INTERNATIONAL

Kazakhstan: deux réfugiés ayant fui des persécutions en Chine agressés

janvier 22, 2021 16:15, Last Updated: janvier 22, 2021 16:23
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Un homme et une femme, réfugiés au Kazakhstan après avoir fui la Chine où ils disaient être victimes de persécutions visant des minorités religieuses et ethniques, ont été violemment agressés jeudi soir, a indiqué vendredi une ONG de ce pays d’Asie centrale.

Selon le Bureau international du Kazakhstan pour les droits de l’Homme, Murager Alimuly et Kaisha Akan ont été attaqués « simultanément », respectivement dans la capitale Nur-Sultan et à Almaty, la plus grande ville kazakhe.

Agressé à l’arme blanche, Murager Alimuly est dans un état critique, a précisé l’ONG. Celle-ci a aussi publié une photo de Kaisha Akan la montrant avec un hématome sur le visage.

Victimes de la répression chinoise

Les deux réfugiés, d’ethnie kazakhe, étaient entrés illégalement au Kazakhstan en 2019 et 2020 après avoir fui la Chine, où ils disaient être victimes de la répression visant plusieurs minorités, notamment la minorité ouïghoure, dans la région du Xinjiang (ouest).

En octobre, ils avaient obtenu un droit d’asile temporaire grâce à la mobilisation de défenseurs des droits de l’Homme.

Kaisha Akan avait signalé être sous une étroite surveillance des services de sécurité kazakhs. Un militant l’ayant aidée à porter plainte a affirmé vendredi à l’AFP qu’elle avait été agressée en rentrant chez elle.

Les ONG reprochent aux autorités kazakhes leur inaction

Le Kazakhstan, qui se considère comme un maillon primordial du projet chinois des Nouvelles routes de la soie, cherche à préserver ses importantes relations commerciales avec la Chine.

Le pays est tout de même devenu une base arrière de militants et d’ONG dénonçant la situation au Xinjiang et reprochant aux autorités kazakhes leur inaction.

En 2019, Serikzhan Bilash, un militant dénonçant la politique de Pékin, avait été arrêté pour « extrémisme » au Kazakhstan, avant d’être libéré quelques mois plus tard après une mobilisation.

Un million de Ouïghours dans les camps

Les Ouïghours constituent le principal groupe ethnique du Xinjiang, une région ayant notamment des frontières communes avec l’Afghanistan et le Pakistan.

Selon des experts étrangers, un million de Ouïghours, mais aussi d’autres minorités comme les Kazakhs, ont été placés en détention ces dernières années dans des camps de rééducation politique. Pékin affirme qu’il s’agit de centres de formation professionnelle.

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