Violences sur une dame de 98 ans en Ehpad : l’aide-soignant a reconnu sa responsabilité

16 février 2019 09:33 Mis à jour: 11 juillet 2019 01:19

Le procès de l’aide-soignant soupçonné d’avoir violenté et insulté une dame de 98 ans dans un Ehpad d’Arcueil (Val-de-Marne) a été renvoyé vendredi au 22 mars.

Cet homme de 57 ans, employé d’Adef Résidences depuis 10 ans et qui comparaît pour violences sur personne vulnérable, avait demandé au tribunal de Créteil un délai pour préparer sa défense. Il sera maintenu en détention provisoire dans l’attente de son procès, et le tribunal a demandé une expertise psychiatrique.

« Je voulais m’excuser auprès de la famille », a t-il déclaré calmement depuis le box.

Il avait été interpellé et placé en garde à vue mercredi, après une plainte des enfants de la vieille dame, qui, soupçonnant des maltraitances, avaient installé début février une caméra dans sa chambre.

Les vidéos ont été filmées sur trois jours. La scène la plus choquante : la vieille dame est au sol, apparemment tombée de son lit. On l’entend crier « à l’aide » pendant une heure, puis arrive l’aide-soignant. Machouillant un cure-dent, il la tire violemment par les jambes pour la remettre dans son lit, lui donne des coups de pieds, des gifles, la tire par les cheveux. « Tu me fais chier espèce de vieille salope », « ferme ta gueule », répète-t-il, selon une source proche du dossier qui a visionné les images.

« Pitié pour moi », le supplie en pleurant la vieille dame.

Des faits « d’une particulière gravité, d’une particulière cruauté », a décrit la procureure.

Le lendemain et alors que la famille n’a pas encore visionné la vidéo, ils sont informés par l’Ehpad d’une « fracture spontanée du fémur » de leur mère.

Devant les enquêteurs, l’aide-soignant avait d’abord nié, jusqu’à la confrontation avec les vidéos. Il a ensuite parlé d’actes isolés et dit avoir « pété un câble ».

Adef résidences, qui s’est constitué partie civile, avait déploré un « acte de violence insoutenable » et dit avoir mis à pied son salarié « dès connaissance des faits ».

La famille assure avoir pourtant fait part de ses inquiétudes.

La vieille dame avait à plusieurs reprises dit à ses enfants avoir été « tabassée », a raconté une de ses filles aux enquêteurs, selon un procès-verbal dont l’agence France Presse (AFP) a eu connaissance. Au vu de son âge et de « certains propos incohérents », ils ne l’ont pas crue tout de suite.

Puis ils ont découvert des hématomes sur son visage et en ont informé la direction de l’Ehpad. « On nous faisait comprendre que notre mère n’avait pas toute sa tête et qu’il ne fallait pas croire tout ce qu’elle racontait », qu’on avait « toute confiance dans le personnel ».

Sur d’autres vidéos, explique aussi la fille, sa mère est « déplacée sans ménagement », on la voit « pleurer, hurler de douleur devant l’indifférence du personnel soignant ».

La famille de la vieille dame a fait savoir qu’elle comptait demander le huis clos pour le procès, au cours duquel les vidéos devraient être diffusées.

D’autres familles de pensionnaires ont été entendues dans le cadre de l’enquête mais personne n’a pour l’instant fait état de violences.

Plus de 3 500 signalements ont été adressés l’an dernier au 3977, la plateforme téléphonique nationale contre la maltraitance des personnes âgées, soit une hausse de 13% en un an, selon des chiffres communiqués vendredi à l’AFP.

Les maltraitances les plus fréquentes sont psychologiques (27%), ou relèvent de négligences et autres oublis de soins (23%). Quand aux violences physiques, elles, représentent 16% des cas signalés.

D. S avec AFP

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