Twitter «n’appliquera plus la politique d’information trompeuse sur le Covid‑19»

Par Tom Ozimek
29 novembre 2022 19:20 Mis à jour: 29 novembre 2022 19:35

Twitter a cessé d’appliquer sa politique « d’informations trompeuses sur le Covid‑19″, qui avait entraîné le retrait de près de 100.000 contenus de la plateforme et la suspension de plus de 11.000 comptes.

Le média social racheté par Elon Musk fin octobre a indiqué dans un rapport qu’à compter du 23 novembre, Twitter « n’appliquera plus la politique d’information trompeuse sur le Covid‑19 ».

Le rapport comprend des chiffres liés aux mesures déployés par Twitter pour modérer le contenu Covid‑19. Entre janvier 2020 et septembre 2022, 11,72 millions de comptes ont été mis en cause, 11.230 comptes ont été suspendus et 97.674 contenus ont été supprimés.

Cette politique, introduite pour freiner la diffusion de « fausses informations nuisibles » liées à Covid‑19, fut saluée par certains, notamment par le Dr Vivek Murthy, chirurgien général des États‑Unis, qui, dans un avis (pdf) sur « la création d’un environnement d’information sain », avait cité les règles de Twitter comme un modèle pour les entreprises dans leur lutte contre la désinformation.

En pratique, l’application stricte de cette politique a surtout  suscité de nombreuses critiques. Dans le courant de cette année, à maintes reprises, Twitter a catalogué des tweets contenant des informations factuelles sur le Covid‑19 dans la catégorie désinformation et a suspendu les comptes de nombreux scientifiques et médecins.

La censure

Dans un cas, Twitter est allé jusqu’à bloquer un message du chirurgien général de Floride, Joseph Ladapo. Celui‑ci saluait les mérites d’une étude pointant le fait qu’un nombre élevé d’hommes ayant reçu un vaccin à ARNm étaient décédés de dysfonctionnements cardiaques.

Le message, qui a de nouveau été autorisé quelques heures plus tard, se lisait comme suit : « Aujourd’hui, nous avons publié une analyse sur les vaccins à ARNm Covid‑19 dont le public doit être informé. Cette analyse a montré un risque accru de décès d’origine cardiaque chez les hommes de 18 à 39 ans. La Floride ne gardera pas le silence sur la vérité. » Il était suivi d’un lien vers les instructions de l’État de Floride au vu des conclusions de l’étude et un autre vers un communiqué de presse.

Plusieurs membres de l’administration de Floride, dont Ron DeSantis, se sont indignés voyant Twitter bloquer le post de Joseph Ladapo.

« Twitter n’a pas expliqué POURQUOI les résultats de l’étude constituent de la ‘désinformation’ ni prouvé qu’ils étaient faux », écrivait Christina Pushaw, porte‑parole de Ron DeSantis, sur Twitter.

« C’est une manœuvre inacceptable et orwellienne qui privilégie une fiction sur les faits », écrivait Bryan Griffin, l’attaché de presse du gouverneur, sur Twitter.

Joseph Ladapo a commenté l’incident une fois son message restauré : « J’apprécie la discussion que nous avons provoquée. N’est‑ce pas formidable lorsque nous discutons de la science de manière transparente au lieu d’essayer de nous faire taire les uns les autres ? »

Autre cas, celui du Dr Peter McCullough, interniste et cardiologue renommé basé au Texas ayant osé remettre en question l’efficacité et la sécurité des vaccins Covid‑19, et qui a été suspendu de Twitter. Son compte reste inaccessible à ce jour.

Le Dr McCullough fait partie des très nombreuses personnes qui poursuivent Twitter pour avoir suspendu leur compte du fait d’informations relatives au Covid‑19.

Erreurs commises

En août, après avoir reçu un certain nombre de plaintes et de demandes concernant l’application stricte de sa politique de contenu touchant au Covid‑19, Twitter a supprimé un certain nombre d’avertissements et rétabli les comptes.

La porte‑parole de Twitter, Celeste Carswell, a également reconnu le problème dans une interview accordée au Washington Post.

« Nous travaillons toujours à améliorer la sécurité de notre service et à nous assurer que nous fournissons d’autres voies de recours quand nous voyons que nous nous sommes trompés dans nos procédures de contestation. (…) Nous reconnaissons les erreurs commises dans ces cas, et nous revoyons le protocole de l’équipe pour nous en prémunir à l’avenir. »

Celeste Carswell n’est plus employée chez Twitter, selon la biographie de son profil. Elle a vraisemblablement perdu son emploi avec tous ceux que Musk à licencié à son arrivée. Le compte de communication officiel de Twitter est en sommeil depuis le 30 octobre.

Musk en passe de dévoiler comment fonctionnait précisément la « suppression de la liberté d’expression » au sein de la plateforme

Elon Musk s’est engagé à réduire les politiques de censure de Twitter qui, selon de nombreux conservateurs, sont discriminatoires et bafouent la liberté d’expression.

Dans le même temps, il s’est engagé dans une lettre ouverte à ne pas permettre à la plateforme de devenir un « enfer » où tout pourrait être dit « sans conséquences ».

« En plus d’adhérer aux lois du pays, notre plateforme doit être chaleureuse et accueillante pour tous », a‑t‑il écrit.

Il a également annoncé plus tôt en novembre que la nouvelle politique de Twitter est « la liberté de parole, mais pas la liberté d’action », ajoutant que Twitter démonétiserait les « tweets haineux/négatifs » et éviterait de les mettre en avant.

« Vous ne trouverez pas le tweet à moins de le chercher spécifiquement, ce qui n’est pas différent du reste d’Internet », a‑t‑il expliqué.

Enfin, le 29 novembre, il a annoncé que les fichiers internes sur la « suppression de la liberté d’expression » de Twitter seraient révélés « bientôt », ce qui laisse espérer que la lumière sera faite sur les actions opaques de l’entreprise en matière de blocage de contenu et de fermeture des comptes.

« Les dossiers Twitter sur la suppression de la liberté d’expression [seront] bientôt publiés sur Twitter lui‑même. Le public mérite de savoir ce qui s’est réellement passé », a déclaré Elon Musk dans un message publié lundi soir.

Les contestataires soutiennent depuis longtemps que Twitter utilisait des normes vagues pour censurer ou suspendre les comptes. Ceux qui étaient visés, selon eux, exprimaient généralement des opinions conservatrices.

Mais Twitter a toujours nié toute partialité, insistant à plusieurs reprises sur le fait qu’il ne s’agissait que de modération de contenu.

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