Une épouse se rase la tête pour protester contre la détention d’un avocat des droits de l’homme

21 décembre 2018 16:18 Mis à jour: 21 décembre 2018 16:18

Li Wenzu n’a pas vu son mari, l’avocat chinois des droits de l’homme Wang Quanzhang, depuis plus de trois ans, alors qu’il a été arrêté et accusé de « subversion du pouvoir d’État ». Mme Li dit s’être rendue plus d’une centaine de fois dans un centre de détention à Tianjin (dans le nord de la Chine) où elle pensait que son mari était emprisonné.

Wang Quanzhang, qui défendait des groupes spirituels persécutés par le Parti communiste chinois, comprenant également des chrétiens et des pratiquants de Falun Gong, a été arrêté en août 2015 dans le cadre d’une répression nationale contre les militants des droits de l’homme. Son épouse Li Wenzu a dit qu’il a été détenu au secret et sans procès depuis lors.

Le 17 décembre, Li Wenzu et les épouses de trois autres éminents avocats des droits de l’homme ont protesté contre la répression de leurs maris par le Parti communiste chinois en se rasant la tête.

« Elles[les autorités] continuent d’enfreindre la loi sans vergogne. Aujourd’hui, nous protestons en nous rasant la tête, pour montrer qu’ils enfreignent la loi avec persistance et sans vergogne », a déclaré Li Wenzu à Pékin.

Leur protestation symbolique joue sur le fait que le mot chinois pour « cheveux » et « loi » sont presque homonymes – « chauve » sonne donc comme « anarchie ».

Les quatre femmes se sont rassemblées dans le parc central d’un complexe d’appartements paisible de Pékin et se sont coupées les cheveux devant les voisins et un petit groupe de journalistes étrangers invités. Elles se rasaient la tête l’une après l’autre, plaçant les cheveux dans des boîtes en plastique transparent à côté de photos d’elles avec leurs maris.

Wang Quanzhang avec son épouse, Li Wenzu, et leur fils. Wang Quanzhang, avocat défenseur des droits de l’homme, est détenu en Chine sans procès depuis août 2015. (Gracieuseté de Li Wenzu)

Li Wenzu a dit qu’elle protestait contre la façon dont l’affaire de son mari était traitée. Elle a déclaré que les juges dans le procès de son mari Wang avaient illégalement retardé la procédure et l’avaient empêchée de nommer un avocat de son choix.

Wang Quanzhang faisait partie des centaines d’avocats et de militants qui ont été interpelés en juillet 2015 dans le cadre d’une opération nationale de répression contre les avocats, les assistants juridiques et les militants des droits de l’homme. La campagne est largement connue sous le nom de « 709 » – une référence au 9 juillet 2015, date à laquelle les détentions ont commencé.

Yuan Shanshan a également pris part à la manifestation. Son mari, l’avocat défenseur des droits Xie Yanyi, le premier à intenter une procédure contre Jiang Zemin, a également été arrêté pendant la répression du 709 et détenu pendant 18 mois. Il a été libéré sous caution en janvier 2017 et attend son procès. Depuis sa libération, il a détaillé les tortures subies par les avocats détenus.

« En fait, c’est une persécution contre tous les avocats en Chine. Et il ne s’agit pas seulement de persécuter des avocats, mais plutôt les gens ordinaires[chinois], en persécutant les gens qui cherchent à les protéger conformément à la loi », explique Me Yuan.

Une autre femme, Wang Qiaoling, a déclaré qu’elle protestait pour dénoncer l’hypocrisie du Parti communiste chinois. Son mari, Li Heping, a été condamné à 3 ans de prison avec sursis en avril 2017 après avoir été détenu pendant 2 ans à la suite de la répression.

« Ces dernières années, le gouvernement s’est fait un point d’honneur de promouvoir la Constitution et l’État de droit, en disant que la Chine doit gouverner conformément à la loi. Cela signifie que l’anarchie[de leur part] est contraire à la loi. Pendant ce processus, c’est horrible d’abuser des droits des gens ordinaires comme ceci. Ils ne doivent pas ignorer la loi », a réitéré M. Wang.

Après la manifestation, les épouses se sont rendues à la Cour populaire suprême de Chine pour présenter une requête concernant le traitement réservé à leur mari. Cependant, les forces policières leur ont refusé l’entrée au tribunal.

« On peut devenir chauve, mais on ne peut pas être anarchiste », scandaient les femmes en dehors du tribunal en chantant le calembour.

Reuters a contribué à cet article.

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