Un artiste professionnel répond avec humour à ses fans lorsqu’ils lui demandent des œuvres gratuites

Par Louise Bevan
5 mai 2020 17:51 Mis à jour: 5 mai 2020 17:51

Jon Arton, un artiste photoréaliste réputé de Birmingham, en Angleterre, est connu pour les portraits humoristiques qu’il réalise des personnes qui lui demandent des œuvres gratuites.

« Malheureusement, je dois bien financer ma coûteuse habitude de manipuler le crayon », plaisante Jon en s’adressant à Bored Panda. L’art n’est pas vraiment considéré comme un travail [ou] une carrière, donc certaines personnes supposent que vous seriez content et disposé à le faire pour la « gloire ».

Pourtant, Jon a fait de l’art son activité principale, à laquelle il consacre tout son temps.

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

Il aime dessiner depuis qu’il est enfant, disant que c’est toujours ce qu’il a voulu faire. Dans la salle de classe, l’artiste en herbe passait son temps à griffonner « des images offensantes des professeurs » pour le plus grand plaisir de ses camarades de classe.

« Cela m’a valu quelques ennuis, reconnaît-il, mais cela en valait la peine, car cela faisait rire mes camarades. »

Au fil des ans, Jon a perfectionné son art, et le travail qu’il produit aujourd’hui lui a valu un public fidèle. Cependant, Jon a admis se sentir un peu offensé lorsque des personnes voudraient qu’il réalise gratuitement des œuvres pour eux.

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

De nature joviale, l’artiste a su trouver un moyen original de répondre aux nombreuses demandes d’œuvres gratuites qu’il reçoit. Ironie du sort, ce qui au départ était une blague a fini par lui rapporter un revenu supplémentaire.

« Un jour, après avoir reçu tellement de demandes de travaux gratuits, j’ai craqué mentalement et j’ai décidé d’envoyer ni plus ni moins qu’un simple gribouillage stupide et fait sans aucun effort au lieu du ‘chef-d’œuvre’ qu’ils attendaient », écrit Jon sur sa page JustGiving. « J’ai tellement trouvé cela amusant que j’ai commencé à le faire pour chaque demande d’œuvre gratuite, en essayant toujours de trouver de nouvelles inspirations humoristiques pour illustrer ces ingrats profiteurs. »

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

Malheureusement, les demandes continuant d’affluer, « il n’y avait donc plus qu’une seule chose à faire », a poursuivi Jon. « J’ai décidé de mettre en ligne ces stupides dessins pour sensibiliser les gens à ma situation… Le retour a été quelque chose d’énorme ! »

En affichant ses meilleurs croquis sur Instagram, la page de Jon est devenue virale du jour au lendemain, cumulant plus de 100 000 abonnements.

« Mes croquis ‘Free art’ sont devenus très prisés, représentant des dizaines de milliers de dessins en ligne », a déclaré le jeune artiste. « Bien plus que la pratique de mon art original auquel j’avais consacré tant de temps jusque-là ! »

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

Le « Free Art » de Jon prend la forme de personnages puériles et grossièrement dessinées au stylo à bille noir. L’artiste prend la liberté de créer avec beaucoup de détails et de bulles de dialogue humoristiques ; les mêmes gribouillis qui exaspéraient tant ses professeurs ont été joyeusement remis en lumière.

Le talentueux photoréaliste aimerait beaucoup, s’il le pouvait, réaliser des œuvres gratuites à certains de ces fans. Mais, pour la petite partie des gens qui ne comprennent pas qu’il puisse en gagner sa vie, les gribouillis sarcastiques de Jon en sont leur reflet parfait.

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

Lorsque l’occupation humoristique parallèle de Jon a commencé à rassembler des fans de partout, les gens ont également commencé à proposer de le payer pour ses croquis. Cependant, Jon a préféré penser à autrui avant lui et a décidé d’« échanger cet argent contre une bonne action » en faisant don des recettes à des œuvres caritatives.

Jon vend maintenant ses croquis pour collecter des fonds pour l’hôpital pour enfants de Birmingham, offrant un dessin à quiconque est assez généreux pour donner 10 livres (10 euros) ou plus. À ce jour, le fonds de Jon a permis de récolter 3 394 livres (3800 euros), dépassant de loin son objectif initial de 250 livres (300 euros).

L’artiste s’amuse toujours à faire plaisir à ses amateurs de gratuité. « Parfois, j’utilise ma main gauche », a-t-il plaisanté en s’adressant à BBC News. « Personne ne le mettrait sur son frigo ! »

(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)
(avec l’aimable autorisation de Jon Arton)

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