ÉTATS-UNIS

La guerre génétique du Parti communiste chinois

décembre 27, 2023 12:06, Last Updated: décembre 27, 2023 12:07
By Antonio Graceffo

Lors du piratage de la société de biotechnologie américaine 23andMe, les données de 6,9 millions de personnes ont été volées. Les Chinois américains et les Juifs étaient particulièrement visés. Rien n’indique que le régime chinois soit à l’origine de cette attaque, mais il est suspect que les données volées visent spécifiquement les Américains d’origine chinoise.

Avec la Chine communiste, l’Iran représente une menace majeure de piratage informatique pour l’Occident, et en particulier pour les États-Unis, en tant que première puissance occidentale. L’Iran serait intéressé par la localisation et l’identité des Juifs américains. Et compte tenu des relations étroites entre Téhéran et Pékin, il n’est pas inconcevable que l’Iran ait perpétré un tel piratage en coopération avec Pékin ou en agissant en son nom. Ce piratage a heureusement ressuscité un argument datant de 2021 concernant la lutte contre les objectifs de la Chine en matière de bases de données génétiques.

En 2021, le Centre national de contre-espionnage et de sécurité a averti que Pékin tentait de dominer la bioéconomie en construisant la plus grande base de données biologiques du monde. Bien qu’une grande partie de la collecte de données génétiques soit effectuée par des entreprises privées, celles-ci restent des outils du Parti communiste chinois (PCC) dans le cadre de sa politique de « fusion entre le militaire et le civil ».

En outre, en vertu de la loi chinoise sur le renseignement national, les entreprises privées sont tenues de partager des technologies et des informations avec l’Armée populaire de libération (APL) et les services de renseignement chinois. Pékin donne la priorité aux technologies qui sont essentielles à la réalisation de ses objectifs économiques et militaires. Il s’agit notamment de la biotechnologie, qui peut être obtenue par des moyens tels que l’espionnage ou le vol, ainsi que des investissements scientifiques et technologiques des pays occidentaux, des partenariats universitaires et de recherche et des coentreprises. Par conséquent, le secteur privé en Occident est une cible fréquente des activités néfastes du régime chinois.

L’entreprise chinoise Beijing Genomics Institute (BGI), qui collabore avec l’Armée populaire de libération (APL), est un exemple de la manière dont fonctionne la fusion entre le militaire et le civil. BGI produit des kits de test de paternité utilisés dans le monde entier. Le transfert de ces informations vers la Chine a aidé le régime chinois à constituer une gigantesque base de données génétiques qui, combiné à l’intelligence artificielle chinoise, peut donner au régime un avantage pour guérir les futures pandémies, mais aussi pour traquer les dissidents ouïghours et autres en Chine et à l’étranger. Ces informations génétiques pourraient également permettre de créer des maladies qui s’attaquent à des faiblesses spécifiques de notre approvisionnement alimentaire ou de notre population.

Pendant la pandémie, la Chine a fait don à la Serbie de laboratoires mobiles d’analyse des coronavirus, appelés Fire-Eye. Fire-Eye était capable non seulement d’examiner les maladies, mais aussi de déchiffrer le code génétique des êtres humains, ce qui a permis au Parti communiste chinois de recueillir et de conserver le patrimoine génétique de chaque personne en Serbie. Par la suite, les laboratoires Fire-Eye ont été installés dans 20 pays, dont le Canada, la Lettonie, l’Arabie saoudite, l’Éthiopie, l’Afrique du Sud et l’Australie. Le Fire-Eye a été fabriqué par le groupe BGI et a permis à l’entreprise chinoise et à l’État-parti d’avoir un accès sans précédent à l’ADN étranger. Le régime chinois a notamment choisi le groupe BGI pour gérer la Banque Nationale de gènes de Chine.

La présence de BGI aux États-Unis et dans les pays alliés, ainsi que la menace générale que représente le programme de collecte de gènes de l’État-parti chinois, sont d’autant plus inquiétantes que des scientifiques militaires chinois ont émis l’hypothèse qu’ils pourraient fabriquer des armes génétiques à partir des informations génomiques d’une population donnée.

En Occident, certains affirment que l’intérêt principal de la Chine à obtenir ces données génétiques est de bénéficier d’un avantage économique en étant la première à commercialiser de nouveaux médicaments à l’avenir. Ils soulignent également qu’il n’existe aucune preuve que la Chine ait utilisé ces données génétiques à des fins militaires ou pour lancer des attaques contre les États-Unis et d’autres pays occidentaux. Toutefois, cette éventualité existe bel et bien. La Chine accumule des armes conventionnelles et nucléaires qu’elle peut utiliser contre l’Occident. Pourquoi le régime hésiterait-il à utiliser des armes génétiques ?

Un message WeChat d’octobre 2023 du ministère chinois de la Sécurité nationale indique : « Si elles sont utilisées par des individus ou des organisations ayant des arrière-pensées, les armes génétiques peuvent même être développées pour tuer des cibles d’une race prédéterminée, attaquant ainsi de manière sélective des cibles ayant des gènes de race spécifiques. »

Ajoutant que : « Par rapport aux armes biologiques et chimiques traditionnelles, les armes génétiques sont plus faciles à dissimuler, plus trompeuses, plus faciles à répandre et plus nocives à long terme. De plus, elles sont difficiles à combattre, difficiles à isoler et peu coûteuses. Une fois utilisées en temps de guerre, les conséquences seront dévastatrices. »

Ainsi, même si le Parti communiste chinois n’a pas encore déployé de telles armes, il est clair qu’il y pense.

Pékin prétend que BGI est une entreprise privée, mais elle reçoit des capitaux du régime chinois et d’entités liées au Parti communiste chinois. Compte tenu de la fusion militaire-civile en Chine et de la loi sur le renseignement national, il est clair que BGI et d’autres entreprises chinoises de biotechnologie représentent une menace.

Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.

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