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Les apiculteurs du Cachemire indien et leurs abeilles transhument vers le sud en quête de chaleur et de pollen

octobre 2, 2021 14:00, Last Updated: octobre 2, 2021 15:01
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Abid Hussain et ses millions d’abeilles se préparent, comme chaque année, à quitter les montagnes du Cachemire indien en direction du sud pour une grande transhumance en quête de chaleur et de pollen. 

Le long voyage de M. Hussain avec ses ruches débute dès que les températures himalayennes descendent en dessous de zéro degré Celsius, en novembre.

« Tout s’arrête au Cachemire en hiver, même la nature », dit-il.

Il gagne avec ses abeilles les vastes champs de moutarde

Après un périple pénible sur les routes de montagne puis dans les plaines du Penjab, il gagne avec ses abeilles les vastes champs de moutarde autour de Sri Gangānagar, à la lisière du désert de Thar, au Rajasthan.

Une abeille récolte le nectar des fleurs d’un litchi dans le village de Sujanpur dans le district de Pathankot au Pendjab, le 8 avril 2021. Photo de NARINDER NANU/AFP via Getty Images.

Les apiculteurs du Cachemire sont devenus nomades dans les années 80, après qu’une maladie a presque anéanti la population d’abeilles locale. Ils se sont tournés vers une espèce de substitution venue d’Europe beaucoup plus sensible au froid de l’Himalaya.

Depuis, chaque année, les camions d’apiculteurs transportent des dizaines de millions d’abeilles vers des climats plus chauds, où elles se régalent des riches cultures agricoles et contribuent à alimenter une florissante et lucrative production de miel.

Le miel du Cachemire très recherché

Tout le monde y trouve son compte. Les abeilles trouvent de quoi se nourrir et les agriculteurs voient la pollinisation de leurs cultures garantir des récoltes futures. Chacune des 600 colonies d’abeilles de M. Hussain produit jusqu’à 60 kilogrammes de miel sur quatre récoltes d’hiver.

Le miel du Cachemire est très recherché, et chaque ruche peut rapporter à l’apiculteur jusqu’à 9.000 roupies (103 euros) pour le produit de leur séjour à Sri Ganganagar.

D’autres variétés de miel du Cachemire sont encore plus demandées, avec une faible teneur en eau qui assure la fluidité au miel même à froide température, et se vendent près de sept fois plus cher.

Des apiculteurs ramassent des rayons de miel dans le village de Sujanpur, dans le district de Pathankot au Pendjab, le 8 avril 2021. Photo de NARINDER NANU/AFP via Getty Images.

Avec la chaleur M. Hussain entame son retour au pays

Lorsque les températures commencent à grimper en février, M. Hussain entame son retour au pays, en s’arrêtant deux mois dans la vieille ville de Pathankot, non loin de la frontière pakistanaise.

Là, il loue des terres où ses abeilles se repaissent des fleurs de litchis en avril dont il tire une dernière récolte de miel avant de rentrer au Cachemire.

Abid Hussain est spécialement équipé pour se protéger le visage et les bras des piqûres d’abeilles dont il a « l’habitude » et se dit « immunisé » contre leur venin.

« Certains pensent qu’une fois que vous avez installé une colonie d’abeilles, elles font le travail toutes seules, mais ce n’est pas vrai », ajoute-t-il, « cela rapporte beaucoup, mais pour cela, il faut travailler très dur ».

– À l’approche des mois d’hiver, les apiculteurs du Cachemire se préparent à une migration annuelle à la recherche de climats plus chauds, de plus de miel et de gains plus importants, le 8 avril 2021. Photo de NARINDER NANU/AFP via Getty Images.

Attendent la floraison des acacias

Une fois de retour dans la vallée du Cachemire, M. Hussain et ses abeilles attendent la floraison des acacias à la fin du printemps pour une sixième et ultime récolte avant de prendre un peu de repos d’ici la transhumance suivante.

Près de 750 tonnes de miel ont été produites dans la région l’année dernière et les experts affirment que la riche flore du Cachemire peut en générer bien davantage.

A l’approche des mois d’hiver, les apiculteurs du Cachemire se préparent à une migration annuelle à la recherche de climats plus chauds, de plus de miel, le 8 avril 2021. Photo de NARINDER NANU/AFP via Getty Images.

Mais, selon l’apiculteur, le changement climatique affecte son travail.

« Trop de chaleur peut détruire les fleurs alors les abeilles manquent de nectar à collecter », explique-t-il. « Et ces derniers temps, on a connu davantage de chaleur et trop de pluie ».

 

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