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Washington vise le secteur clé iranien de la pétrochimie

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Selon le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin, le secteur iranien de la pétrochimie qui soutiennent les Gardiens de la Révolution.

Photo: : Mark Wilson/Getty Images

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Durée de lecture: 4 Min.

Les Etats-Unis ont imposé vendredi des sanctions contre un grand groupe pétrochimique iranien lié aux Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique du régime, un nouveau pas dans sa politique de « pression maximale » contre la République islamique.
Début avril, les Etats-Unis avaient déjà renforcé leur pression économique en plaçant le corps des Gardiens de la Révolution sur leur liste noire des « organisations terroristes étrangères« , mais Téhéran refuse toujours de fléchir et dénonce une « guerre économique« .
La Persian Gulf Petrochemical Industries Company (PGPIC) est « la plus grande holding pétrochimique » iranienne, affirme le département du Trésor dans un communiqué.
Selon les Etats-Unis, la PGPIC et ses filiales représentent 40% de la capacité de production pétrochimique iranienne et 50% des exportations du secteur, alors que le pétrole et ses dérivés sont la principale source de revenus du régime.
Les sanctions sont prises en raison « du soutien financier apporté à Khatam al-Anbiya Construction Headquarters (Khatam al-Anbiya), un conglomérat d’ingénierie des Gardiens de la Révolution« , ajoute le Trésor, précisant que 39 filiales et agents à l’étranger étaient également visés. Ce conglomérat est présent dans la plupart des grands projets d’infrastructures (constructions de routes, ponts, barrages, ports, pipelines) et fortement impliqué dans l’industrie pétrolière et gazière.
« En visant ce réseau, nous avons l’intention de priver de fonds des éléments clés du secteur iranien de la pétrochimie qui soutiennent les Gardiens de la Révolution« , a souligné Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor.
« Les Gardiens de la Révolution infiltrent de manière systématique des secteurs clés de l’économie iranienne pour remplir leurs coffres, tout en se lançant dans toute une série d’opérations malfaisantes« , a accusé Sigal Mandelker, la sous-secrétaire à la lutte contre le terrorisme et au renseignement financier.
Les sanctions bloquent « tous les biens et les intérêts dans ces biens » des entités visées qui se trouveraient aux Etats-Unis ou contrôlées par des ressortissants américains.
La « pression maximale » contre l’Iran vise selon Washington à mettre fin aux « activités déstabilisatrices » de Téhéran au Moyen-Orient, notamment au Liban via le mouvement chiite Hezbollah, au Yémen à travers les rebelles Houthis et en Syrie par son soutien au régime de Bachar al-Assad.
Après s’être retiré en mai 2018 de l’accord nucléaire international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, Washington a rétabli de dures sanctions économiques contre l’Iran, visant les secteurs financier, pétrolier et métallurgique.
Voulant couper le robinet du pétrole pour étouffer l’économie iranienne, l’administration Trump a aussi menacé les pays qui continueraient malgré tout d’échanger avec l’Iran. « Les sociétés internationales qui poursuivent leur partenariat avec la PGPIC, ses filiales désignées et ses agents de vente seront elles-mêmes exposées aux sanctions américaines« , souligne le Trésor dans son communiqué.
En mai, Washington a annoncé le déploiement de 1.500 soldats supplémentaires dans la région, après avoir dépêché plusieurs bombardiers B-52, un navire de guerre et une batterie de missiles Patriot dans le Golfe.
La semaine dernière, le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est toutefois dit prêt à entamer un dialogue avec Téhéran « sans conditions préalables« , sans toutefois renoncer aux sanctions.
ET avec AFP