Le régime chinois « redresse » secrètement des torts envers le Falun Gong

8 septembre 2016 10:55 Mis à jour: 19 septembre 2016 14:15

Dans un document interne qui aurait été émis par le Bureau Général du Parti communiste chinois (PCC), le régime admet dans certains cas l’injustice des persécutions perpétrées à l’encontre de la pratique spirituelle du Falun Gong en Chine depuis 17 ans.

Ce document – dont le contenu a été dévoilé par une source interne en contact avec le site web Falun Gong Minghui.org mentionne qu’en raison de la persécution, les pratiquants de Falun Gong et les membres de leurs familles ont été victimes d’injustice dans les domaines de l’emploi et de l’éducation et appelle au « redressement » progressif des torts.

Toutefois, en dehors d’une reconnaissance nuancée des torts, le document ne propose aucun changement important dans la politique du PCC. Comme auparavant, la persécution dépend du fait que les pratiquants renoncent ou non à leur croyance dans les principes du Falun Gong.

Selon la source proche de Minghui, ce document a été distribué lors d’une réunion convoquée le 30 août dernier par le bureau municipal de la Commission des affaires politiques et juridiques d’une ville chinoise, dont le nom n’a pas été révélé. Tous les lieux de travail qui comptaient des pratiquants de Falun Gong parmi leurs employés ont été exhortés à envoyer leurs représentants à la réunion.

Des exemples de pratiques abusives par les autorités mentionnés dans le document, incluent l’interdiction de servir dans les forces armées pour les pratiquants et les membres de leurs familles, le refus de leur accorder des promotions ou l’interruption de leur éducation.

Néanmoins, les abus graves, tels que les travaux forcés dans les camps de prisonniers, la torture, les meurtres et les prélèvements forcés d’organes dans les hôpitaux militaires à travers toute la Chine, n’ont pas été mentionnés.

Le Falun Gong est une pratique spirituelle chinoise traditionnelle qui implique des exercices méditatifs de qigong ( comme le Tai-Chi) et se fonde sur les principes d’authenticité, de bienveillance et de tolérance. En juillet 1999, l’ancien dirigeant du PCC Jiang Zemin a lancé une campagne de répression au niveau national à l’encontre de cette discipline et de ses pratiquants. Mais au lieu d’être « éradiqués en trois mois », comme l’avait programmé Jiang Zemin, les pratiquants de Falun Gong en Chine et à l’étranger ont lancé une campagne de désobéissance civile non violente.

Plus de 500 pratiquants de Falung Gong font les exercices debout à Geology Plaza de Changchun, province de Jilin, en mai 1998, avant le début de la persécution lancée le 20 juillet 1999. (Minghui.org)
Plus de 500 pratiquants de Falung Gong font les exercices debout à Geology Plaza de Changchun, province de Jilin, en mai 1998, avant le début de la persécution lancée le 20 juillet 1999. (Minghui.org)

Xia Xiaoqiang, chroniqueur politique d’Epoch Times en langue chinoise, pense que la reconnaissance dans le document des « pratiques abusives » envers les pratiquants de Falun Gong représente un coup direct porté à la politique formulée verbalement par Jiang Zemin lors de la réunion de 3 000 fonctionnaires à Pékin, peu après le début de la persécution.

« Détruisez leur réputation, ruinez-les financièrement et éliminez-les physiquement », avait ordonné Jiang.

Les policiers en civil chinois arrêtent violemment un pratiquant de la discipline spirituelle Falun Gong à la place Tiananmen à Pékin, le 1er octobre 2000. (AP Photo / Chien-min Chung)

Ce message a été transmis aux participants de la réunion par un haut fonctionnaire, a précisé Li Baigen, alors responsable de la planification urbaine de Pékin, lors d’un entretien avec le personnel de Minghui.

Comme l’a écrit Xia Xiaoqiang, le document « reconnaît en fait qu’une « erreur » a été commise ».

Selon la source de Minghui, un fonctionnaire, commentant le document interne, a confié que même si la répression du Falun Gong est devenue intenable, le régime « ne veut pas restaurer complètement la réputation du Falun Gong, car cela reviendrait à se gifler soi-même ». Le fonctionnaire a également précisé que les conditions du « redressement des torts » ôtent tout son sens à cette mesure. « La pression sur les pratiquants ne sera pas diminuée s’ils refusent […] de renoncer au Falun Gong », a-t-il souligné.

Pour les pratiquants de Falun Gong emprisonnés en Chine, la condition pour la libération consistait généralement d’abord à signer un document de « repentance » dans lequel ils dénigraient leur propre croyance et ensuite à aider ensuite les persécuteurs à « transformer » les autres pratiquants détenus.

Un autre fonctionnaire qui avait participé à la réunion a déclaré que « puisque Jiang et son gang sont dans une telle situation [politique], personne, pas même les membres de la Commission des affaires politiques et juridiques, ne sait comment appliquer la politique mentionnée dans le document. Nous devrons attendre des nouvelles instructions des autorités ».

Les signatures sur une pétition appelant à la libération des pratiquants de Falun Gong détenus. (Minghui.org)

La reconnaissance tacite par les autorités du fait que le Falun Gong a été injustement persécuté n’est pas une chose vraiment nouvelle. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2013 de l’actuel dirigeant chinois Xi Jinping, de nombreux cas de pratiquants ayant été arrêtés pour avoir distribué des documents rétablissant la vérité des faits sur le Falun Gong, pour avoir pratiqué les exercices en public, ou même pour avoir déposé des plaintes pénales contre Jiang auprès des instances juridiques chinoises, ont été relativement moins sévèrement traités par la police, toujours selon le site Minghui. Ce qui n’empêche que certains sont toujours torturés et tués dans certaines régions.

En outre, dans le cadre de la campagne anti-corruption très médiatisée de Xi Jinping, plusieurs des proches alliés de Jiang ont été démis de postes clés au sein du Parti, des forces armées et des entreprises d’État, en affectant ainsi de manière significative le centre du pouvoir non officiel de Jiang.

Toutefois, aucun changement officiel n’a été annoncé dans la position du régime envers le Falun Gong, qui est toujours considéré comme « ennemi politique et idéologique » par le Parti.

En même temps, Xia Xiaoqiang et le rapport de Minghui avertissent que le Parti communiste a une longue histoire de réhabilitations indirectes et de manipulation d’anciennes victimes de ses campagnes politiques, sans toutefois corriger la structure de son pouvoir ni son idéologie – les principales sources de l’injustice.

« La seule façon pour les autorités actuelles […] de se sortir de cette situation est d’abolir immédiatement les organes gouvernementaux qui persécutent le Falun Gong, de faire connaître les crimes contre l’humanité perpétrés par la faction de Jiang Zemin et de l’arrêter publiquement en tant que principal criminel responsable de la persécution du Falun Gong », a souligné Xia Xiaoqiang.

Version anglaise : Report: Chinese Regime to Secretly ‘Redress’ Wrongdoing Against Falun Gong

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