SCIENCE

La NASA dévoile que la comète interstellaire Borisov s’est légèrement écartée de sa trajectoire

décembre 16, 2019 18:16, Last Updated: décembre 16, 2019 18:16
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Les télescopes du monde entier ont observé le visiteur interstellaire Borisov, la première comète provenant d’un lieu très lointain à l’extérieur de notre système solaire.

La NASA a rapporté le 12 décembre que la gravité du Soleil détournait légèrement sa trajectoire.

« Elle n’a pas pu la capturer du tout à cause de la forme de son orbite et de sa vitesse élevée d’environ 100 000 milles à l’heure, soit environ 160 000 km/h. »

Contrairement à d’autres comètes qui succombent à la chaleur du Soleil à son approche, Borisov, un objet extrêmement rapide, a réussi à récupérer et à reprendre le chemin de l’espace interstellaire.

Le télescope spatial Hubble de la NASA a fourni des vues nettes de la comète alors qu’elle était en bordure de notre Soleil. « Depuis octobre, le télescope spatial suit la comète comme un photographe sportif qui suit des chevaux à pleine vitesse sur un hippodrome », explique la NASA.

Voici les deux images prises par le télescope Hubble qui capturent la comète 2I / Borisov traversant notre système solaire et retournant dans l’espace interstellaire.

Comète 2I / Borisov, le deuxième objet interstellaire connu qui traverse le système solaire. Ces deux images, prises par le télescope spatial Hubble de la NASA, capturent la comète qui apparaît près d’une galaxie de fond (à gauche) et peu après son approche du Soleil (à droite). (NASA, ESA et D. Jewitt (UCLA))

Les images de Hubble suggèrent que le cœur de la comète est une agglomération de particules de poussière congelées en vrac, « qui n’a probablement pas plus de 975 m de large, soit environ la longueur de neuf terrains de football », ajoute le rapport.

« Bien que la comète Borisov soit la première du genre, il y a sans aucun doute de nombreuses autres comètes vagabondes qui occupent l’espace entre les étoiles. Les astronomes seront impatients de chercher le prochain visiteur mystérieux de l’au-delà », dit la NASA.

La photo de gauche a été prise le 16 novembre 2019. La comète apparaît devant une galaxie spirale à fond lointain, enregistrée dans le catalogue des astronomes comme galaxie 2MASX J10500165-0152029.

Le noyau central lumineux de la galaxie est taché sur l’image parce que Hubble suivait la comète, explique la NASA. À cette époque, la comète Borisov se trouvait à environ 326 millions de km de la Terre dans cette exposition, soit le double de la distance Soleil-Terre.

La queue de poussière expulsée par Borisov s’étend jusqu’au coin supérieur droit. La NASA précise que la comète a été colorée artificiellement en bleu pour la différencier de la galaxie et pour révéler les petits détails dans le halo de poussière, qui entoure son noyau central.

L’image de droite a été prise le 9 décembre 2019, lorsque Hubble a revisité la comète peu après son approche au plus près du Soleil. Le noyau est trop petit. La partie centrale qui semble brillante est composée de poussière qui sort de la surface.

Sur cette photo, la comète Borisov se trouve à 300 millions de kilomètres de la Terre, près du bord intérieur de la ceinture d’astéroïdes située entre les planètes Mars et Jupiter, mais en dessous d’elle.

En étant plus près du Soleil, « elle a reçu un réchauffement maximal après avoir passé la majeure partie de sa vie dans un espace interstellaire glacial », selon la NASA.

Ce qui est remarquable, c’est que « la comète a aussi atteint une vitesse de pointe impressionnante d’environ 160 000 km à l’heure ».

Borisov a atteint sa luminosité maximale à mesure qu’elle approchait du Soleil. On s’attend à ce qu’elle se rapproche le plus possible de la Terre d’ici la fin décembre, à une distance de près de 290 millions de kilomètres.

« Le télescope Hubble nous donne la meilleure limite supérieure de la taille du noyau de la comète Borisov, qui est la partie la plus importante de la comète », a déclaré David Jewitt, professeur de science planétaire et d’astronomie à UCLA.

« Étonnamment, nos images de Hubble montrent que son noyau est plus de 15 fois plus petit que ce que les recherches précédentes suggéraient. Nos images montrent que le rayon est inférieur à un demi-kilomètre », a révélé le Pr Jewitt.

Photo précédente de la comète, voir ici

« Connaître la taille est potentiellement utile pour commencer à estimer la fréquence de ces objets dans le système solaire et dans notre galaxie. Borisov est la première comète interstellaire connue, et nous aimerions savoir combien d’autres il y en a », ajoute-t-il.

La comète restera observable avec des télescopes de taille moyenne jusqu’en avril 2020, a dit Davide Farnocchia du Center for Near-Earth Object Studies de la NASA. « Par la suite, elle ne sera observable qu’avec des télescopes professionnels plus grands jusqu’en octobre 2020. »

L’astronome de Crimée Gennady Borisov a découvert la comète le 30 août 2019 et a rapporté les mesures de position au Minor Planet Center de l’Union Astronomique Internationale à Cambridge, Massachusetts.

Le Center for Minor Planets de la NASA et le Center for Studies of Near-Earth Objects ont calculé une orbite pour la comète, montrant qu’elle venait d’une autre partie de notre galaxie, la Voie lactée, d’un point d’origine inconnue.

Borisov n’est pas rare comme le premier objet interstellaire connu, appelé Oumuamua. La composition chimique de la comète est similaire à celle des comètes présentes dans notre système solaire, ce qui prouve que les comètes se forment aussi autour d’autres étoiles.

D’ici le milieu de l’année 2020, la comète sera aussi loin que  Jupiter, d’une distance de près de 805 millions de kilomètres, pour continuer de s’éloigner sur son chemin de retour vers son point d’origine, dans l’espace interstellaire.

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