique, 69 ans, retraité du secteur bancaire, qui n’accepte pas que « des entreprises qui travaillent en France ne paient pas d’impôts en France ».

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« Un cafetier paie des taxes et le Starbucks en face ne paye rien », s’insurge aussi Philippe, qui dit gagner 1 600 euros par mois mais pense qu’il faut un « SMIC à 1 700 euros pour vivre ». Il ne bénéficiera pas des nouvelles mesures gouvernementales, dit-il.
« Les 10 milliards (d’euros d’annonces gouvernementales), c’est des broutilles », tranche Dominique. « On pourrait retrouver 40 ou 50 milliards rien qu’en récupérant la défiscalisation des entreprises ».
En tout cas, juge-t-il, « nous n’avons peut-être pas gagné grand-chose mais lui (Emmanuel Macron), il a beaucoup perdu ».

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Alors que le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a affirmé que les ronds-points, « ça suffit », et que plusieurs points de blocage ont été levés lundi,  les « gilets jaunes » de Sainte-Eulalie se savent en sursis.
« Mais on trouvera un plan C », promet Élodie, en référence à un possible nouveau déménagement.

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À quelques kilomètres de là, les « gilets jaunes » de Saint-Vincent-de-Paul ont quitté leur giratoire et se sont repliés sous un pont enjambant la Dordogne. « Mais les gendarmes nous ont laissé 24 heures pour déguerpir », expliqué Julien, un artisan de 36 ans.
Avant de devoir quitter les lieux, ils comptent bien tendre une banderole : « Macron nous jette sous les ponts ».
D. S avec AFP
 

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