« Shutdown » et immigration: Trump promet une « annonce majeure »

19 janvier 2019 20:41 Mis à jour: 19 janvier 2019 20:43

Le président américain Donald Trump doit faire une « annonce majeure » samedi sur le blocage budgétaire des services fédéraux depuis près d’un mois, dans un contexte de division politique extrême autour de son projet de mur anti-migrants à la frontière mexicaine.

« Je vais faire une annonce majeure concernant la crise humanitaire à notre frontière sud, et le shutdown, demain après-midi à 15H00, en direct depuis la Maison Blanche », a tweeté vendredi en début de soirée le président républicain, sans autre précision. Le président ayant pris du retard dans son programme, il ne devrait s’exprimer qu’à 16H00 (21H00 GMT).

Samedi matin, il a précisé dans les jardins de la Maison Blanche que cette intervention concernerait les caravanes de migrants d’Amérique centrale qui tentent d’entrer aux Etats-Unis, au sein desquelles selon M. Trump se trouveraient de nombreux criminels. Le président s’est ensuite envolé pour la base militaire de Dover, dans l’Etat du Delaware, afin d’y rendre hommage aux dépouilles des quatre Américains tués mercredi dans un attentat en Syrie, à l’occasion de leur retour sur le sol des Etats-Unis.

Vendredi soir, Donald Trump avait publié une vidéo sur Twitter insistant sur la nécessité pour les Etats-Unis de « sécuriser » leur frontière sud. « Tout le monde sait désormais que notre frontière sud enregistre une crise humanitaire, c’est aussi une crise de sécurité nationale », a-t-il justifié. Estimant que cette situation perdurait « depuis des décennies », le milliardaire a considéré que cela ne faisait « qu’empirer car beaucoup de gens veulent entrer dans notre pays ».

Puis il a lancé un appel à l’adresse des démocrates qui ont repris le contrôle début janvier de la Chambre des représentants et qui refusent d’allouer 5,7 milliards de dollars cette année à la construction d’un mur entre les Etats-Unis et le Mexique, sa principale promesse de campagne.« Enlevons la politique de tout ça, mettons-nous au travail et trouvons un accord », a-t-il dit.

Donald Trump a dit « espérer » que la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi puisse « avancer et réaliser ce que tout le monde sait, peu importe de qui il s’agit, que les murs fonctionnent et nous avons besoin de murs ». Le New York Times a écrit samedi que les démocrates avaient rallongé d’un milliard de dollars leur offre précédente de 1,3 milliard pour la sécurité à la frontière, mais toujours sans argent pour le mur.

Et le Washington Post a indiqué que Donald Trump devrait détailler des propositions pour les démocrates en échange des 5,7 milliards souhaités, dont une protection temporaire pour les « Dreamers » qui sont arrivés enfants avec leurs parents clandestins.  L’intransigeance de part et d’autre jusqu’à présent provoque depuis le 22 décembre un « shutdown » partiel, une paralysie des administrations fédérales faute d’adoption de leur budget par le Congrès.

Quelque 800.000 fonctionnaires fédéraux sont affectés, en étant en congé sans solde ou contraints de travailler car jugés essentiels mais sans être payés. Ils devraient tous recevoir leurs salaires à la fin du « shutdown » mais, en attendant, certains rencontrent de graves difficultés pour payer leurs factures, leurs remboursements de prêts ou tout simplement faire leurs courses alimentaires. « Ce n’est plus un problème de mur. C’est un problème de salaire dans lequel le Congrès joue aux imbéciles », a tweeté samedi le sénateur républicain Mitt Romney. « Votez les lois de la Chambre. Inscrivez le mur dans le prochain budget ».

Lors d’une allocution solennelle le 8 janvier depuis le Bureau ovale, le président avait dit en s’adressant aux Américains qu’il leur parlait « car nous assistons à une crise humanitaire et sécuritaire grandissante à la frontière sud ».  Il avait également mis en garde contre les immigrants clandestins qui font couler « le sang américain ». Et, samedi matin, il s’en est une nouvelle fois pris aux autorités mexicaines évoquant une « caravane » de migrants partie comme plusieurs auparavant ces derniers mois d’Amérique centrale en direction des Etats-Unis.

« Le Mexique ne fait RIEN pour arrêter la Caravane qui est désormais totalement formée et qui se dirige vers les Etats-Unis », a-t-il tweeté. « Nous avons arrêté les deux dernières, beaucoup sont encore au Mexique ». Environ 2.000 migrants centro-américains, en grande majorité des Honduriens, ont illégalement franchi vendredi la frontière entre le Guatemala et le Mexique.

Et une nouvelle caravane a quitté mardi San Pedro Sula au Honduras et avance en groupes séparés. Il s’agit de la troisième provenant de ce pays depuis le départ le 13 octobre d’un premier cortège, qui avait rassemblé jusqu’à 7.000 personnes.

D.C avec AFP

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