EUROPE

Ukraine: de nouvelles frappes russes à l’origine de sept morts et près de 80 blessés

janvier 23, 2024 16:30, Last Updated: janvier 23, 2024 16:32
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Au moins sept civils ont été tués et près de quatre-vingt ont été blessés au cours de frappes aériennes russes nocturnes visant notamment la capitale ukrainienne Kiev et Kharkiv (est), ont annoncé mardi les autorités locales.

Ces dernières semaines, Kiev et Moscou se sont accusés de multiplier les frappes sur les zones civiles, au bilan parfois très lourd, tandis que la situation sur le front est quasiment gelée. « Au total, six personnes ont été tuées dans les bombardements matinaux à Kharkiv », a indiqué le gouverneur régional, Oleg Synegoubov, qui avait affirmé plus tôt que 51 personnes avaient aussi été blessées.

Mardi matin, les secours évacuaient les habitants blessés, dont certains avaient le visage ensanglanté ou devaient être portés, a constaté un photographe de l’AFP. Des pompiers combattaient les flammes dans les débris d’un bâtiment touché, tandis qu’une équipe de secouristes essayait de retrouver des survivants. Vingt-sept personnes ont été sorties des décombres à Kharkiv, a indiqué le ministre de l’Intérieur Igor Klymenko.

« Horreur »

Une habitante, Oleksandra Terekhovitch, a expliqué à l’AFP avoir couru se réfugier dans un couloir en entendant une première explosion à proximité, puis une deuxième « dans une maison voisine ». « Il n’y a plus de larmes à verser » face à la guerre qui dure depuis bientôt deux ans, a-t-elle estimé. « On vit avec l’horreur en nous. »

À Pavlograd, dans la région de Dnipropetrovsk (centre), « une personne a été tuée et une autre blessée », selon le dirigeant régional, Serguiï Lyssak. À Kiev, 22 personnes ont été blessées, a indiqué de son côté le maire de la capitale, Vitali Klitschko, précisant que « 13 ont été hospitalisées, dont trois enfants ». Selon le ministère ukrainien de l’Intérieur, une personne est en « état de mort clinique », mais les autorités de la capitale n’ont pas confirmé ce décès jusqu’à présent.

Le personnel médical porte un habitant blessé par une attaque de missiles à Kharkiv, le 23 janvier 2024. (Photo SERGEY BOBOK/AFP via Getty Images)

Un immeuble et des véhicules étaient en flammes dans le quartier Sviatochynski à Kiev, selon la même source. Dans ce même quartier, l’ogive non-explosée d’un missile a été retrouvée dans un appartement. Dans le quartier de Pechersk, un incendie s’est déclaré dans un bâtiment « non résidentiel ». Daryna Bodentchouk, une étudiante de 17 ans interrogée par l’AFP près d’un immeuble endommagé de la capitale, a dit être « bouleversée ». « C’est très effrayant », a-t-elle dit, expliquant qu’une fenêtre s’était brisée dans son dortoir.

Trois autres personnes ont été blessées par des fragments de missiles dans la région de Kiev, a déclaré le chef de l’administration militaire, Rouslan Kravtchenko. En parallèle de ces attaques nocturnes, une frappe russe a tué un homme de 70 ans dans la ville méridionale de Kherson, a indiqué Oleksandre Prokoudine, le gouverneur régional. Selon le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Valery Zaloujny, la Russie a visé l’Ukraine avec 41 missiles, dont 21 ont été abattus.

L’Ukraine réclame d’urgence à ses alliés occidentaux plus de moyens de défense antiaérienne, et s’est fixé pour objectif en 2024 de reprendre le contrôle du ciel au-dessus de son territoire. Elle a aussi multiplié cet hiver ses propres attaques de missiles et de drones en territoire russe, visant en particulier la ville de Belgorod.

La Douma, chambre basse du Parlement russe, a annoncé avoir voté mardi un texte faisant appel à l’ONU et aux parlements du monde entier concernant les « attaques criminelles » de l’Ukraine « contre des civils sur le territoire russe ». Ces frappes interviennent alors que le Kremlin s’efforce de convaincre les Russes que leurs vies ne sont pas affectées par la guerre et qu’il a le contrôle de la situation.

Moscou a en outre de nouveau nié avoir touché des civils dans les bombardements de mardi, affirmant, comme toujours depuis deux ans ne frapper que des objectifs militaires. « Notre armée ne frappe pas les civils », a insisté mardi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Condamnation de la France

La diplomatie française a néanmoins condamné ces frappes « avec la plus grande fermeté », accusant Moscou de commettre des « crimes de guerre » en visant les infrastructures civiles « de manière délibérée ».

Depuis le début de son offensive, en février 2022, des villes ukrainiennes comme Marioupol ou Bakhmout ont pourtant été dévastées. Des centaines de milliers de militaires et de civils ont été tués depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.

Il n’existe cependant aucun bilan fiable, aucun des deux camps ne publiant de données détaillées et aucune organisation indépendante, y compris l’ONU, n’étant en mesure de fournir un décompte exhaustif des morts et des blessés.

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