Trump a raison au sujet de la mauvaise gestion des forêts californiennes

18 novembre 2018 21:11 Mis à jour: 18 novembre 2018 21:16

Le président américain a-t-il raison de condamner la gestion forestière pour les feux de forêts en Californie à ce moment ? Les réflexions sur le sujet diffèrent.

Par RICHARD TRZUPEK

Les incendies tragiques en Californie du Nord ont provoqué des réactions prévisibles de la part des suspects habituels.

Pour le président Trump, les incendies proviennent des mauvaises pratiques de gestion forestière de l’État de Californie. Pour les opposants de Trump, les incendies résultent de l’effet théorique que l’homme exerce sur le climat de la Terre, que nous appelons communément le « réchauffement climatique », ou le résultat de l’incompétence de la gestion des terres fédérales, ou peut-être les deux.

Capture d’écran youtube msnbc

Il n’y a rien d’étonnant à ce que le président soit sorti en trombe. « Il n’y a aucune raison pour ces incendies de forêt massifs, mortels et coûteux en Californie, si ce n’est que la gestion des forêts laisse à désirer », a déclaré M. Trump sur Twitter le 10 novembre :

« Des milliards de dollars sont perçus chaque année, avec tant de vies perdues, tout cela à cause d’une piètre gestion des forêts. À remédier tout de suite, ou les sommes en provenance du gouvernement fédéral cesseront à l’instant ! », dit-il.

L’acteur Leonardo DiCaprio a riposté : « Si ces incendies se sont aggravés, c’est à cause du changement climatique et d’une sécheresse historique. »

Brian Rice, président du Syndicat des pompiers professionnels de Californie, s’est plaint que la plupart des forêts de l’État sont gérées par le gouvernement fédéral. « Le président des États-Unis ignore tout du processus de gestion des forêts et des feux de forêt », a dit M. Rice à NBC News.

Un autre jour, une autre descente dans la rancœur partisane. Hum hum.

Protection de l’environnement

On ne peut s’empêcher de se demander ce que John Muir, le légendaire naturaliste fondateur du Sierra Club qui a tant fait pour stimuler le mouvement de conservation aux États-Unis, penserait de la façon dont son travail de pionnier évolue au fil des temps modernes.

Il serait probablement consterné. Pour John Muir, le progrès avait sa place dans un monde en évolution. Il a simplement choisi de freiner le progrès lorsque ce dernier menaçait de déformer ou de détruire les remarquables merveilles de la nature. Pour le dire en termes plus simples : il n’était pas opposé aux moutons, il voulait simplement qu’ils soient à leur juste place, voilà comment il abordait les enjeux de l’environnement au fil du développement de la civilisation moderne.

John Muir était un Écossais solitaire qui essayait de s’assurer que la splendeur des paysages naturels pourraient perdurer pour le bénéfice des générations futures. Ce n’était pas un fanatique. Il comprenait que la survie des gens nécessitait la récolte de ressources naturelles. Il savait, par exemple, que l’élevage des moutons fournissait une variété de produits pouvant être utilisés et mangés et que les pâturages étaient indispensables aux moutons. Il s’opposait seulement à ce que ceux-ci broutent certains endroits remarquables qu’il estimait devaient être préservés dans leur état naturel.

À la fin du XIXe siècle, il a livré une bataille acharnée avec Gifford Pinchot, le premier chef du Service des forêts des États-Unis, pour protéger de l’élevage ovin ce que M. Muir considérait comme des zones sensibles, tout en acceptant que les moutons aient leur place dans l’agriculture. Finalement, ils ont fini par s’en rendre compte, non pas à l’entière satisfaction de l’un ou de l’autre, je suppose, mais pour le plus grand bien de la nation.

Il semblerait que nous ayons dépassé le point où un tel terrain d’entente serait possible dans le domaine de l’environnement et dans tant d’autres domaines de conflit. Je ne peux pas imaginer que John Muir approuverait.

Mauvaise gestion

En fait, bien qu’il ait exprimé son opinion en des termes trumpiens classiquement inélégants, le président a au moins raison sur ce point : l’État de la Californie a fait un abominable travail dans la gestion de ses forêts.

La mesure dans laquelle cette mauvaise gestion a vraiment contribué à cette dernière série d’incendies de forêt peut être remise en question, mais une mauvaise gestion de l’État demeure tout de même incontestable.

Le Bureau de l’analyste législatif non partisan de la Californie a publié un rapport intitulé Improving California’s Forest and Watershed Management (Améliorer la gestion des forêts et des bassins versants en Californie) en avril dernier.

Dans une fiche d’information connexe, ils ont reconnu que « la plupart des forêts de l’État sont dans un état insalubre ». Ils ont ajouté que les forêts envahies et malsaines entraînent « un risque accru d’incendies de forêt graves » et ont recommandé des mesures pour éclaircir les nombreuses forêts envahies et malsaines de la Californie qui se sont développées au nom du puritanisme environnemental.

Alors non, cette triste situation n’est pas la faute du gouvernement fédéral. Bien que le gouvernement fédéral soit propriétaire des terres sur lesquelles les feux de forêt se sont déclarés, le Bureau of Land Management (en français, Bureau de gestion des sols) a délégué depuis longtemps son pouvoir de gestion de ces terres – et de la plupart des autres forêts fédérales en Californie – au Department of Forestry and Fire Protection de l’État dans le cadre de la zone de responsabilité de l’État.

L’incendie qui a consumé Paradise, en Californie, s’est produit dans une partie du nord de la Californie au sein de la zone de responsabilité de l’État, comme c’est le cas dans la majeure partie de l’État à l’extérieur des déserts du Sud. Certains disent que ces incendies ont pris naissance dans le chaparral, une végétation de type buisson qui n’a rien à voir avec la gestion forestière. C’est peut-être le cas.

Quoi qu’il en soit, personne ne peut remettre en question le fait que les incendies ont éclaté dans une partie de l’État dont la Californie elle-même est entièrement responsable de protéger contre les incendies ; nul ne peut nier que les pratiques irresponsables de la Californie en matière de gestion forestière entraîneront certainement de nouveaux incendies à l’avenir. Ce n’est qu’une question de temps.

Richard Trzupek est chimiste, consultant en environnement et analyste à l’Institut Heartland. Il est aussi l’auteur de Regulators Gone Wild : How the EPA Is Ruining American Industry (Les Régulateurs sont déchaînés : comment l’Agence américaine de protection de l’environnement ruine l’industrie américaine).

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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