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Apprendre à aimer l’hiver… en raquettes!

janvier 20, 2015 21:44, Last Updated: octobre 26, 2015 17:39
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Quels sont les points communs entre une famille de nouveaux immigrants chinois et la présidente québécoise d’une entreprise de communication? Ils se sont promenés à raquettes pour la première fois de leur vie, dans les Laurentides, se faisant initier à ce sport par des personnes passionnées, et ils ont tous attrapé la piqûre!

Lorsque Joe, immigrant chinois récemment arrivé au Québec m’a demandé, intrigué, lors d’une conversation au sujet de la raquette : «quelle est la différence entre aller marcher dans la neige avec mes bottes d’hiver et y aller avec des raquettes à neige?», je lui ai proposé de l’initier, lui et sa famille, à ce sport d’hiver si facile et peu dispendieux qui permet de profiter des beautés de l’hiver.

En effet, la meilleure manière de comprendre le concept des raquettes, c’est de l’essayer soi-même. Nous nous sommes rendus – Joe, sa femme Tanya, Yuan leur fils de 10 ans et moi-même — tous les quatre bien excités, dans un bel endroit des Laurentides, le Corridor aérobique de Morin-Heights.

Première étape : louer des raquettes pour la petite famille. Chez SRS ski boutique, nous sommes reçus dans la bonne humeur, et mes amis se font rassurer : «si vous savez marcher, vous savez faire de la raquette!»

De son côté, Paule Genest, présidente de l’entreprise de relations publiques PGPR et ancienne journaliste à Radio-Canada, vient tout juste de vivre sa première expérience en raquettes à l’âge de 50 ans. Comme quoi, on a beau être bien québécoise, il faut parfois un petit coup de pouce pour avoir l’occasion d’essayer ce sport pourtant bien ancré dans la culture québécoise. «C’est un cadeau que mes parents m’avaient offert il y a de ça quelques années, mais il fallait bien mon amoureux pour me traîner dans un bois, à Piedmont [dans les Laurentides], dans un sous-bois magnifique que je n’avais jamais eu le bonheur d’explorer.»

«J’avais une certaine peur. Je me disais peut-être que je vais m’empêtrer dans les raquettes. Si je tombe, comment vais-je me relever? Est-ce que je vais vraiment marcher sur la neige, est-ce que je ne vais pas m’enfoncer?», confie Mme Genest.

Il aura fallu plusieurs années entre le moment où ses parents lui ont offert une paire de raquettes et celui où elle aura accepté de les essayer.

Avant de mettre ses raquettes, Yuan essaie de marcher dans le banc de neige, juste avec ses bottes. Il s’enfonce jusqu’en haut des cuisses et peine à avancer. Quelques pas lui suffisent pour comprendre à quel point il a besoin d’une invention telle que la raquette à neige pour pouvoir se déplacer sur la neige. Joe n’a pas besoin de faire l’expérience pour comprendre le concept : il lui suffit de regarder son fils.

Une fois les raquettes de chacun bien fixées aux pieds, notre petit groupe s’avance dans les bois sur une piste tracée. «Nous sommes vraiment chanceux, nous sommes à peine arrivés que la neige se met à tomber!», s’exclame Joe.

Il est important de bien attacher ses raquettes pour qu’elles tiennent en place lors de la promenade. (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Il n’y a aucune difficulté technique. Le sentier serpente entre les arbres, bien tapé, montant et descendant légèrement, chacun marche dans la bonne humeur, en oubliant rapidement qu’il a des raquettes aux pieds. En effet, les raquettes modernes sont très légères et disposent maintenant de bonnes fixations. «C’est bien plus léger que ce à quoi je m’attendais, remarque Tanya, l’exercice dans son ensemble est encore plus appréciable.»

Bientôt, le sentier longe un ruisseau en partie gelé et recouvert de neige. Tanya est enchantée par la beauté de chaque détail, par exemple un arbre mort recouvert de neige, qui forme une arche au-dessus du cours d’eau : «C’est la nature qui m’a surtout impressionnée. Voir l’hiver blanc, propre et pur, c’est très attirant pour moi. Je sens l’attrait de l’hiver québécois.»

Son mari ajoute : «Faire de la raquette ici vous permet de véritablement toucher la nature. Quand vous vous promenez dans la forêt, vous pouvez vraiment savourer ce moment. Vous pouvez même y trouver une sorte de paix intérieure.»

La Québécoise Paule Genest, qui a fait l’expérience un mois auparavant derrière la maison de belle-maman, partage aussi ce sentiment : «On a le temps d’être au cœur de la nature. C’est presque un moment de recueillement. D’abord, dans la notion d’enfiler ces raquettes et de pouvoir carrément marcher sur la neige, il y a quelque chose de vraiment séduisant. Ça nous permet d’explorer des coins qui, autrement, ne nous seraient pas accessibles parce qu’on s’enfoncerait jusqu’aux cuisses dans la neige.»

Il vaut la peine d’apporter un thermos contenant une boisson chaude lorsque l’on part en randonnée l’hiver. Cela permet de faire une pause agréable en se réchauffant. J’avais donc préparé du chocolat chaud avant de partir avec la petite famille chinoise. Sur le bord du ruisseau, nous nous sommes assis sur une table de pique-nique pour déguster une petite collation. À la fin de la journée, le jeune Yuan, après hésitation, parce qu’il s’est visiblement amusé tout l’après-midi, avoue que c’est le moment qu’il a préféré.

Peu après cette charmante pause, nous avons le choix : commencer le chemin du retour de l’autre côté du ruisseau, ou bien continuer la promenade en explorant un flanc de montagne. Tous sont unanimes : «On continue!» Je suis la première surprise, moi qui avais prévu une petite boucle de moins d’une heure pour la première expérience de la famille d’immigrants.

Nous partons à l’aventure dans un sentier qui monte. Yuan ne ralentit pas pour suivre son père, mais trouve que le sentier monte beaucoup, alors que sa mère ne s’en est même pas aperçu. Bien habillés comme nous le sommes, avec les pantalons imperméables, nous pouvons nous permettre de nous lancer de temps en temps des boules de neige et de retrouver notre coeur d’enfant.

S’allonger dans la neige pour y laisser une empreinte d’ange : Tanya a découvert de nouvelles sensations : «c’est comme s’allonger dans un lit très luxueux!» (Nathalie Dieul/Epoch Times)

Un peu plus haut, la neige immaculée inspire Tanya et Yuan qui s’allongent dedans. À la grande surprise de la maman, c’est très confortable : «c’est comme si c’était un lit très luxueux. Toutes les parties de mon corps sont soutenues!» J’en profite pour leur montrer comment faire bouger les bras pour laisser dans la neige des traces d’ange, comme le font tous les petits enfants québécois. Après avoir regardé sa femme et son fils faire plusieurs anges dans la neige, Joe n’y résiste pas et en fait un lui aussi.

Un peu plus loin, l’aventure s’intensifie : nous décidons de quitter le sentier pour faire un peu de raquettes hors-piste. Alors que les raquettes ne s’enfoncent pas du tout dans les sentiers très tapés, elles s’enfoncent de quelques centimètres dans la neige folle et cela demande un plus gros effort pour marcher. Je leur explique que la première personne du groupe doit travailler plus fort, celle qui la suit un peu moins, la troisième encore moins, et c’est encore plus facile pour la quatrième. Chacun peut expérimenter chaque position dans le groupe. «C’est quand même très dur pour la première personne qui passe sur la neige!» remarque le jeune Yuan.

Au total, nous passons environ deux heures et demie dans la forêt, nous devons accélérer le retour pour arriver avant que la boutique de location ne ferme.

Conseils pour une première expérience réussie :

*    Pour la première fois, essayez de trouver quelqu’un qui a déjà de l’expérience et qui aime ça (ami, guide de plein air ou autre) pour vous initier.

*    Choisissez une journée à la température douce (-5, -10 °C).

   Commencez par des sentiers tapés avant d’essayer le hors-piste.

   Apportez une boisson chaude dans un thermos (le chocolat chaud est une des meilleures boissons à boire). Pour que la boisson reste chaude plus longtemps, commencez par réchauffer le thermos avec de l’eau bouillante que vous laisserez quelques minutes à l’intérieur du contenant fermé. Remplacez ensuite l’eau chaude par la boisson choisie.

*    Accompagnez la boisson d’une petite collation vous apportera l’énergie nécessaire pour continuer la randonnée dans le plaisir.

*    Louez des raquettes pour votre première expérience et achetez-en la fois suivante si vous aimez ça.

Habillement :

*    Bottes d’hiver hautes;

*   Pantalons de neige;

*    Habillement multicouche pour pouvoir en retirer au fur et à mesure (vous allez sûrement avoir trop chaud pendant la randonnée);

   Vêtements secs pour pouvoir se changer dès la fin de l’activité.

Je veux essayer la raquette, mais je ne connais personne pour m’initier?

L’Association récréative Milton Parc offre des activités de plein air interculturelles aux nouveaux immigrants et à tout le monde, dans le but de rapprocher les gens d’ici et d’ailleurs. Les tarifs sont modiques et encore moins chers pour les nouveaux arrivants, il est possible de payer en plusieurs fois. Ils servent les gens dans 15 langues.

Association récréative Milton Parc :

3555, rue Saint-Urbain

Montréal (près du métro Place-des-Arts)

514 872-0566

info@miltonpark.org

www.pleinairinterculturel.com

Une autre manière d’essayer la raquette est d’aller au chalet du parc des Prairies à Laval cet hiver : vous pourrez y emprunter gratuitement des raquettes pour aller faire une randonnée dans 4 km de sentier. Nul doute que vous trouverez quelqu’un qui prendra le temps de vous montrer comment les attacher.

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