Radar flashant 1000 fois par jour sur la RN109 : les automobilistes obtiennent gain de cause

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Photo: Crédit photo NICOLAS TUCAT - AFP via Getty Images
À Juvignac (Hérault), un radar automatique sur la RN 109 qui relie l’A750 à l’ouest de Montpellier a déclenché la colère des automobilistes. Trop proche du panneau annonçant la limitation de vitesse, jugé « piège à argent », il a poussé la préfecture de l’Hérault à revoir sa signalisation pour offrir enfin aux conducteurs le temps de ralentir.
L’installation d’un radar automatique sur la RN109 à Juvignac, à l’entrée de Montpellier, agaçait profondément les automobilistes, opposant ces derniers aux autorités préfectorales, rapporte Le Figaro. Positionné dans le sens Clermont-l’Hérault → Montpellier, juste après la sortie Grabels – Saint-Georges-d’Orques et à seulement 50 mètres d’un panneau annonçant la réduction de vitesse de 110 à 90 km/h, il était perçu comme un véritable piège. La topographie du tronçon, incluant une pente descendante et des successions rapides de limitations (130 km/h, 110 km/h puis 90 km/h sur trois kilomètres), compliquait considérablement la conduite.
« Uniquement pour faire du chiffre et remplir les caisses »
Sur les réseaux sociaux, les témoignages reflétaient la frustration des conducteurs, nombre d’entre eux qualifiant ce radar de « bête noire des automobilistes ». « Quelle sécurité quand on traque seulement la vache à lait ? Le radar de Juvignac de RN 109 fait du racket auprès des automobilistes », avait notamment dénoncé un internaute.
Denis, 81 ans, avait déploré début août dans les colonnes de Midi Libre avoir été flashé par deux fois. « On sort de plusieurs kilomètres à 130, puis on passe à 110 juste après la sortie Grabels-Saint-Georges-d’Orques, et à peine 30 ou 40 mètres après le panneau 90, on tombe sur le radar », détaillait-il. Et de s’emporter : « C’est honteux de l’avoir placé à cet endroit. Pour moi, c’est uniquement pour faire du chiffre et remplir les caisses. »
Nos confrères soulignaient que ce radar flashait les automobilistes 1000 fois par jour. Certains usagers alertaient aussi sur un risque d’accidents en chaîne, provoqués par les coups de frein à l’approche de l’appareil, décrivant un véritable « effet accordéon » sur cet axe très fréquenté.
De son côté, la préfecture de l’Hérault avançait un bilan sécuritaire positif pour justifier l’emplacement du radar : zéro accident depuis avril 2025, contre 16 sur le même segment en 2024.
La mobilisation citoyenne fait plier les services de l’État
Malgré ces arguments, la pression des usagers a été déterminante. Dès le 25 août, les services de l’État ont revu la signalisation, précise encore Midi Libre dans un article paru ce 23 septembre. Un premier panneau annonçant la limitation à 90 km/h a été installé 150 mètres en amont, tandis que l’ancien panneau est désormais un simple rappel.
Cette modification vise à offrir aux conducteurs suffisamment de temps pour adapter leur vitesse et éviter les contraventions. Pour autant, la RN109 demeure un axe à risques : circulation dense, virages et changements fréquents de vitesse en font un secteur accidentogène où les conducteurs doivent redoubler de prudence.
Cette affaire illustre le délicat équilibre entre sécurité routière et acceptabilité des dispositifs par les usagers. Elle montre aussi que la mobilisation citoyenne peut influencer les décisions locales. Le cas du radar de Juvignac pourrait servir d’exemple pour repenser l’implantation des radars et la signalisation afin de concilier prévention des accidents et perception d’équité chez les conducteurs.

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