Reconnaissance française de la Palestine : le Hamas applaudit et appelle d’autres pays « à suivre l’exemple »

Photo: RALF HIRSCHBERGER/AFP via Getty Images
Le Hamas a salué vendredi l’annonce par le président Emmanuel Macron de la prochaine reconnaissance d’un État de Palestine par la France, y voyant un « pas positif » et appelant d’autres pays à suivre cet exemple.
« Nous considérons cela comme une étape positive dans la bonne direction pour rendre justice à notre peuple palestinien opprimé et soutenir son droit légitime à l’autodétermination », a écrit le Hamas dans un communiqué, appelant « tous les pays du monde — surtout les nations européennes et celles qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine — à suivre l’exemple de la France ».
Le président du RN Jordan Bardella a qualifié jeudi de « précipitée » la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, tandis que le patron de LFI Jean-Luc Mélenchon a regretté qu’elle ne soit pas immédiate.
« Si une solution à deux États est l’horizon à atteindre, la reconnaissance d’un État palestinien par Emmanuel Macron dans quelques jours accordera au Hamas, mouvement terroriste islamiste, une légitimité institutionnelle et internationale inespérée. Il s’agit d’une décision précipitée, davantage motivée par des considérations politiques personnelles que par une sincère recherche de justice et de paix », a alerté M. Bardella.
Une décision perçue comme insuffisante
« La victoire morale est là mais on connaît la technique des annonces différées de Macron. (…) Pourquoi en septembre et pas maintenant ? Et l’embargo sur les armes ? Et la rupture de l’accord de coopération ? Nous voulons l’arrêt immédiat du génocide. Nous voulons un engagement clair et immédiat contre le crime », a insisté M. Mélenchon.
« La reconnaissance de la Palestine annoncée par Emmanuel Macron est une décision précipitée, prise pour de pures raisons électoralistes et indécente après les massacres du 7 octobre. Après trois défaites électorales, le chef de l’État n’a plus aucune légitimité pour engager la France sur un sujet aussi sensible. C’est au Parlement de se prononcer », a commenté Éric Ciotti, Union des droites pour la République.
Quelques dizaines de personnes se sont rassemblées place de la République après l’annonce d’Emmanuel Macron.
« Ce n’est pas à ce niveau qu’il faut se battre pour les Palestiniens (…) Il faut appliquer des sanctions (à Israël). Macron ne dit toujours pas que c’est un génocide. Il ne dit pas qu’il va l’arrêter », regrette Omar Kareem, Palestinien de Gaza.
« Il y a un génocide en cours, il y a des enfants qui meurent chaque jour. En faisant simplement des déclarations comme ça, on joue avec la vie des gens », critique Abou Abina, artiste peintre et militant pro-palestinien.

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