«Vous n’avez pas trop l’air handicapée»: victime de réflexions parce que son handicap est «invisible»

Par Emmanuelle Bourdy
28 janvier 2023 10:32 Mis à jour: 28 janvier 2023 10:32

Séverine, 42 ans, souffre de sclérose en plaque. Régulièrement, elle fait l’objet de remarques désobligeantes parce que son handicap ne se voit pas d’emblée.

Séverine est en colère. Son handicap n’étant pas assez « visible » aux yeux des autres, elle fait régulièrement l’objet de remontrances, notamment lorsqu’elle gare sa voiture sur une place handicapée. À la suite d’une énième réflexion désagréable remontant au 14 janvier dernier, elle s’est exprimée au micro de France Bleu pour expliquer sa situation.

« Ce n’est pas un privilège d’être atteinte de sclérose en plaques »

Séverine s’était garée sur une place handicapée à Saint-Paul-lès-Dax (Landes), sur le parking d’un magasin de bricolage. Lorsqu’elle a voulu repartir, elle a découvert un mot sur son pare-brise. « Vous n’avez pas trop l’air handicapée, où est votre carte ? » était-il écrit sur un mouchoir en papier.

Pour Séverine, « ce n’est pas un privilège de pouvoir se garer sur une place bleue » et ce n’est pas non plus un privilège « d’être atteinte de sclérose en plaques ». « J’ai mes jambes, j’ai mes bras, aux yeux des gens, je ne suis pas handicapée. Leur perception, c’est que je n’ai rien à faire là », explique-t-elle à nos confrères. Cette Landaise de 42 ans souffre de cette maladie depuis 2015 et elle estime qu’elle n’abuse pas de ce statut, bien au contraire.

« Faire évoluer les mentalités sur le handicap invisible »

« Je suis en colère de devoir me justifier d’être malade », lance-t-elle encore. Cette maladie neuro-dégénérative a la particularité d’évoluer par poussées et selon la phase, la personne qui en souffre peut aussi bien marcher normalement, avec une canne, ou carrément se retrouver en fauteuil roulant. Selon le stade de la maladie, le handicap ne se voit donc pas forcément.

Raison pour laquelle cette mère de famille a décidé de témoigner, afin de « faire évoluer les mentalités sur le handicap invisible ». Car des remarques, elle en a essuyé de nombreuses. Parfois même, elle a été insultée. « Une fois, on m’a rayé ma voiture », mentionne-t-elle, ajoutant que régulièrement, on lui explique qu’elle ne doit pas se garer sur une place handicapée, au risque d’écoper d’une amende. Toutefois, lorsqu’elle révèle ce dont elle souffre, les gens se ravisent et changent alors complètement d’attitude, passant de la critique à l’apitoiement.

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