COP21 Quid de l’océan ?

20 juin 2015 09:00 Mis à jour: 18 octobre 2015 11:25

 

La France va accueillir la 21e conférence des Nations unies sur le climat (COP21) en fin d’année. Mais cette fois, il s’agira de ne pas oublier les océans.

Nous savons que la protection de la haute mer ou des océans a été l’un des plus grands échecs du Sommet de la Terre de Rio+20 qui s’est tenu en juin 2012. Et, vers la fin du sommet, la communauté internationale a supprimé de la déclaration finale le chapitre prévoyant de donner un statut spécifique au grand large. Dans ce paragraphe, les États ont annoté « dès que possible ». Des pays comme les États-Unis, le Canada, le Japon ou la Russie ont même refusé les propositions, provoquant l’abandon du projet de la haute mer qui consistait à créer une gouvernance. Cette situation a provoqué la fureur des ONG et des scientifiques.

L’océan au centre du système climatique mondial

Irina Bokova, directrice générale de l’UNESCO, fait appel à la prise de conscience du rôle de l’océan sur notre planète. Le programme est passionnant dit-elle, mais les énergies de la mer sont absentes du programme de la journée qui se tient à Paris. Elle dit dans son rapport : « Chaque pays et chaque forme de vie dépend de la santé et du fonctionnement de l’océan mondial. L’océan est au centre du système climatique mondial, régulant les conditions atmosphériques et le climat, la concentration des gaz dans l’atmosphère, notamment l’oxygène que nous respirons et le cycle des nutriments. »

« Il ne saurait y avoir de développement durable sans un océan vivant. Toute tentative d’accord sur le climat doit, pour espérer réussir, intégrer ce rôle de l’océan », a souligné Irina Bokova.

« La COP de Paris (Conférence des Nations unies sur le changement climatique) doit permettre d’accélérer la prise de conscience, car les océans font partie de la solution. Ce sont des alliés décisifs dans la lutte contre le changement climatique », a précisé Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international. Il s’est engagé à ce qu’une journée soit consacrée à l’océan pendant la COP 21.

« L’océan concentre 50 fois plus de carbone que l’atmosphère et sa capacité de stockage de la chaleur est bien plus efficace que celle des continents. » CNRS et Libération

Biologiste de formation, Gilles Bœuf assure la présidence du Muséum national d’Histoire naturelle. « On ne peut pas dire que l’océan soit tout l’avenir de l’humanité, mais c’est un avenir de l’humanité », a-t-il rappelé, plaidant pour une meilleure prise en compte de l’océan dans les négociations sur le climat. Lors d’une interview par le magazine Suez environnement, Gilles Bœuf s’inquiète de son état : « L’océan est pollué, surexploité, lieu de disséminations anarchiques d’espèces et affecté par le changement climatique, son acidité augmente, sa température également et parfois aussi sa salinité localement et son niveau d’oxygène par endroits diminue. »

Une mobilisation générale des divers acteurs

Pour mobiliser les États et provoquer une prise de conscience de la part des acteurs engagés dans les négociations sur le climat, un appel a été lancé à l’issue de la Journée mondiale des océans.

Les signataires – ONG, représentants du secteur privé, scientifiques, Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO – réunis au sein de la Plateforme océan et climat, mettent en avant la protection des écosystèmes marins au regard des solutions qu’ils apportent, comme leur capacité naturelle à stocker le CO2. Ces écosystèmes jouent un rôle aussi important que les forêts en tant que « poumon » de la planète.

Le CNRS mentionne l’interdépendance de l’océan et du climat

Le Journal du CNRS mentionne que le climat dépend essentiellement de l’océan. Il est une véritable « pompe à carbone » et c’est un réservoir de chaleur. L’océan couvre 70 % de la surface du globe et absorbe 25 % du CO2 émis chaque année par l’homme dans l’atmosphère et 90 % du surplus de chaleur dû à l’effet de serre, mais la COP21 a oublié l’océan dans les discussions de la 21e conférence des parties qui débutera à Paris le 30 novembre et l’UNESCO ne porte pas aujourd’hui d’attention particulière à cette ressource énergétique.

Libération, partenaire du CNRS, plaide en faveur des océans : « Les politiques ont-ils conscience que l’océan concentre 50 fois plus de carbone que l’atmosphère, et que sa capacité de stockage de la chaleur est bien plus efficace que celle des continents ? ». « Si le système océanique cessait de fonctionner que deviendrait notre terre ? Ce ne serait pas 2 °C d’élévation de température que l’on aurait, mais certainement dix fois plus. »

« Les écosystèmes marins sont dégradés et ont mis en danger le rôle régulateur de l’océan. Nous assistons à l’élévation du niveau de la mer, de la fonte de la calotte polaire, de l’acidification de l’océan, de nombreuses zones mortes… », ajoute le quotidien. L’océan s’asphyxie autant localement que mondialement.

Un lien direct avec le réchauffement climatique

À l’occasion de la Journée mondiale de l’océan, le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a souligné le lien interdépendant entre le développement durable, la lutte contre le changement climatique et la préservation des océans.

« Nos océans régulent le climat et reminéralisent les nutriments par des cycles naturels, tout en fournissant un vaste ensemble de services, dont des ressources naturelles, de la nourriture et des emplois qui bénéficient à des milliards de personnes », a poursuivi le Secrétaire général.

Retrouvez l’Appel de l’Océan pour le Climat et les propositions tels qu’il seront remis aux Etats signataires de la Convention sur le Changement Climatique des Nations Unies à la fin de l’année à Paris :  www.ocean-climate.org.

Une pétition est disponible sur Change.org pour sensibiliser les politiques et actuers de la COP21 aux enjeux de l’océan.

 

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