Les mères en attente d’un enfant, ayant des hauts taux de certaines protéines inflammatoires de cytokines et de chimiokines – qui contrôlent la communication entre les cellules et le système immunitaire – pourraient avoir de bien plus grandes chances d’avoir un enfant atteint d’autisme avec déficience intellectuelle, selon une étude conduite par l’UC Davis Mind Institute.
Les chercheurs ont étudié une large et diverse population en utilisant des échantillons de sérum sanguin de mères au Kaiser Permanente Early Markers for Autisme Study, obtenu grâce au Département de Santé Publique de Californie.
Sur cette population, 184 enfants ont développé l’autisme avec déficience intellectuelle, 188 ont eu une déficience intellectuelle seule et 428 étaient des participants de la population générale contrôle.
Les femmes ayant accouché de leurs enfants entre juin 2000 et septembre 2003 ont participé à la recherche destinée à évaluer les biomarqueurs de l’autisme.
« L’inflammation durant le seconde trimestre chez les mères d’enfants autistes qui ont également une déficience intellectuelle était significativement plus importante que les mères d’enfants autistes sans déficience intellectuelle dans notre étude, » a expliqué Judy Van de Water, professeur de médecine interne dans la division de rhumatologie, allergie et immunologie clinique.
« Cependant, les profils à peu près similaires de mères dont les enfants ont été diagnostiqué avec autisme et déficience intellectuelle différaient remarquablement de ceux des enfants ayant une déficience intellectuelle sans autisme, aussi bien que de ceux représentatifs de la population générale, » a t-elle déclaré.
« Leurs profils sont distincts de tous les autres groupes que nous avons étudié, en se basant sur leurs profils de cytokines et de chimiokines, » a ajouté Van de Water. « Cette découverte suggère une possibilité que nous allons explorer pour potentiellement identifier de possibles marqueurs pour séparer les sous-phénotypes dans la population autistique. »
Les chercheurs annoncent que l’augmentation des marqueurs inflammatoires parmi le groupe atteint d’autisme et de déficience intellectuelle est frappant en comparaison des autres groupes de référence.
« Cela suggère qu’il y a chez ces mères un manque de régulation immunitaire généralement associé à une grossesse saine, » dit Karen L. Jones, un auteur de l’étude.
Les chercheurs ont conclu que des variations dans l’environnement immunitaire gestatif parmi les mère d’enfants atteint d’autisme avec déficience intellectuelle pourrait mener à des altérations dans le développement neuronal du foetus en développement.
Cela pourrait éventuellement se traduire dans le comportement altéré du phénotype caractéristique des enfants atteint d’autisme avec déficience intellectuelle.
Les auteurs de l’étude pointent également que l’activation immunitaire maternelle représente l’une des nombreuses voies pouvant mener à des différences dans les cytokines maternelles, incluant des toxiques environnementaux comme les pesticides, les biphényles polychlorés, et les polybromodiphényléthers.
Les taux de cytokines maternelle et de protéines chimiokines à mi-gestation pourraient aussi interagir avec d’autres facteurs de risque possibles, comme les gènes parentales.
Aux États-Unis, près de 1 enfant sur 68 est diagnostiqué avec un trouble du spectre autistique (TSA), selon le Centers for Disease Control. Les rapports d’individus atteints d’autisme viennent de tous groupes raciales, ethniques et socio-économiques.
Entre 2006 et 2008, près d’un enfant sur six aux États-Unis a eu un retard du développement allant de la diminution de la parole et du langage à des problèmes plus sérieux comme la déficience intellectuelle, l’infirmité motrice cérébrale et l’autisme.
L’étude a été publiée dans Molecular Psychiatry.
Version originale : Pregnant Mothers’ Immune Dysfunction Linked to Autism With Intellectual Disability
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