Trophée Jules-Verne: A fond les voiles pour Spindrift en chasse du record de 40 jours

16 janvier 2019 16:00 Mis à jour: 16 janvier 2019 16:01

Deux ans après le temps exceptionnel signé Francis Joyon et 5 équipiers (Idec), Yann Guichard (Spindrift 2) et 11 membres d’équipage sont partis mercredi midi à l’assaut du record du tour du monde à la voile en équipage, le Trophée Jules-Verne, avec dans le viseur 40 jours à battre.

Guichard est à la barre d’un maxi-trimaran de 40 m de long  ce qui en fait le plus gros multicoque au monde. Et c’est sur cet engin hors normes qu’il s’est élancé au large de Brest (ouest de la France) mercredi à 11h47 GMT pour tenter de remporter le trophée, ce qui veut dire faire mieux que les 40 jours 23 heures et 30 minutes de Joyon. Il lui faut donc revenir à Brest avant le 26 février à 12h16 GMT.  « Ce serait fantastique de faire moins de 40 jours mais ça ne va pas être facile de battre ce record », souligne à l’AFP Guichard, marin de 44 ans qui a « grandi » avec le Trophée Jules-Verne.

« Pour moi, c’est le plus beau des records, il n’y a pas vraiment de règle, c’est le challenge ultime. Je me rappelle de la première aventure de Bruno Peyron en 1993, ça a marqué mon enfance, et aujourd’hui je peux faire partie de l’aventure. Tourner autour de la planète, passer là où l’homme passe peu ou pas. C’est un voyage », poursuit le navigateur. En 1993, Peyron avait mis 79 jours. Vingt-six ans plus tard, ça se joue en 40 jours express!

Pour espérer réussir, Spindrift doit atteindre l’équateur en 5 jours, tout comme Joyon qui avait bénéficié de conditions météo quasi exceptionnelles. La seule opportunité pour Spindrift de tracer aussi vite s’est présentée ce mercredi, après 75 jours d’attente.  « C’est la seule et unique possibilité cet hiver de partir », précise Guichard. « Sur le premier tronçon jusqu’en Afrique du sud c’est là où il y a du temps à gagner par rapport à Idec, après on risque d’en perdre ».

Pour le routeur de cette tentative, « l’idée est d’optimiser la fenêtre de départ avec des prévisions correctes sur 5, 6 jours ». « Et ça nous emmène jusqu’à l’équateur. La traversée du golfe de Gascogne devrait se faire avec des vents pas trop forts mais parfaits pour ce bateau-là. En 2 jours, on est aux Canaries, assez vite pour attraper les alizés », explique Jean-Yves Bernot. Guichard a à cœur de réussir alors qu’il s’est déjà attaqué au légendaire Trophée.

Il y a un an, il avait dû renoncer à une tentative après avoir démâté avant même d’avoir franchi la ligne de départ. C’était le 15 janvier 2018. Quelques jours plus tôt, le 8 janvier, il n’avait pas pu franchir la ligne de départ, faute de vents.

En novembre 2015, il était parti en quête du Trophée Jules-Verne avec 13 membres d’équipage dont sa compagne, la Suissesse Dona Bertarelli, à la tête de l’écurie Spindrift racing. Mais il avait échoué en bouclant sa circumnavigation le 8 janvier 2016 en 47 j 10 h, soit 2 jours de plus que le record de l’époque de 45 j 13 h, établi en 2012 par Loïck Peyron et 13 équipiers avec ce même bateau, alors aux couleurs de Banque Populaire. Car ce bateau a été conçu spécialement en 2006 pour conquérir le Trophée Jules-Verne. Après l’exploit de Loïck Peyron, il est devenu Spindrift (en juin 2013).

« C’est un bateau exceptionnel, qui peut aller à 36 nœuds de moyenne si les conditions le permettent. Quand il y a de la mer, on passe mieux qu’un Idec. Il a un défaut, il est plus lourd, ça ne nous permet pas de le faire voler complètement. On perd en efficacité dans un vent assez léger et dans les transitions », détaille Guichard. Mais c’est dans les mers du sud avec de la grosse mer que Spindrift 2 peut faire valoir sa différence.

D.C avec AFP

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