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Espèces menacées d’extinction : les députés européens renforcent les règles contre le commerce illégal des animaux et des plantes sauvages

août 16, 2019 4:45, Last Updated: août 19, 2019 11:39
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Pendant 12 jours, des milliers de délégués venus de plus de 180 pays vont discuter à Genève de 56 propositions visant à modifier le degré de protection accordé aux animaux et aux plantes sauvages par la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Depuis samedi 17 août, en Suisse, des responsables politiques et des experts de la conservation se réunissent afin de renforcer les règles du commerce de l’ivoire, des cornes de rhinocéros, des crocodiles, des perroquets gris, des guépards mais aussi des primates comme les chimpanzés ainsi que d’autres espèces végétales et animales menacées d’extinction.

Créé il y a plus de 40 ans, ce traité fixe les règles du commerce international de plus de 35 000 espèces de faune et de flore sauvages. Il dispose également d’un mécanisme qui lui permet d’imposer des sanctions aux pays qui ne respectent pas ces règles.

La Secrétaire générale de la CITES, Ivonne Higuero, a déclaré que la conférence allait « se concentrer sur le renforcement des règles et normes en vigueur, tout en élargissant les avantages du régime CITES à de nouvelles plantes et à de nouveaux animaux menacés par les activités humaines ».

Cette réunion survient après la publication d’un rapport de l’ONU en mai annonçant qu’un million d’espèces étaient menacées de disparaître.

Les dommages causés à de nombreuses espèces par le braconnage et le commerce illégal seront sous le feu des projecteurs pendant la réunion, tout comme les défis posés par la criminalité liée aux espèces sauvages sur internet.

Cette fois encore, la conférence, qui se réunit tous les trois ans, va examiner plusieurs propositions concernant les éléphants d’Afrique.

Après des décennies de braconnage qui ont fait passer la population d’éléphants de plusieurs millions au milieu du 20e siècle à quelque 400 000 en 2015, le commerce de l’ivoire a été quasiment interdit en 1989.

Toutefois, plusieurs pays d’Afrique australe, où les populations d’éléphants sont « en bonne santé et bien gérées », réclament le droit de vendre des stocks d’ivoire enregistrés appartenant à ces gouvernements.

Ils affirment que cela pourrait satisfaire la demande, venue surtout d’Asie, qui encourage le braconnage, et permettre ainsi de récolter des fonds pour les programmes de conservation.

Daphne Sheldrick du David Sheldrick Wildlife Trust, a averti que si le taux actuel de braconnage de l’ivoire continue, les éléphants pourraient être éteints dès 2025. Rien qu’au cours de la dernière décennie, 75 pour cent de tous les éléphants de forêt d’Afrique ont été abattus. (Photo : CARL DE SOUZA/AFP/Getty Images)

Les défenseurs des animaux répondent, eux, que les expériences précédentes de vente de stocks d’ivoire ont en fait stimulé la demande et encouragé le braconnage, en raison de la difficulté à faire la distinction entre les défenses légalement récoltées et les autres.

« Nous ne devons pas répéter ça alors que la crise créée par le braconnage est encore si grave », a déclaré Matthew Collis, responsable de la politique internationale au Fonds international pour la protection des animaux (IFAW).

Plusieurs États d’Afrique centrale, occidentale et orientale plaident eux pour que toutes les populations d’éléphants du continent, y compris celles d’Afrique australe, soient transférées à l’Annexe I, la plus protégée, qui interdit catégoriquement toute vente d’ivoire.

Un jeune éléphant d’Asie se tient près de sa mère dans son enclos au zoo Pairi Daiza de Brugelette, Belgique. (Photo : PHILIPPE HUGUEN/AFP/Getty Images)

Une autre des 56 propositions discutées au sommet de la CITES vise également à lutter contre les réseaux de trafiquants, qui cherchent à faire passer de l’ivoire d’éléphant pour de l’ivoire de mammouth, une espèce éteinte depuis des milliers d’années.

Afin de stopper ce trafic, Israël propose d’inscrire le « mammouth laineux » à l’Annexe II, afin que son commerce soit contrôlé.

Aucune des propositions ne devrait cependant obtenir la majorité requise des deux-tiers pour être adoptée.

Les rhinocéros blancs, qui ont vu leur population décimée par un braconnage intense, figurent également à l’ordre du jour, avec une demande du Swaziland de pouvoir vendre un stock existant de 330 kg de corne.

Un rhinocéros blanc dans le Parc National du Pilanesberg en Afrique du Sud. (Photo : Richard Heathcote/Getty Images)

M. Collis juge qu’une telle autorisation serait « désastreuse » et rappelle qu’actuellement, le commerce de la corne de rhinocéros est interdit.

Pour la première fois, les délégués vont se pencher sur le cas des girafes, dont les populations ont décliné de quelque 40% au cours des trois dernières décennies.

Plusieurs pays d’Afrique proposent d’inscrire cet animal à l’Annexe II par mesure de précaution, afin de tracer et réguler la vente de parties de cette espèce.

Mais le Secrétariat de la CITES pense que le déclin des girafes est davantage dû à la perte d’habitat plutôt qu’au commerce.

Girafe mâle surplombant un maquis à la conservation d’Ol-Pejeta au siège du comté de Laikipia, Nanyuki. (Photo : TONY KARUMBA/AFP/Getty Images)

Par ailleurs, trois propositions demandant l’inscription à l’Annexe II de 18 espèces appartenant à trois familles de requins et de raies sont soutenues par des dizaines de pays, qui souhaitent ainsi réguler leur pêche intensive.

Selon L’Obs, dimanche 18 août, une cinquantaine d’organisations de défense de la nature ont interpelé le CITES à interdire la chasse aux trophées ciblant des animaux en danger comme les rhinocéros, les éléphants et les girafes.

Dans une lettre adressée à la secrétaire générale de la CITES Ivonne Higuero, les signataires regrettent que la chasse aux trophées, ayant un caractère récréatif et considérée comme « non commerciale », ait échappé à cette interdiction.

 

 

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