« La recherche de l’égalité amène toujours à plus de pauvreté et à plus de violence » – Charles Gave

1 avril 2024 Esprit de Liberté

Financier, essayiste et fondateur du think tank L’Institut des Libertés, Charles Gave a publié récemment un nouvel ouvrage intitulé La Vérité vous rendra libre, aux éditions Pierre de Taillac.  

Dans cet essai, Charles Gave dénonce notamment l’entreprise de destruction des nations et des institutions démocratiques menée par « les hommes de Davos ». Un projet technocratique qui vise à transférer les souverainetés locales vers des organisations supranationales et à promouvoir une société de contrôle.

Les hommes de Davos

Pour le fondateur de l’Institut des Libertés, les hommes de Davos « ont avalé la notion de globalisation » et considèrent que les grands enjeux auxquels l’humanité fait face ne peuvent être résolus que dans le cadre d’une gouvernance mondiale, la souveraineté de chaque nation constituant dès lors une entrave à la résolution des problèmes qui nous menacent.

D’après Charles Gave, ces hommes de Davos, qui partagent la même idéologie et cultivent l’endogamie, estiment faire partie d’une élite éclairée et « se sentent absolument appelés par une puissance divine, je ne sais pas laquelle, à nous gouverner et à faire ce qui est bon pour nous, même si nous ne sommes pas tout à fait d’accord. » 

« Ils ont été dans les mêmes écoles, ils ont fait les mêmes études, ils se sont retrouvés à Harvard, au MIT, à la London School of Economics, à Sciences-Po Paris, etc., ils passent leurs vacances aux mêmes endroits, ils se marient entre eux. Et si vous leur demandez si les vaches ont les cornes devant ou derrière les oreilles, ils ne savent pas. Ils n’ont jamais été dans une campagne, ils n’ont jamais vu un paysan, ils n’ont jamais vu un artisan. Ils vivent dans une espèce de monde complètement éthéré, artificiel, ils sont convaincus qu’ils sont les plus malins, les plus brillants, et que grâce à eux le monde va enfin connaître une période de paix et de prospérité remarquable », ajoute l’essayiste. 

Le contrôle du logos

Selon Charles Gave, pour asseoir leur emprise sur les individus et la société, les hommes de Davos s’appuient sur le contrôle du logos.

Un contrôle qui passe notamment par la mise en place d’une novlangue « où les mots signifient le contraire de ce qu’ils voulaient dire précédemment », afin d’identifier « les déviants » qui n’adhèrent pas à la doxa et qui refusent de se soumettre au règne du politiquement correct. 

« Si quelqu’un refuse d’utiliser la novlangue ou, pire encore, s’il persiste à utiliser les mots dans leur sens ancien, il est immédiatement repéré et envoyé dans un lieu où des pleurs et des grincements de dents seront à déplorer… Et dans la dictature molle dans laquelle nous vivons, cela ne veut plus dire le peloton d’exécution, le goulag ou l’asile psychiatrique, mais la condamnation à une mort professionnelle et sociale », précise l’auteur de La Vérité vous rendra libre.

« Ils ont remplacé le totalitarisme “dur” par un totalitarisme “mou”, aussi efficace que son ancêtre. […] Le nettoyage des mal-pensants ne se fait plus par la violence, mais par la dérision et l’exclusion », ajoute-t-il. 

« La morale collective, c’est le début de l’horreur »

Si la novlangue est au cœur du contrôle du logos, Charles Gave souligne qu’elle s’accompagne également du « grand retour de la morale collective ». 

« Ils nous parlent de péché tout le temps, ils sont devenus des curés. Vous consommez trop, vous rigolez trop, vous ne vous tenez pas bien, vous dites des bêtises à la télévision », remarque l’essayiste.

Une idée « contraire à tout ce qui a fait la grandeur de notre civilisation » qui participe elle aussi du phénomène totalitaire selon l’auteur de La Vérité vous rendra libre, pour qui « la morale collective, c’est le début de l’horreur ».

« Une morale collective ne peut exister qu’en s’appuyant sur des excommunications, des bûchers ou des camps de concentration pour ceux qui refusent de la partager. »

« À partir du moment où c’est le collectif qui détermine le péché, vous pouvez commettre tous les crimes. Passer d’une morale collective à une morale individuelle, c’est ce qui permet aux hommes d’être libres. Si on vous interdit d’avoir votre morale individuelle, vous êtes foutu », souligne-t-il.

« Le futur de la France, c’est l’Argentine ou le Venezuela »

Alors que la dette publique française s’élève à plus de 3000 milliards d’euros, que le déficit public s’établit à 5,5% du PIB et que la croissance est atone, Charles Gave estime que la situation est particulièrement préoccupante et pointe la responsabilité des différents gouvernements qui se sont succédé ces dernières années dans la destruction de l’économie.

« Les taux d’intérêts auxquels emprunte la France sont supérieurs au taux de croissance du PIB. La dette commence à accélérer de façon exponentielle pendant que la richesse ne croît plus, c’est toujours à ce moment-là que les pays sautent. Nous sommes dans une trappe à dettes, explique le président de l’Institut des Libertés. Le futur de la France, c’est l’Argentine ou le Venezuela. »

« Il faut des années pour ruiner un pays comme la France, mais quand vous êtes vraiment ruiné, la chute est d’une rapidité… Il va y avoir une baisse du niveau de vie effroyable. Et qui va prendre le plus dans la gueule ? Les petites gens. Ce sont les agriculteurs, ce sont les Gilets Jaunes. Ce sont toujours eux qui dégustent le plus, je trouve ça absolument odieux », ajoute-t-il. 

Malgré les heures sombres qui s’annoncent, le financier se veut résolument optimiste, considérant que l’effondrement qui se profile sonnera le glas des technocrates qui ont selon lui amené la France au bord de l’abîme.

« […] les gens qui nous gouvernent n’ont plus aucune légitimité. Et ils sont en train d’échouer dans les domaines économique et social puisque l’inflation fait rage dans tous nos pays, les déficits budgétaires y sont abyssaux, le niveau de vie médian s’écroule partout et va continuer à baisser… »

« Il vaut mieux une fin dans l’horreur qu’une horreur sans fin. Nous arrivons à une fin dans l’horreur. Nous allons en prendre plein les tronches, mais nous serons libres », conclut Charles Gave.