Le bilan du cyclone Freddy s’est encore alourdi mercredi au Malawi avec au moins 225 morts selon un nouveau bilan, alors que les recherches pour retrouver des survivants se poursuivent dans le sud, épicentre de la catastrophe.
D’une longévité exceptionnelle, Freddy avait déjà frappé l’Afrique australe fin février, faisant 17 morts, avant de revenir sur ses pas début mars. Avec des vents moins puissants mais charriant des pluies torrentielles, Freddy a provoqué de fortes inondations et des glissements de terrain meurtriers au Malawi, où l’état de catastrophe a été déclaré. La police et l’armée ont été déployées.
« Le nombre de morts est passé de 190 à 225, avec 707 blessés et 41 disparus », a annoncé le département de gestion des catastrophes dans un communiqué. Plus de 88.300 habitants de ce pays enclavé parmi les plus pauvres de la planète sont désormais sans foyer. Des école et des églises ont été transformées en hébergements d’urgence. Au total, 165 centres ont été ouverts.
« Les inondations sont le plus gros problème » et les destructions sont « énormes », a expliqué à l’AFP Felix Washon, porte-parole de la Croix-Rouge du Malawi qui mène des opérations de secours. « C’est un défi d’atteindre ceux pris au piège avec des ponts détruits et le niveau élevé des eaux ». Les secouristes ont retrouvé des survivants perchés sur des arbres et des toits.
Une douzaine d’établissements de santé ont été impactés par les destructions, selon un communiqué du ministère de la Santé. Le président Lazarus Chakwera, de retour mardi après avoir participé à une conférence de l’ONU au Qatar et qui doit se rendre dans les zones sinistrées dans la journée, a décrit « une nation dévastée ». Le pape François, lors de son audience hebdomadaire place Saint-Pierre, a dit prier « pour les morts, les blessés, les déplacés » au Malawi frappé par une « calamité ».
La vie reprend lentement son cours
Dans le township de Chilobwe, près de Blantyre, les habitations vulnérables faites de briques et de terre ont été ravagées par d’impressionnantes coulées de boue. Mais la vie reprend déjà lentement son cours, les marchés et les commerces ont rouvert. Chauffeur de minibus taxi, Daud Chitumba, 27 ans, explique à l’AFP avoir des bouches à nourrir: « J’ai deux petites filles et des obligations. Nous devons reconstruire nos vies ».
Il y a deux jours à peine, dans ce même quartier déshérité, familles et sauveteurs fouillaient la boue parfois à mains nues, dans l’espoir de retrouver un proche. « Il y a des morts ici tout autour (..) tout le monde a perdu quelqu’un », dit Fadila Njolomole, 19 ans. Elle raconte que la veille encore, deux personnes ont été emportées par la boue.
L’ONG Médecins sans frontières, présente sur place, craint un bond des cas de choléra dans le pays qui lutte déjà contre une épidémie meurtrière de cette maladie. D’après les dernières prévisions, Freddy devrait se dissiper sur les terres mais les pluies risquent de persister pendant encore plusieurs jours.
Les pluies ont transformé une ville en île
Au Mozambique, dans la ville côtière de Quelimane (Zambézie, centre) à une quarantaine de km de l’endroit où le cyclone a atterri, la pluie n’a pas cessé depuis le week-end. De nombreuses maisons sont détruites, les toits arrachés et des routes coupées : « La ville est quasiment une île », selon Thomas Bonnet de l’ONG Friends in Global Health, sur place.
Le président Filipe Nyusi doit se rendre dans la région dans la journée. Freddy, qui a fait une traversée inédite de plus de 8.000 km d’est en ouest dans l’océan Indien, sévit depuis plus de 35 jours. Il est en passe d’être classé comme le cyclone le plus long de l’histoire par les météorologues. Des tempêtes tropicales et des cyclones apparaissent plusieurs fois par an dans le sud-ouest de l’océan Indien, pendant la saison cyclonique de novembre à avril.
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