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150 éleveurs se réunissent pour renouer avec l’abattage des animaux à la ferme

juillet 5, 2020 14:07, Last Updated: juillet 5, 2020 14:07
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Afin de repenser la relation entre l’homme et l’animal d’élevage et redonner du sens à l’abattage des animaux sur leur lieu de vie, 150 éleveurs s’unissent et ouvrent un financement participatif pour la création d’abattoirs mobiles.

Face aux images peu reluisantes des abattoirs industriels, qui montrent pour certains des scènes atroces d’animaux en souffrance et qui déshumanisent ceux qui y travaillent, 150 éleveurs de la Loire-Atlantique et du nord de la Vendée se sont réunis pour trouver une solution à ce problème et ne plus continuer dans cette voie, relate France3 Régions.

C’est ainsi que lors d’une assemblée générale du GAB 44 (Groupement des agriculteurs bio) une idée leur est venue : créer d’ici un an le premier abattoir mobile destiné à se rendre de ferme en ferme, là où les animaux ont vécu. Un site a également été créé pour l’occasion, l’AALVie, pour l’Abattage des animaux sur leur lieu de vie.

Pour Guylain Pageot, éleveur à Villeneuve-en-Retz, cette méthode permettrait un retour en dignité : « Cet abattoir mobile et de proximité a un rôle sociétal, celui d’offrir une possibilité à l’animal de naître, de vivre et de mourir à la ferme. Celui d’offrir, à l’éleveur, ou à l’éleveuse, la possibilité d’accompagner l’animal durant tout ce processus, celui d’offrir à la personne responsable de la mise à mort un lien particulier, sur le même lieu et en même temps, avec l’éleveur, ou l’éleveuse, et l’animal. »

Depuis, l’idée a fait son chemin, et l’abattoir de Challans (en Vendée) a mis au point un véhicule avec remorque, les deux parties étant aménagées pour procéder à l’abattage d’un animal dans sa ferme, et à son transport ensuite pour l’éviscération dans de bonnes conditions sanitaires.

« Nous sommes allés à deux reprises en Allemagne chez des bouchers qui ont mis en place cette pratique. Si on ne parle pas la même langue, nous parlions bien de la même démarche, une volonté d’être cohérent.

« Le moment on le sait. Il faut que cet animal meure pour qu’un autre vienne grandir à sa place. Nous aurons des moments de formation pour acquérir ce savoir-faire et se savoir-être », a expliqué Guylain Pageot.

Après ce premier pas, l’administration comme l’ensemble des syndicats agricoles se sont réunis pour avancer sur ce nouveau projet. Pour Guylain Pageot, ce projet se doit d’être exemplaire et réplicable, ici en France comme ailleurs en Europe. Il ne manque plus que le financement.

C’est là qu’entre en jeu le financement participatif. En effet, pour commencer avec la création de deux dispositifs mobiles, l’un situé à Machecoul et l’autre à Plessé, permettant ainsi de desservir l’ensemble de la Loire-Atlantique et du nord de la Vendée, il faudra débourser 7 millions d’euros. « Nous lançons un financement participatif à hauteur de 20 000 € pour commencer, sur la plateforme miimosa.com« , précise Guylain Pageot, « La somme sera augmentée à chaque fois que l’objectif intermédiaire sera atteint. »

La mise en place de l’AALVie vaut pour tous les animaux du territoire et devrait également permettre la fin d’un terrible gaspillage alimentaire. En effet, lorsqu’un animal est blessé, il est interdit de le transporter de la ferme à l’abattoir. L’animal doit donc être euthanasié, ce qui le rend impropre à la consommation. Rien qu’en Loire-Atlantique, plusieurs centaines d’animaux sont ainsi perdus chaque année.

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