Un enseignant devant chaque classe à la rentrée ? Un défi pour l’Éducation nationale

Par Epoch Times avec AFP
30 juin 2022 15:24 Mis à jour: 30 juin 2022 18:55

Pap Ndiaye arrivera-t-il à tenir sa promesse d’un professeur devant chaque classe en septembre ? La crise inédite du recrutement traversée par l’Éducation nationale, avec des taux de réussite aux concours enseignants historiquement bas, fait craindre une rentrée 2022 très compliquée.

Une première rentrée rue de Grenelle pour M. Ndiaye aux faux airs de crash-test. Dans sa grande interview au quotidien Le Parisien, dimanche 26 juin, le nouveau ministre de l’Éducation nationale a cherché à désamorcer les inquiétudes en promettant un « prof devant chaque classe à la rentrée ». 

Mais professeurs, syndicats et parents d’élèves ne sont guère convaincus et craignent le pire pour septembre au vu du faible nombre de candidats cette année dans certaines matières aux concours enseignants pour les écoles, collèges et lycées.

419 futurs enseignants pour 1079 postes à l’académie de Versailles

A Versailles, plus grande académie de France, 424 futurs enseignants ont été admis pour 1430 postes proposés. Dans l’académie de Créteil, le concours externe des professeurs des écoles a permis le recrutement de 419 futurs enseignants pour 1079 postes proposés.

« Un prof devant chaque classe, ça va être un vrai grand défi », craint Stéphane Crochet, du SE-Unsa.

« Ce ne sera qu’une image les premiers jours de l’année, et on verra dans quelles difficultés on est dans les semaines qui suivent », quand il y aura « des absences de personnels », ajoute-t-il. Car le manque de remplaçants est lui aussi patent.

Deux fois moins de candidats qu’en 2021

Au collège et au lycée, dans plusieurs disciplines, notamment en mathématiques et allemand, d’importants déficits dans les effectifs sont à prévoir. En mathématiques, 816 candidats ont été admissibles sur 1035 postes de professeurs de mathématiques ouverts. C’est deux fois moins de candidats qu’en 2021. Avant les oraux, qui effectuent une seconde sélection, il manquait déjà plus de 200 professeurs potentiels.

Mais les raisons structurelles de ces « difficultés » risquent de perdurer, avec, pointent du doigt les syndicats, le manque d’attractivité du métier lié « essentiellement à la question des salaires ».

Dans la lignée des promesses du candidat Macron, Pap Ndiaye s’est à ce titre engagé à ce que le salaire de départ des jeunes enseignants passe au-dessus des 2000 euros net « en 2023 ».

Dans une lettre adressée lundi soir aux 869.000 enseignants où il évoque ses priorités pour l’École, le ministre juge que la baisse d’attractivité des concours est « un signal d’alarme » et promeut « un choc d’attractivité » pour le métier.

Il doit allier une « reconnaissance symbolique » autour du statut de l’enseignant dans la société mais aussi un « effort particulier et significatif » en faveur d’une hausse des rémunérations.

« Les entretiens sont très sérieux, orchestrés par des inspecteurs et même si les contractuels ne représentent que 1% des profs [dans le premier degré et 8% dans le second degré selon les chiffres de l’Éducation nationale], c’est très important de fidéliser ces personnes très engagées et de penser à terme à les intégrer à l’Éducation nationale », dit-il.

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