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Commander son garde du corps privé comme un Uber? C’est déjà possible avec LEON

décembre 7, 2023 12:50, Last Updated: décembre 7, 2023 12:50
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À Nice, l’application LEON permet de réserver un garde du corps pour une sortie à pied ou un chauffeur spécialement formé afin d’assurer votre protection. Son créateur souhaite la proposer à Paris à l’occasion des JO 2024.

Julien Crozet, 47 ans, fort de son expérience de chauffeur de grande remise (les anciens VTC), en est convaincu : le secteur de la sécurité rapprochée privée va devoir se développer. Aussi a-t-il créé LEON, une application smartphone créée sur le modèle d’Uber et géolocalisée.

Le quadragénaire niçois espère ainsi « démocratiser la sécurité privée », rapporte 20 Minutes.

Si, pour l’heure, ce programme est actif depuis quelques années, mais seulement sur la Côte d’Azur, « entre Menton et Saint-Tropez », Julien Crozet ambitionne de le proposer sur Paris et a déjà déménagé le siège social dans la capitale afin de recruter davantage et ainsi assurer ce service pendant les futurs JO de Paris 2024.

« Un black-out total là-dessus »

Le chef d’entreprise dispose déjà d’employés et de prestataires, des « gros bras » anciens militaires, policiers ou sportifs de haut niveau pour la plupart. « Ils ont la condition physique et les réflexes qu’il faut », souligne M. Crozet.

Aussi, précisant à nos confrères de 20 Minutes qu’une levée de fonds de trois millions est nécessaire, le patron de LEON lance un appel aux « investisseurs, qui ont été frileux jusque-là, peut-être parce que c’est un sujet politique et qu’il y a un black-out total là-dessus ».

« Mais c’est aussi un marché qui va exploser avec les Jeux olympiques de Paris 2024 », pronostique le chef d’entreprise, se basant entre autres, sur un rapport sénatorial qui pointe le manque d’ « environ 8000 agents sur les 20.000 nécessaires » pendant les Jeux.

Se substituer à la sécurité publique ?

Estimant que ce chiffre est même sous-évalué, l’homme surfe sur la vague de l’insécurité grandissante qui règne dans le pays, n’hésitant pas à publier des vidéos de home-jacking sur le compte Instagram de l’application, ou encore commentant les attentats ou les agressions.

Selon lui, lors de l’attaque du Bataclan, il n’y aurait eu « que dix ou quinze morts […] si les agents de sécurité avaient été armés ». Il évoque également le décès de Thomas à Crépol « qui aurait pu être évité »…

Des commentaires que certains internautes dénoncent parfois comme « honteux », car faisant « de la pub en se servant de l’affaire ».

Julien Crozet s’en défend d’ailleurs, lucide sur les idées anti-immigrationnistes qu’on pourrait lui attribuer. Il rappelle ainsi qu’il est issu lui-même d’un quartier populaire niçois et que ses employés sont issus, pour beaucoup, de l’immigration.

Pour le chef d’entreprise, « c’est juste qu’on préfère ignorer les problèmes », affirmant que « l’État s’est désengagé » dans le domaine de la sécurité publique, supprimant « des policiers pour faire des économies budgétaires ». « C’est un service public qui se tend. Alors, il va falloir penser autrement. »

Aux propos de Julien Crozet, viennent s’opposer ceux du Pr Xavier Latour, doyen de la Faculté de droit et de science politique à l’Université Nice Côte d’Azur et auteur de divers ouvrages et articles sur la privatisation de la  sécurité intérieure.

« Cela fait plus vingt ans que l’on entend parler de ce soi-disant désengagement de l’État alors, qu’au contraire, il affirme la prééminence de la sécurité publique. Il rouvre, par exemple, des brigades de gendarmerie, augmente les effectifs de police et de gendarmerie, réfléchit à de nouvelles missions pour les policiers municipaux », explique ainsi le spécialiste sur 20 Minutes.

Le patron de LEON rétorque que « le marché de la sécurité privée se porte bien. Il est en croissance régulière sans être exponentielle », précisant que « les activités privées de sécurité » ne sont pas « appelées à se substituer à la sécurité publique ».

Julien Crozet estime ainsi que « sécurité publique et sécurité privée sont plus complémentaires que concurrentes. »

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