Plusieurs centaines de femmes ouïghoures ont manifesté lundi devant le consulat général de Chine à Istanbul pour dénoncer les mauvais traitements infligés à cette minorité musulmane par Pékin.
« Arrêtez le génocide! », « Libérez nos proches! », ont scandé entre 300 et 400 personnes, en grande majorité des femmes, rassemblées à proximité de la représentation diplomatique chinoise, selon un photographe de l’AFP.
A l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, les manifestants ont également dénoncé les violences sexuelles infligées selon eux contre les Ouïghoures par les autorités chinoises.
Viol sur des femmes détenues au Xinjiang
« Le viol est un crime contre l’humanité », « donnez de la voix pour les femmes ouïghoures », pouvait-on lire sur des banderoles déployées par les manifestants.
“C’est un génocide, point barre. C’est une façon de réduire génétiquement la population ouïghoure.” La Chine stérilise de force des femmes ouïghoures. Certaines se font avorter de force. D’autres se font poser des stérilets sous la contrainte : pic.twitter.com/fgeLNLH5tj
— AJ+ français (@ajplusfrancais) July 5, 2020
Dans une longue enquête publiée le mois dernier, la BBC a rapporté des allégations de viols systématiques, d’abus sexuels et de torture dont des viols à l’aide de bâtons électrifiés, sur des femmes détenues au Xinjiang, région de l’ouest de la Chine où les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique.
Détenir plus d’un million de Ouïghours
Cette enquête, qui s’ajoute à des accusations de stérilisations forcées portées par des associations, a suscité l’indignation de plusieurs pays occidentaux.
« J’ai appris que les jeunes femmes ouïghoures avaient reçu des stérilisations de masse. »
Gulbahar Haitiwaji est Chinoise et #ouïghour. Sommée de revenir en #Chine en 2016, elle est jetée en prison et envoyée dans un camp de rééducation.
Elle nous raconte @Baptiste_F24 ⤵️ pic.twitter.com/1c6PxeVNvR
— FRANCE 24 Français (@France24_fr) January 21, 2021
Outre ces violences sexuelles, la Chine est accusée de détenir plus d’un million de Ouïghours et de membres d’autres minorités musulmanes dans des camps au Xinjiang.
Pékin rejette ces accusations et récuse le terme de « camps », affirmant qu’il s’agit de centres de formation professionnelle, destinés à fournir un emploi à la population et donc à l’éloigner de l’extrémisme religieux.
Mauvais traitements systématiques
Des rescapés de ces structures interrogés par l’AFP et d’autres médias ont cependant décrit des mauvais traitements systématiques: obligation de manger du porc –viande interdite par l’islam–, endoctrinement, sévices physiques.
La BBC vient de révéler de nouveaux témoignages sur la torture et le viol systématique des femmes Ouïghoures en camps de concentration rapporte l’eurodéputé @rglucks1 que j’ai reçu dans mon émission en octobre dernier.
La suite ? : https://t.co/M7T6oYM77V #FreeUyghurs pic.twitter.com/tzge0apCn3— Nadiya Lazzouni (@nadiyalazzouni) February 4, 2021
Plusieurs milliers de Ouïghours ayant fui la Chine ont trouvé en refuge en Turquie ces dernières années.
Alors qu’il dénonçait autrefois avec virulence le traitement des Ouïghours par Pékin, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis ses critiques en sourdine afin de ménager les relations économiques entre les deux pays.
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