Quotas de pêche 2019: solidarité dans l’UE face à l’obligation de débarquement

19 décembre 2018 06:22 Mis à jour: 19 décembre 2018 06:24

La Commission européenne a salué mercredi « la solidarité » affichée par les 28 pour trouver une « solution pratique » aux problèmes soulevés par l’entrée en vigueur au 1er janvier de l’obligation de débarquement des prises accidentelles, à l’issue du conseil des ministres fixant les quotas de pêche pour 2019 en Atlantique et mer du Nord.

Dès le début de l’année, les pêcheurs seront obligés de ramener à terre toutes leurs prises et ne pourront plus rejeter à la mer les poissons indésirables, une échéance prévue de longue date par la nouvelle politique commune de la pêche. « L’obligation de débarquement va entrer en vigueur dans deux semaines. Aujourd’hui, nous nous sommes mis d’accord sur un certain nombre de façons pratiques de limiter des situations d’étranglement », a assuré le commissaire à la Pêche Karmenu Vella.

Avec la nouvelle obligation, la crainte était de voir naître des situations dans lesquelles des navires venus pêcher une certaine espèce de poissons se trouveraient empêchés de travailler car, dans la même zone, d’autres stocks seraient limités voir nuls ou parce que leur Etat membre d’origine ne posséderait pas de quotas pour une autre espèce qui risquerait de se retrouver dans leurs filets.

Le nouveau dispositif, soutenu par la France, un système d’échanges de quotas dans un pool commun, permettra aux Etats membres de s’assurer que leurs pêcheurs respectifs ne se retrouvent pas sans possibilité de pêcher. Cela s’applique pour plusieurs stocks sensibles: le cabillaud en mer Celtique et à l’ouest de l’Ecosse, le merlan en mer d’Irlande et à l’ouest de l’Ecosse, et la plie dans le sud de la mer Celtique et le sud-ouest de l’Irlande.

Pour 2019, année pour laquelle les quotas s’appliqueront au Royaume-Uni, 59 stocks seront gérés au Rendement maximum durable (RMD), quatre de plus que l’année précédente. Limite de pêche qui permet le renouvellement des espèces, le RMD est le principe directeur qui guide les négociations sur les taux de capture (TAC) dans les pêcheries européennes. La politique commune de la pêche prévoit que ce rendement s’applique à tous les stocks d’ici 2020.

Les ministres se sont accordés pour une réduction importante des quotas de cabillaud dans l’ouest de l’Irlande, Manche-ouest, en mer Celtique et dans le sud-ouest de l’Irlande (-48% à 1.610 tonnes). Les stocks de sole en mer du Nord (-20% à 12.555 tonnes) et en Manche-Est (-26% à 2.515 tonnes) sont également en repli.

En revanche, les quotas sont en hausse pour le merlu (+23% à 52.118 tonnes dans le golfe de Gascogne, +28% en zone nord), l’églefin (+20% à 8.329 tonnes de la mer d’Irlande à Manche-Est et dans le golfe de Gascogne) ou encore les chinchards et certains stocks de langoustine.  Dans la continuité des mesures inédites prises en 2018, l’UE a renforcé la protection des anguilles en étendant les fermetures obligatoires déjà décidées aux zones de pêche récréative et aux zones de pêche de civelles.

Sur le bar, la pêche commerciale va rester interdite à quelques exceptions, « pour prendre en compte les développements positifs apparus dans les avis scientifiques », avec des quotas par type de navire. La pêche de loisir reste limitée à un poisson par jour pendant 7 mois de l’année (contre toute l’année précédemment). Les ONG ont une nouvelle fois dénoncé des décisions trop éloignées des objectifs de gestion durable de 2020, à l’issue de la réunion.

« Après des années de report, des réductions spectaculaires vont être nécessaires pour respecter l’échéance et les ministres se dirige vers le bord de la falaise s’ils s’en tiennent à la législation l’an prochain », a mis en garde Andrea Ripol, de Seas At Risk.

D.C avec AFP

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