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Crèches : du personnel non qualifié bientôt recruté

août 11, 2022 7:01, Last Updated: août 11, 2022 7:15
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En proie à d’importantes pénuries de personnel, les crèches pourront bientôt recruter plus facilement des salariés non diplômés, et les former en interne, une mesure qui inquiète une partie des professionnels de la petite enfance.

Dans un récent arrêté ministériel publié le 4 août au Journal officiel, il autorise à partir du 31 août les crèches collectives ou les jardins d’enfants à recruter des salariés non qualifiés.

Selon le texte, des dérogations seront applicables dans un « contexte local de pénurie », précise l’arrêté. L’employeur, s’il peut prouver qu’il a vainement cherché un salarié qualifié pendant au moins trois semaines, pourra embaucher un candidat non qualifié : il devra seulement prendre en compte son expérience, « notamment auprès d’enfants », voire tout simplement sa « motivation ».

Inquiétudes des syndicats sur la qualité de service

Selon des chiffres publiés en juillet par la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF), près de la moitié des quelque 17.000 crèches manquent de personnel : plus de 9500 places, sur quelque 471.000, sont « fermées ou inoccupées à cause d’une difficulté de recrutement ».

Pour le Syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE), le risque est bien de « brader » les qualifications des salariés déjà en place, et de voir des mesures exceptionnelles « devenir ensuite permanentes ».

« L’État se contente d’organiser la pénurie », soupire Cyrille Godfroid, secrétaire général de ce syndicat. « Certains gestionnaires vont utiliser cet arrêté pour maintenir les crèches ouvertes coûte que coûte. Mais pour quel niveau de service ensuite ? », interroge-t-il.

Le salarié novice formé en interne

Surtout, les nouvelles règles prévoient que le salarié novice sera formé en interne via un « parcours d’intégration » de 120 heures, puis qu’il bénéficiera d’une formation qualifiante dans un délai maximum d’un an.

« On va demander à des professionnels déjà en sous-effectifs de former des gens », s’agace Émilie Philippe, éducatrice de jeunes enfants et porte-parole du collectif « Pas de bébé à la consigne », qui se mobilise depuis plusieurs années pour demander des moyens supplémentaires et un meilleur taux d’encadrement dans les établissements.

Pour y arriver, syndicats et employeurs s’accordent sur la nécessité de revaloriser les salaires, ce qui passera nécessairement par des fonds publics.

Le 22 juin dernier, un bébé était retrouvé mort à la crèche People & Baby, dans le 3e arrondissement de Lyon. L’employée avait reconnu « qu’excédée par les pleurs de l’enfant », elle lui avait « fait ingérer un produit caustique ».

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