Pressés de trouver un vaccin, les labos veulent assurer leurs arrières en Europe

Par Epoch Times avec AFP
3 septembre 2020 16:22 Mis à jour: 3 septembre 2020 16:44

Dans la course au vaccin contre le coronavirus, les laboratoires veulent se protéger et font pression sur les gouvernements européens pour un partage des risques financiers en cas de plaintes pour des effets secondaires.

Le 27 août, la Commission européenne a signé, au nom des 27 pays de l’UE, un premier contrat avec le britannique AstraZeneca pour l’achat de centaines de millions de doses dès que le vaccin sera disponible.

Des discussions se poursuivent avec le tandem franco-britannique Sanofi-GSK, l’américain Johnson & Johnson, l’allemand CureVac, et l’américain Moderna.

Or, les groupes pharmaceutiques doivent trouver un remède bien plus rapidement qu’en temps normal: entre 12 et 18 mois au lieu de dix ans ou plus.

Dans ces conditions, les effets secondaires indésirables, et notamment ceux à moyen ou long terme, ne pourront pas tous être étudiés, ce qui pourrait ouvrir la porte à des demandes de dédommagements de la part des patients.

Face à cette situation inédite, les gouvernements, confrontés à un virus qui menace leur population et a mis leur économie à terre, se sont engagés à une participation financière.

« Pour compenser les risques élevés pris par les laboratoires, les contrats d’achat anticipé prévoient que les Etats membres de l’UE indemnisent les fabricants pour les responsabilités encourues dans certaines conditions », a annoncé l’exécutif européen, sans donner davantage de détails.

Contactés par l’AFP pour commenter cette déclaration, ni AstraZeneca, ni Sanofi n’ont réagi.

Les pays européens ne semblent guère avoir le choix, les fabricants de vaccins mettant la pression sur les gouvernements pour obtenir leur aide financière, comme l’a montré en mai la polémique autour de Sanofi en France.

Paul Hudson accorderait la primeur d’un vaccin aux Etats-Unis

Son directeur général, Paul Hudson, avait alors, et dans un premier temps, suggéré qu’il accorderait la primeur d’un vaccin aux Etats-Unis, dont il louait le modèle.

Aux Etats-Unis, l’Autorité pour la recherche et le développement avancée dans le domaine biomédical (Barda), qui dépend du ministère américain de la Santé, « se mobilise rapidement » et « collabore tôt avec les industriels », pour « s’assurer que les capacités de production soient en place et les risques partagés », avait-il dit.

La Fédération européenne des associations et industries pharmaceutiques (EFPIA) –dont font partie Sanofi, GSK, Johnson & Johnson, AstraZeneca, etc. et Vaccines Europe, les labos spécialisés dans les vaccins– ont indiqué à l’AFP être « en discussion avec les autorités européennes » pour développer un système de compensations en cas d’effets secondaires.

« Tout système devrait permettre d’indemniser le patient concerné à un juste niveau, en évitant des retards interminables dus à des litiges d’un coût prohibitif et à des résultats incertains », a-t-elle souligné.

Les labos seront tenus pour responsables

Si les Etats européens sont prêts à contribuer financièrement, seuls les labos seront tenus pour responsables, insiste cependant la Commission européenne.

Or, il y a un peu plus de trois ans, en juin 2017, la justice européenne a accru la pression sur les groupes pharmaceutiques. Dans son arrêt, la Cour de justice de l’UE avait estimé que la responsabilité d’un vaccin dans le développement d’une maladie pourrait être reconnue même en l’absence de certitude scientifique.

Caractère secret des négociations

Cette décision qui facilite l’indemnisation des accidents avait été rendue au terme d’une décennie de procédures opposant des malades de scléroses en plaques et les fabricants de vaccins contre l’hépatite B, les laboratoires Sanofi Pasteur et GlaxoSmithKline.

Yannis Natsis, représentant les patients à l’Agence européenne des médicaments (EMA), qui délivre les autorisations de mise sur le marché, s’est récemment inquiété dans les colonnes du quotidien allemand Berliner Zeitung, du « caractère secret des négociations » entre fabricants et autorités sur le vaccin.

« Les contribuables doivent savoir quels sont les termes des accords passés » avec les labos, avait-il plaidé après l’annonce du contrat entre AstraZeneca et la Commission européenne.

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